Test : Horizon : Zero Dawn - PS4

Horizon : Zero Dawn - PS4
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Au fil des années, Guerrilla Games s’est bâti une solide réputation dans le petit monde ultra concurrentiel du FPS. Dans un genre aussi largement représenté, la série des Killzone a su tirer son épingle du jeu, au même titre qu’Halo, le FPS étalon de Microsoft. Ce qui est amplement mérité. Alors quand Horizon : Zero Dawn, un TPS, a été annoncé, le public fut partagé entre surprise, curiosité et excitation. Maintenant que le titre est sorti, nous allons voir si ce changement de point de vue est inspiré.

Test effectué à partir d'une version PS4



Après quelques heures de jeu, il est aisé d’imaginer l’idée à la base du jeu, la question qui a guidé le brainstorming ayant donné naissance à Aloy : que peut-on faire pour s’écarter le plus possible de Killzone ? Cette volonté du studio de sortir de sa zone de confort est louable. D’autant plus que le jeu auquel elle donne naissance est bourré de qualités.

Nous somme donc projetés dans un monde post-post-apocalyptique. Entendez par là que la catastrophe a eu lieu dans des temps très anciens, et que l’humanité a déjà commencé à se reconstruire et mener un semblant de vie normale. Et plutôt qu’une coquille vide, nous incarnons ici Aloy, une jeune femme qui a été traitée comme une paria toute sa vie, vivant en marge de sa tribu et rejetée par cette dernière. Suite à une série d’événements pas franchement joyeux, la jeune femme va se lancer dans une quête pour découvrir ses origines, et éventuellement sauver son village.

Sur cette base classique, les équipes de Guerrilla Games ont développé une histoire cohérente qui tient le joueur en haleine du début à la fin. Certes, le jeu n’évite pas certains clichés, mais son univers est suffisamment unique pour qu’on lui pardonne. Horizon : Zero Dawn vous fait prendre part à une quête initiatique, comportant son lot de dépaysement et de combats épiques.

Aloy et Vera

Assez rapidement, un autre fait nous saute au yeux : on nous a menti. Horizon : Zero Dawn n’est pas le jeu d’action aventure qui nous a été vendu. Non, le jeu est bien plus vaste et propose un gameplay bien plus profond et ambitieux que ce qui nous a été montré jusqu'ici. En fait, le titre de Guerrilla Games se rapproche plus d’un RPG dans sa structure, avec ses quêtes principales et annexes, ses phases de dialogues à choix multiples, son système de loot et son arbre de compétences. La différence est subtile, mais réelle. Et comprenez bien que c'est un point très positif, le titre est beaucoup plus vaste que prévu.

Horizon : Zero Dawn est la suite logique de la tendance observée depuis quelques années, consistant à introduire des mécaniques de jeu issues du RPG. Si bien qu’il se rapproche grandement d’un, The Witcher par exemple. Sa plus grande différence avec le titre de CD Projekt, et des RPG à l’occidentale en général, est que nous n’avons que très peu d’influence sur les événements narrés ici. En effet, le nombre de choix ayant un impact sur la suite de votre aventure est très limité. De plus, ils n’influent pas forcément sur la quête principale.

Soupe Aloy

Pour arriver au terme de sa quête, Aloy a tout un arsenal à sa disposition, mais l’outil le plus pratique reste son focus. Il s’agit d’un petit appareil, trouvé dans des ruines antiques, qui vous permet de scanner les environs, marquer des cibles potentielles, afficher le trajet des patrouilles ennemis. Bref, c’est l’outil parfait pour vous infiltrer dans les camps ennemis et les troupeaux de machines qui peuplent ce monde.

Si vous avez toujours la possibilité de foncer dans le tas pour nettoyer une zone, la puissance des forces en présence vous poussera à systématiquement jouer les fourbes et prendre vos opposants par derrière. Et le jeu est incroyablement bon dans ce domaine, vous donnant la sensation d’être le prédateur ultime, sans oublier de vous remettre à votre place à l’occasion. En effet, malgré son talent indéniable pour la chasse, Aloy est un simple être humain, et le jeu vous le rappelle régulièrement, chaque affrontement frontal étant une véritable gageure.

Heureusement, pour éviter ces derniers, vous disposez de tout un éventail de pièges. Ici, on ne fonce pas dans le tas bêtement. Non, on commence par évaluer les forces en présence et analyser le trajet des différentes rondes. Et ce n’est qu’une fois une stratégie mise en place que l’on peut passer à l’action.  

Bric-Aloy

Pour se défaire de ses opposants, Aloy dispose, en plus de son arc, d’outils originaux. Le plus utile d’entre eux reste le lance-câble, qui permet de poser des câbles piégés. Ce qui est très pratique pour faire des dégâts tout en restant à l’abri des regards, dans les herbes hautes, au même titre que les mines. Si jamais vous vous faites repérer, prendre la fuite pourra être compliqué, suivant l’adversaire concerné. C'est dans ces cas-là que le lance-corde démontre tout son potentiel, vous permettant d’immobiliser vos assaillants les plus tenaces durant un court instant. Cette arme est idéale pour vous obtenir un peu de répit, vous échapper ou porter un coup critique.

