Test : Unicorn Overlord - PS4

Unicorn Overlord - PS4
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Studio derrière les bangers que sont Dragon's Crown, Odin Sphere, Muramasa ou encore 13 Sentinels : Aegis Rim (oui, ça commence à faire), Vanillaware est de retour en ce mois de mars avec son Unicorn Overlord, jeu de stratégie en temps réel. Il est temps de voir si ce titre rejoint la longue liste de ses aînés must-have.

Test effectué à partir d'une version Xbox Series X

Tout d'abord, débarassons-nous de ce qui est le moins convaincant dans Unicorn Overlord, et qui est sans doute son seul vrai défaut : son scénario. Il n'est certes pas mauvais, mais on a clairement déjà vu mieux du côté de chez Vanillaware (au hasard, l'excellent 13 Sentinels) qui nous propose ici quelque chose de cliché de bout en bout. On retrouve donc le valeureux prince prêt à tout pour retrouver son trône volé par un très méchant empereur qui a profité de l'occasion pour soumettre plus ou moins le monde entier. Accompagné en début de partie par une petite poignée de fidèles, Alain va peu à peu monter une armée, aussi pour venger sa mère, reine ayant évidemment été assassinée quand le prince était petit.

Va-t-en-guerre

Ce n'est donc clairement pas du côté de l'histoire que l'on trouvera notre bonheur ici, même si celle-ci se laisse tout de même suivre comme n'importe quel scénario du même type renfermant les mêmes archétypes de personnages (le protecteur, l'ami d'enfance, etc). On apprécie en revanche d'avoir parfois le choix entre épargner un adversaire – et potentiellement le recruter dans l'armée – et l'exécuter, ou encore d'assister à de petites scènes destinées à renforcer les liens entre les unités. Un élément qui n'est pas sans rappeler les Fire Emblem, par exemple. Les affinités grimpent au fur et à mesure de la progression, en offrant des cadeaux, partageant un repas ou simplement combattant les uns à côté des autres.

Unicorn Overlord

Les combats, justement, sont le point central et la plus belle réussite d'Unicorn Overlord. Ces derniers se déroulent donc en temps réel mais sont totalement automatisés, l'idée étant de préparer correctement ses unités en amont pour remporter la victoire. Les unités sont de petits groupes d'une poignée de soldats, à placer judicieusement sur le premier ou le second rang pour bénéficier des meilleures synergies. Ainsi, les Hoplites protègent leurs alliés grâce à leurs boucliers, il est donc intéressant de les placer aux côtés d'unités se basant essentiellement sur l'attaque. Les classes – et il y en a pas mal mine de rien – ont toutes leurs qualités et défauts et sont donc plus ou moins efficaces contre d'autres.

Unicorn Overlord

Synergies par-ci

Imaginez le système de triangle d'armes de Fire Emblem, encore lui, mais bien, bien plus complexe. Typiquement, l'archer est puissant face aux chevaliers griffons, qui sont eux-mêmes redoutables contre les bêtes de toutes sortes. Et il ne s'agit là que d'un minuscule échantillon de ce qu'Unicorn Overlord a à offrir, le jeu rajoutant graduellement de nouvelles classes et donc de nouvelles synergies dans l'équation, parfois hyper poussées. De quoi passablement effrayer ceux qui n'ont pas l'habitude, même si heureusement de petites aides sont là pour se remémorer les choses. Et ne parlons même pas des classes que l'on place en tant que chefs d'unités et qui s'accompagnent de bonus supplémentaires, comme par exemple les griffons qui volent au-dessus des montagnes...

Unicorn Overlord

Si les affrontements en eux-mêmes, présentés en vue de côté (comme les cinématiques), se déroulent automatiquement, le joueur doit tout de même s'occuper de... hé bien, tout le reste. Une fois une mission lancée, il faut puiser dans des points de bravoure pour déployer les unités et partir à la conquête de l'objectif, en général abattre un capitaine ennemi ou reprendre un fort, tout en faisant attention à ne pas perdre son propre QG. Le jeu se met en pause quand on décide où vont aller quelles unités, puis le temps reprend son cours jusqu'à ce que quelqu'un entre en collision avec une unité ennemie. On a alors droit à une prévisualisation des combats afin de savoir combien on va prendre et infliger de dégâts, on échange avec une unité proche ou on bidouille les stats si besoin, et on lance le combat. Les soldats s'attaquent jusqu'à ce que leurs points d'action tombent à zéro et la victoire est désignée à l'unité ayant infligé le plus de dégâts à l'autre.

