Test : Archer Maclean's Mercury - PSP

Archer Maclean's Mercury - PSP
Partager
La PSP reine des portages ? Heureusement, des exceptions à la règle existent. Mercury est un de ces OVNI du parc vidéoludique qui aurait fait un flop sur console de salon, mais qui sur console portable prend tout son sens. Un jeu d’adresse et de réflexion particulièrement original.
C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures, c’est bien connu. Alors rappelez-vous le bon vieux temps, avant qu’on vous offre votre Atari ou votre Amstrad de petit enfant de la technologie, vous aviez plusieurs jouets qui consistaient à se faire mouvoir une bille à travers un labyrinthe par l’inclinaison d’un plateau. C’est ce concept vieux comme le monde que reprend Mercury. Vous dirigez non plus une bille, mais une goûte de mercure de taille plus ou moins importante (attention, ne pas ingérer, provoque le cancer – ceci était un message de l’ARC). Vous devrez atteindre le point d’arrivée, mais votre parcours sera semé d’embûches. Mercury est un jeu particulièrement difficile à décrire tellement il sort de l’ordinaire. Je vais tenter des vous donner les clefs de son fonctionnement.

Le mercredi, c’est curry !

Pourquoi une goûte et non pas une bille ? Tout simplement pour ouvrir l’éventail des possibilités. En effet cette goûte sera soumise aux lois de la physique qui régissent notre monde et qui font tant criser les étudiants en mécanique des fluides. Un passage trop près du bord, et voilà qu’une partie du contenu se perd dans le vide. De la même manière votre goûte pourra se scinder en plusieurs morceaux, se réunifier, etc... Elle pourra également se colorer à l’aide de sorte d’ateliers de peintures des temps modernes. La combinaison de deux ou trois couleurs en donnera une nouvelle. Ce procédé n’a pas pour but de vous émouvoir en vous rappelant vos chef d’œuvres à la gouache, mais parce qu’une couleur précise sera nécessaire au passage de certaines portes ou à l’activation de certains interrupteurs.

Maîtrise du jeu

Le jeu se découpe en 72 niveaux. Les niveaux pourront être réussis sous diverses modalités : atteinte d’un point d’arrivée, avec condition de couleur ou non, avec un poids minimum (attention aux pertes en chemin donc), ou par l’activation de divers interrupteurs, toujours avec ces éventuelles condition, dans un ordre quelconque. Le tout, à effectuer dans une certaine limite de temps.
Pour corser la chose, le labyrinthe sera peuplé, de téléporteurs, d’ascenseurs, de plateformes mobiles, de petits « pacman » bouffeurs de mercure (ras le bol de ces junkies !)…Vous l’aurez donc compris, et je le répète, le gameplay de Mercury part d’un principe simple enrichi au centuple, ce qui nous donne une recette qui ne ressemble à aucune autre.

Maîtrise de la technique

La réalisation du jeu est particulièrement réussie. Le moteur physique joue un rôle essentiel, et les graphismes collent tout à fait à l’ambiance. Les musiques d’ambiance se font discrètes, peut-être même trop, et je tiens à faire un petit clin d’oeils à certains effets sonores, bruités à la bouche. La prise en main est très rapide, et le joystick analogique, de rigueur pour un contrôle optimal, est très bien géré. L’immersion est telle que je me suis parfois surpris à pencher la console en elle-même pour faire avancer ma petite goûgoûte, comme il me plaît à l’appeler dans l’intimité. La caméra est également contrôlable, de manière assistée, pour éviter tous les angles morts. Vous pourrez ainsi l’orienter (rotation libre ou assistée par pas de 45 ou 90 degrés), et choisir d’avoir une vue globale, ou de centrer l’objectif sur l’une de vos goûtes.
Vous avancerez sur la première moitié du soft sans aucune difficulté. L’autre moitié se corsera ensuite de manière exponentielle. Cela évite d’abandonner trop rapidement, mais cela empiète sur la durée de vie, pour le coup un peu courte (encore que cela dépend énormément de vos capacités d’adresse naturelles). Vous pourrez toujours essayer de décrocher les meilleurs scores sur chacun des niveaux, celui-ci étant notamment calculé en fonction du temps et du pourcentage de liquide perdu, mais en pratique peu d’acharnés iront jusque là.
Le mode multijoueur à deux, en ad-hoc, prolongera le plaisir, et surtout vous fera vivre de nouvelles expériences. Le but est d’atteindre le (ou les) objectif(s) avant votre adversaire, visible par une goûte translucide. Ainsi vous devrez user de stratagèmes, comme vous débarrasser au départ d’une partie de votre liquide inutile, pour avancer plus vite. Dommage que le jeu ne fasse pas exception à la règle en ne jugeant pas utile d’utiliser la fonction de partage réseau. C’est pourtant typiquement le genre de jeu suffisamment léger pour en tirer partie.
L’essayer, c’est l’adopter. Mercury est un petit casse-tête des temps modernes particulièrement prenant et amusant. Les meilleurs d’entre vous lui reprocheront peut-être une durée de vie un peu juste, mais se surprendront aussitôt à rejouer les niveaux plusieurs fois.
23 janvier 2006 à 12h02

Par

Points positifs

  • Originalité
  • Maniabilité

Points négatifs

  • Durée de vie
Revenir en haut