Test : Smash Court Tennis 3 - PSP

Smash Court Tennis 3 - PSP
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Exclu PSP, le nouveau Smash Court était sujet à toutes les remontrances alors que tout le monde attendait le retour de la série sur support next-gen. En ce temps ou la Playstation Portable n'a d'intérêt que pour les hackers (bien qu'elle semble enfin déterminée à sortir la tête de l'eau), le pari de proposer un soft ultra attendu sur la machine à portages paraissait plus qu'osé de la part de Namco Bandaï… Sont-ils parvenus à accomplir leur mission en faisant de ce Smash Court 3 un chef d'œuvre dans la lignée des épisodes 128 bits ? Coupons court le suspens : non, ces cons n'ont pas réussi.
Référence absolue sur Playstation 2, la série de Smash Court Tennis a su imposer les premiers jeux de Tennis orientés simulation sur console, bien avant les Top Spin, qui aujourd'hui ont repris le flambeau. Souvenez vous, cette diversité des coups encore jamais vus, leur application avec ce timing si précis à respecter, et si fidèle à la réalité, l'apparition de stratégies à effectuer à des décennies d'un Virtua Tennis ou tout est question d'essuie-glaces dans les échanges… Ce fut simplement le début d'une nouvelle ère, d'autant plus que le mode Pro Tour du deuxième épisode planta les bases du mode carrière d'absolument tous les jeux de Tennis qui sortirent après le soft de Namco, tant il était bien pensé et plaisant à jouer. C'est donc avec une certaine émotion qu'on accueille enfin ce troisième opus, très discret jusqu'à sa récente annonce, et auquel les fans avaient fondé d'innombrables espérences…

Le Tennis en Pension

Premier choc une fois le soft chargé : ça tue, du moins, ça semble. Les menus sont classes, dans un style Windows Vista multicolore à la mode, c'est net, ergonomique, compréhensible, et surtout agréable. Auparavant, une introduction mêlant images de synthèse et photos réelles donne le ton kitsch si connu de la série, et en profite pour introduire les 16 pros représentés dans le jeu, à savoir : Roger Federer, Rafael Nadal, James Blake, David Nalbandian, Tomas Berdych, Gaël Monfils, Andreas Seppi, et Feliciano Lopez pour les Hommes, et Justine Henin, Maria Sharapova, Amélie Mauresmo, Martina Hingis (elle est pas morte, celle-là ?), Nicole Vaidisova, Ana Ivanovic, Michaëlla Krajicek, et Sania Mirza pour les donzelles ; soit de l'assez beau monde, meme si on regrettera les absences des incontournables tels Andy Roddick, Lleyton Hewitt, voire Tommy Haas. Coté mode de jeux, Namco opte pour le classique, avec les traditionnels modes Mozart ou Beethoven (aha), ou, plus sérieusement, des modes Exhibition, Arcade, Pro Tour, Multi, ou encore Défi. Ce dernier, bien fendard, vous proposera de vous essayer à quelques incontournables de l'arcade signés Namco… dans une version adaptée à la petite balle jaune. C'est ainsi qu'on pourra se faire des parties de Pac-Man Tennis, Galaga Tennis, ou d'autres minis-jeux moins originaux. C'est toujours sympa pour passer le temps.

Bordel de merde, tu vas le bouger ton putain de cul ?

Si le gameplay a toujours été le point fort des deux Smash Court Tennis antérieurs, cet épisode PSP déroge à la règle par sa jouabilité certes inédite, mais totalement rébarbative. Alors qu'auparavant, il fallait presser les bons boutons à un moment précis pour effectuer un bon coup, il faudra désormais charger un peu à la Virtua Tennis, et relâcher le bouton juste avant que le coup parte. Un geste aléatoirement maîtrisable, qui en plus ne fait parvenir au joueur aucune des sensations divines éprouvée dans le précédent Smash Court, ce qui a le don de rendre les échanges particulièrement chiants. C'est simple, malgré des coups variés (coupé, lift, plat, lob, amortis…), on ne sent aucunement la maîtrise de la balle en jouant, tant tout semble géré hasardeusement, il est quasiment impossible de bien placer un coup, même en y étant largement préparé. Et que dire des déplacements des joueurs… absolument exaspérants par leur lenteur, donnant un espèce de faux rythme aux rencontres. Il est d'ailleurs impossible de rester stoïque devant ces interminables déplacements de joueurs, qui, après un coup, marchent tranquillement pour se replacer tandis que l'adversaire nous envoie un marron coté opposé, et qu'on se débat joyeusement avec le joystick pour que notre con de joueur daigne bouger son gros cul. Pour remédier à cela, seul le bouton R, le turbo, peut s'avérer utile, environ une fois sur 1000. Une idée complètement stupide d'ailleurs, de séparer la course lente de la rapide avec un bouton, comme dans les jeux de Basket en somme, quand on sait que le Tennis est un sport qui demande aux athlètes des mouvements de tous les instants. Comme dans Smash Court 2, la barre de stamina est encore de la partie, et se consume encore plus vite que dans l'opus PS2, tandis que l'IA ne brille vraiment pas par sa lucidité : quasiment tous les joueurs ont le même style de jeu une fois sur le terrain… Sinon, comme ça fait toujours plaisir, les animations sont robotiques, mal emboîtées, et les pros bougent aussi gracieusement que des robots de l'ex-URSS. Heureusement, et c'est la touche Smash Court, on notera de nombreux détails de gameplay qui feront jouir tout fan de Tennis, comme la possibilité de contester une décision de l'arbitrage, qui reste mon favori.
Pièce centrale du titre, le mode Pro Tour impose de créer son futur champion et de le mener jusqu'aux sommets des classements mondiaux en gagnant le plus de tournois possibles. La première étape qu'est la création de votre ego pixélisée se torche très rapidement, les choix sont vraiment minimes, pour justifier le fait que tout se débloque en jouant, niveau vêtements ou accessoires. Comme dans Top Spin, un rival viendra semer la panique dans votre progression, il vous faudra aussi dégoter un sponsor, un partenaire de double… Vous pourrez aussi faire les magasins et bichonner votre joueur, consulter les classements détaillés, vos statistiques, tout l'attirail habituel. Pour ce qui est de la progression, elle ne s'effectue pas vraiment comme on le voit chez les deux autres cadors du genre, qui privilégient carrément l'entraînement. Ici, chaque match vous rapportera de l'expérience, selon le niveau de votre adversaire, ou le tournoi que vous effectuerez, et ces points d'expérience vont vous permettre de monter de niveau, et d'acquérir des points de compétence nécessaires afin de faire accroître vos attributs manuellement, selon vos envies (bien que le fait de s'entraîner apporte aussi des points d'expérience). De plus, fait assez sympa, il est possible "d'acheter" avec des points de compétence, des coups spéciaux ou des facultés vraiment intéressantes, comme des passings meurtrier, ou une habileté accrue des coups sur terre battue… L'immersion est quant à elle bien au rendez-vous, avec de nombreuses lettres de fans que vous recevrez continuellement, ainsi que des invitations à des tournois, des propositions diverses, des articles dans des journaux… Pour terminer, n'oublions pas justement les nombreux tournois du jeu, même si aucun ne possède de licence officielle, qui s'enchaînent vraiment vite dans le planning, mais ont le mérite d'être diversifiés.