Unicorn Overlord

Renommée par-là

Il y a d'autres paramètres que les unités ennemies à prendre en compte, avec pour commencer un chrono à ne pas faire tomber à zéro sous peine de devoir tout recommencer. On peut aussi croiser sur le champ de bataille des tours de guet qui renforcent certaines classes, voire des protections à détruire pour progresser. Sachez par ailleurs que non, vous ne pouvez pas bourriner du début à la fin avec votre unité surpuissante. Non seulement ça gâcherait clairement le gameplay minutieusement créé par les développeurs, mais en plus ce n'est tout simplement pas possible en raison des points attribués à chaque unité. Chaque combat utilise un point et tomber à zéro n'est pas une bonne idée puisque l'unité sera alors incapable de bouger pendant un certain temps et sera totalement à poil face aux unités adverses.

Unicorn Overlord

Ceci étant dit, il y a des objets pour plus ou moins tous les problèmes que l'on peut rencontrer dans Unicorn Overlord, qui se montre globalement assez gentil avec les joueurs. On en achète aux magasins, on en trouve sur la map et sur le champ de bataille, on en obtient en guise de récompense et ainsi de suite. Il y a assez peu de chance de tomber dans la panade ici tant l'inventaire se remplit vite et bien. En dehors des objets, les quêtes et les missions offrent aussi deux types de monnaies, à savoir les médailles qui sont utilisées pour débloquer et améliorer les unités mais aussi recruter des mercenaires, ainsi que la renommée qui permet à l'armée de gravir les rangs (E, D, C, etc) tout en rajoutant de nouvelles fonctionnalités à l'expérience.

Unicorn Overlord

Éloge de la beauté

Nous évoquions juste avant la map du monde : sachez que quand vous ne serez pas à bidouiller dans les menus, vous y passerez le plus clair de votre temps. Ici, on déplace Alain en vue du dessus et on explore graduellement des zones qui sont tout d'abord sous l'emprise de l'ennemi. Il faut donc les affronter via une mission pour libérer les lieux et profiter du patelin local, à retaper via des matériaux pour profiter de petits bonus, par exemple une taverne où manger ou encore un port pour se déplacer en bateau à un endroit précis. C'est sur la carte que l'on tombera sur les quêtes, qu'elles soient principales, secondaires, de libération et ainsi de suite. On peut heureusement se téléporter pour se déplacer, et si jamais on perd un affrontement hors mission contre un ennemi, on est simplement renvoyé à la ville précédemment visitée.

Unicorn Overlord

Est-il vraiment nécessaire de parler de la réalisation d'Unicorn Overlord ? Après tout, les images parlent d'elles-mêmes... Mais soit. On se retrouve donc avec la sublime direction artistique chère à Vanillaware, qui nous a pondu là des animations de combat et des expressions faciales fines et détaillées. Chaque tableau est un vrai plaisir pour les yeux tant il regorge de détails, comme les autres jeux du studio. Même la map du monde est un régal, contrairement à ce que 13 Sentinels (encore lui, jouez-y) proposait. Bref, si le genre convient bien sur Switch en nomade, il serait criminel de ne pas voir tout ceci sur une télé. N'oublions pas non plus la bande-son qui colle parfaitement à l'ambiance avec ses tons tantôt joyeux, tantôt épiques. Et en plus, le tout est traduit en français.
Que dire de plus ? Vanillaware sort une fois de plus une excellente production avec ce Unicorn Overlord. Si son histoire et ses personnages sont clichés et donc assez fades, tout le reste mérite clairement votre attention, que ce soit sa réalisation impeccable, son contenu hyper généreux, sa boucle de gameplay addictive ou encore son aspect stratégique tellement poussé que l'on passe facilement des heures dans les menus à bidouiller pour en tirer le meilleur. Pas de panique toutefois, le tout se débloque petit à petit et l'aventure se montre très accessible pour que tout le monde en profite.
18 mars 2024 à 14h21

Par

Points positifs

  • Tellement beau
  • Un gameplay stratégique hyper complet
  • Et addictif
  • Beaucoup de choses à faire et découvrir
  • Très accessible malgré tous les éléments à prendre en compte

Points négatifs

  • Un scénario hyper cliché
  • Tout comme les personnages

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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