Mais pour utiliser tous ces gadgets, vous aurez besoin de munitions. Et si vous n’y prenez pas garde, vous serez vite à court. Heureusement, vous avez la possibilité de fabriquer des flèches, pièges, et autres pièces d’équipement (comme des sacoches). Pour cela, vous devrez collecter des matières premières, que cela soit via la cueillette ou la chasse. Cela deviendra vite une de vos activités principales au début de l’aventure, tant le besoin d’agrandir votre inventaire se fait sentir à ce moment-là. Notez enfin que le craft des munitions, s’il est fréquent, évite l’écueil de nous faire passer par les menus du jeu. En effet, vous avez la possibilité de les fabriquer à la volée via la roue des armes. C'est le genre de petit détail qui fluidifie grandement le gameplay.

Comme dans tout bon RPG, vous gagnerez des points de compétence au fil de votre aventure. Ces derniers sont à dépenser dans un arbre prévu à cet effet, et disposant de trois branches, chacune d’entre elles correspondant à un rôle : chasseuse, rôdeuse et survivante. La création de divers rôles est une bonne chose. Mais encore faut-il que cela débouche sur autant de façons de jouer. Hors, cela n’est pas le cas ici. Le jeu a clairement été pensé pour l’infiltration. Et la plupart des compétences à débloquer vont dans ce sens. Cela ne nuit pas à l’expérience de jeu, mais c’est quand même dommage. De plus, le jeu vous donnera l’occasion d’acquérir quasiment toutes les compétences durant vos pérégrinations. Il ne s’agit donc pas de faire un build de personnage, mais plutôt de choisir quel aspect du gameplay vous souhaitez pousser en priorité.

Aloy maman, ici bébé

Parlons maintenant du rendu visuel du jeu, et également du sujet qui pourra en fâcher certains : la version PS4 Pro vaut-elle vraiment le coup ? Commençons par établir un fait valable pour les deux versions : Horizon : Zero Dawn est beau à se damner. Entendons-nous bien, il fait parti des titres les plus bluffants visuellement de la PS4, rivalisant même avec Uncharted 4. Et cela même alors que le titre de Guerrilla Games est un open world. Il se permet d’être meilleur que ce dernier sur les éclairages et la végétation, plus luxuriante et mieux animée. Pour les animations des personnages, en revanche, Aloy n’arrive pas au niveau de Nathan Drake, même si elle reste dans le haut du panier. Les environnements sont riches et détaillés, chaque nouvelle région visitée offrant un dépaysement complet.

Pour ce qui est des deux versions citées plus haut, l'écart est net. La PS4 Pro offre une réelle plus-value graphique. Et nous n’en attendions pas moins du premier jeu véritablement optimisé pour la console. Les couleurs ressortent bien mieux, si bien que la version standard paraît terne en comparaison. L’upscaling en 4K affine bien l’image, mais s’accompagne d’un effet inattendu. En effet, les cinématiques, réalisées avec le moteur du jeu, comportant leur lot de gros plans, font ressortir un effet de flou sur les textures des visages des protagonistes. Cet effet secondaire de l’upscaling étant totalement absent de la version standard du jeu, les visages y sont plus jolis. Mais si nous devions faire un choix entre les deux versions, celui-ci se porterait sur la PS4 Pro, tant les capacités de la machine magnifient tous les autres aspects du titre. Mais attention, ce qui joue le plus dans les couleurs, de manière générale, est le filtre HDR. Celui de Horizon est parfaitement maîtrisé, ce qui est rare. Et pour en profiter, il suffit d'avoir un téléviseur compatible, la PS4 étant tout aussi capable de l'afficher que la PS4 Pro.


Avec Horizon : Zero Dawn, Guerrilla Games est sorti de sa zone de confort, nous livrant un titre aux antipodes de ce à quoi il nous a habitué. Et grand bien lui en a pris, tant le résultat est bluffant. Beaucoup de studios se sont cassés les dents en passant leur licence en monde ouvert. Mais plutôt que de capitaliser sur la notoriété de Killzone, les néerlandais ont préféré prendre le risque de repartir de zéro. Ils nous offrent ici l’occasion d’explorer un univers impitoyable, mais cohérent. Et le feeling qu’il offre lors des phases de chasse est incomparable, tout comme la sanction quand le joueur prend trop de risques. S’il est encore tôt pour désigner un jeu de l’année, il ne fait aucun doute que nous avons là un candidat sérieux.
20 février 2017 à 09h17

Par

Points positifs

  • Bien plus vaste et ambitieux que prévu
  • Visuellement époustouflant, et c'est un monde ouvert
  • Le feeling procuré par la chasse, et l'infiltration en général
  • La vache, qu'est-ce que c'est beau
  • Un univers original, cohérent et dépaysant
  • La durée de vie
  • Je vous ai dit qu'il est beau à se taper le cul par terre ?
  • Maîtriser le filtre HDR, c'est quand même la classe

Points négatifs

  • On n'aurait pas été contre un auto-lock des ennemis
  • Un arbre de compétences un peu chiche
  • Une synchronisation labiale parfois à la rue
  • Des micro ralentissements occasionnels, en sortant des menus (sur PS4 standard)
  • Je vais arrêter le chipotage ici

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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