Votre Tennis est bien propagé

Techniquement, Smash Court Tennis 3 demeure incontestablement en dessous du principal rival développé par Sega, car si les stars de la petite balle jaune ont étés modélisés avec le plus grand soin, il n'en est malheureusement pas de même pour leurs homologues factices, et les divers et variés environnements du jeu. Par exemple, ces premiers ne flirtent même plus avec le ridicule, étant donné qu'ils ont franchi la limite du burlesque d'un immense saut à pieds joints : en effet, la plupart des joueurs du circuit ont visiblement étés générés aléatoirement question look, c'est pourquoi on trouve des pros aux cheveux violet et à la barbe verte, ou des peloys habillés tels de vrais sapins de noël. Outre les protagonistes, les courts de Tennis du monde entiers ont eux aussi souffert d'un bâclage évident, tout est moche, vide, et le manque de détails pourtant cruciaux donne l'impression d'avoir affaire à un soft de gestion de ramasseurs de balle plutôt qu'une simulation de Tennis. Heureusement, répétons-le, que l'habillage général des menus du soft rehausse largement l'impression graphique qu'on peut se faire de celui-ci, les menus sont classes, et incroyablement clairs. Les gars de chez Namco Bandaï auront au moins réussi correctement un truc dans leur soft.
Car coté bande-son, ce troisième opus patauge allègrement dans une gadoue musicale que les gens sensés n'écoutent plus depuis environ 15 ans. D'ailleurs, entre le Rock pourrave d'un Virtua Tennis et ici cette Dance démodée, on peut se demander comment est vu le Tennis de l'autre coté du pacifique. Bien sûr, tout le reste est du même acabit, on peut remarquer que la voix du speaker, de l'arbitre, et de l'entraîneur sont toutes faites par le même gars (et non localisée en plus), ce qui démontre l'envergure du budget alloué pour le soft. Du coup, on ne peut pas être étonné par la morosité de l'ambiance des matchs, le public est souvent indifférent, les bruits des impacts de la balle sur la raquette n'ont rien de réaliste et les joueurs possèdent tous la même voix, seule l'intensité du cri diffère. Cependant, on se satisfera du mode Ad Hoc permettant de jouer à plusieurs avec un seul UMD, du mode didacticiel absent chez Virtua Tennis et de la durée de vie du jeu assez conséquente, qui devrait combler les fans de tennis accrochant à ce gameplay si particulier, entre la simulation, l'arcade, et la 4ème dimension.
Sur ce troisième épisode, il est évident de constater que les développeurs se sont malheureusement complètement mélangés les pinceaux en proposant un titre totalement alambiqué dans son gameplay, et inégal dans sa réalisation. La rigidité de la jouabilité découragera tous les fans des épisodes Playstation 2, tandis que le manque de fun ne convertira pas les adulateurs de Virtua Tennis. Ce qui fait qu'au final, personne ne veut du titre développé par Namco Bandaï, qui se sont bien plantés sur ce coup, et ont quasiment anéanti une légende. C'est d'autant plus dommage étant donné que ce Smash Court Tennis 3 présente un mode Pro Tour convaincant, et une atmosphère impériale.
07 juin 2007 à 17h42

Par

Points positifs

  • Une ambiance bien classe
  • Un mode Pro Tour soigné

Points négatifs

  • C'te gameplay à chier
  • C'te gameplay à chier
  • C'te gameplay à chier
  • C'te gameplay à chier
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