Test : Inescapable : No Rules, No Rescue - PS4

Inescapable : No Rules, No Rescue - PS4
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Développé par Dreamloop Games et édité par Aksys Games, Inescapable : No Rules, No Rescue est présenté comme un ''social thriller'' en huis clos dont le but est de sonder la nature humaine pour découvrir jusqu'où peuvent aller les Hommes pour de l'argent, de la reconnaissance ou tout simplement pour satisfaire leurs envies personnelles.

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Pendant toute sa campagne marketing, Inescapable : No Rules, No Rescue était plus ou moins présenté comme un death game à la Danganronpa ou Zero Escape. Comprenez par là : on balance des inconnus quelque part et il leur faut survivre par tous les moyens. C'est d'ailleurs appuyé en début de partie lorsque les 11 personnages, dont le héros Harrison, sont envoyés sur une île déserte. Rapidement, les deux productrices du jeu pour lequel ils viennent d'être enrôlés de force les contactent et leurs expliquent qu'ils devront rester là pendant six mois pour ramasser une coquette somme d'argent, sans possibilité de s'enfuir et sans aucune règle... si ce n'est survivre.

The time is upon us !

Il est intéressant de constater qu'à aucun moment les productrices n'indiquent qu'il faut tuer qui que ce soit, contrairement à un Danganronpa. On comprend donc bien vite qu'Inescapable n'évolue pas vraiment dans le même genre, mis à part bien sûr qu'il s'agit là aussi d'un visual novel. Inescapable devient en fait ce que les joueurs en font puisque la narration évolue en fonction des choix effectués chaque jour. L'aventure peut donc effectivement tourner au massacre, mais les développeurs ont aussi précisé que l'ambiance pouvait aussi flirter du côté des histoires d'amour et bien plus encore. Bref, on se retrouve là avec un point de départ intéressant qui peut donner lieu à des évolutions engageantes.

Inescapable : No Rules, No Rescue

Le problème, c'est que tout est extrêmement lent à se mettre en place. S'il faut évidemment du temps en début de partie pour faire connaissance avec tous les personnages hauts en couleur d'Inescapable, il faut deux bons mois en jeu avant qu'il ne se passe quelque chose de trépidant. Et puisqu'il n'y a quasiment pas d'ellipse, ce sont presque 60 jours de potins sans importance et de menus dramas qui attendent les joueurs, les héros tentant par tout les moyens d'occuper leurs journées comme ils peuvent. Passé le cap des deux mois, l'histoire débute réellement pour les joueurs ayant survécu pendant des heures et des heures d'ennui.

Inescapable : No Rules, No Rescue

FLEX !

De notre côté, des erreurs ont de toute évidence été faites puisque nous avons eu droit à des meurtres. Dans ce cas, on rentre d'un coup dans une autre dimension pleine de suspicions, de peurs, de trahisons et de doutes et l'histoire devient plus intéressante à suivre... à un certain degré. Car au fond, Inescapable est plein de bonnes intentions mais qui ne sont pas forcément bien appliquées et son écriture n'est clairement pas à la hauteur des ténors du genre tant elle peut se montrer pataude. On se retrouve hélas bien souvent avec des dialogues parfaitement inutiles, avec de longs moments où il ne se passe rien d'engageant ou encore avec des personnages auxquels il est bien difficile de s'attacher, Harrison inclus (il est devenu particulièrement antipathique durant notre partie), tant ils sont clichés.

Inescapable : No Rules, No Rescue

C'est bien simple : ils en font tous beaucoup trop, mais pour des raisons différentes. Par exemple, Eva est une influenceuse parfaitement infecte à suivre tant elle ponctue ses phrases de ''XD'', ''LOL'' et autre ''OMG'', Giovanni est l'archétype du mâle alpha misogyne, Sasha s'en prend au monde entier, Valérie (cororico !) est une riche héritière hautaine avec tout le monde et ainsi de suite. Sans oublier la surcouche abusive d'allusions sexuelles qui deviennent tellement récurrentes et lassantes qu'on ne les remarque même plus au bout d'un moment. Un élément qui ne se retrouve pas que dans les textes puisque certains artworks appuient sur ce point, même s'ils ne dépassent jamais la ligne pour que le jeu ne soit jamais considéré comme ouvertement sexuel.

Inescapable : No Rules, No Rescue

Anni is happy

Côté gameplay, Inescapable se montre très sobre puisqu'il est avant tout un visual novel. Chaque jour ou presque, on doit décider matin, midi et soir où nous rendre et avec qui discuter, avec aussi la possibilité de passer le temps en pêchant ou en s'amusant aux bornes d'arcade. Le téléphone portable d'Harrison permet de s'amuser à trouver chaque jour (pendant un temps) un mot à la manière d'un Motus anglais, et on peut aussi débloquer (là encore temporairement) des ragots sur les autres personnages en échange de points (qui viennent d'on ne sait où), même si ces ragots ne sont presque jamais utilisés en jeu. Des éléments qui rejoignent ce que l'on disait avant : les développeurs étaient pleins de bonnes intentions mais l'exécution est maladroite tant on ne sait pas vraiment où le jeu veut en venir. Forcément, avec 11 personnages, les sous-intrigues sont nombreuses et diluées...

Inescapable : No Rules, No Rescue

En revanche, Inescapable est plus réussi visuellement parlant même si là encore on sent l'envie de faire croire à un visual novel dans la veine d'un Danganronpa tant les deux se ressemblent. Le chara design, même si poussant lui aussi les clichés et le fan service à fond, est une réussite, tous comme les différents environnements de l'île déserte. Les musiques sont assez discrètes mais le doublage est lui aussi de bonne qualité, sachant qu'il est uniquement disponible en anglais. Ce qui est amusant à ce sujet, c'est que tous les personnages parlent parfois dans leur langue respective puisqu'ils sont tous de nationalités différentes. Il faut en revanche savoir parler un bon anglais pour en profiter, d'autant plus que certaines références sont vraiment anglophones.
Il est assez difficile de juger Inescapable : No Rules, No Rescue tant l'expérience sera différente en fonction du chemin de chacun. De notre côté, nous avons eu droit à des meurtres, ce qui a permis de pimenter un peu les choses au bout d'un moment sans pour autant les rendre incroyables et donc de nous pousser à en voir le bout. Hélas, il faut avant que l'aventure ne se lance vraiment passer deux mois en jeu parfaitement soporifiques, la faute à une écriture loin d'être maîtrisée, à des personnages clichés au possible et à des idées qui sont maladroitement mises en place. Ne vous attendez en revanche pas à un death game, contrairement à ce qui était mis en avant durant la campagne marketing, car vous pouvez finir une partie sans aucun meurtre (ce qui rend sans doute l'aventure encore moins passionnante).
24 octobre 2023 à 14h10

Par

Points positifs

  • Visuellement réussi
  • Plusieurs embranchements et donc fins
  • Des choix qui ont un vrai impact

Points négatifs

  • Un début trop long et trop lent
  • Une écriture souvent pataude
  • Un contenu sexuel trop présent et lassant
  • Des personnages trop clichés
  • English only

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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