Test : Mega Man Maverick Hunter X - PSP

Mega Man Maverick Hunter X - PSP
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Protagoniste devenu culte, X, le fidèle agent anti-reploïds, reprend enfin une nouvelle jeunesse après un amas d’épisodes foirés, aussi bien en deudé qu’en troidé. Etant une reprise du superbe MegaMan X sorti sur Super Nintendo, Maverick Hunter X nous démontre encore une fois que c’est dans les vieilles soupes qu’on fait les meilleurs pots.
15 ans, c’est approximativement l’age de X, l’androïde infiltré chez les schtroumpfs, au bras muni d’un canon faisant passer Cobra pour un putaing de copieur sans mérite. Autant dire que ces 15 années ne nous rajeunissent pas, nous, les vieux briscards, qui avons passé des heures et des heures illuminés par les aventures épiques de ces joyeux lurons que sont les Maverick Hunter, dansant sur des sons 2bits cadencés à 11000 kHz et blastant sans pitié la tronche de ces saletés de machines et autres Boss aujourd’hui devenus cultes. Mais aujourd’hui, c’est la version X sorti sur Snes en 1993, définie comme le titre référence de la saga, qui nous intéresse, puisque qu’elle est donc l’implacable base de ce Maverick Hunter X. La PSP étant la console qui se prête le plus aux portages de mauvaise qualité, une certaine opinion s’imposa des l’annonce du jeu, le limitant à une future bouse. C’est con pour les partisans de cette thèse, car on peut désormais le dire, MegaMan Maverick Hunter X est clairement une petite bombe.

Arf, pas d’idée pour l’intertitre

Nous sommes dans le second siècle du troisième millénaire, et les robots, devenus autonomes, vivent en parcimonie avec les humains; seulement un méchant petit filou presque mesquin nommé Sigma, entreprend de dominer le monde en créant un espèce de putsch-rébellion, s’alliant avec les robots à la plus grande renommée guerrière. Les Maverick Hunters sont donc mandatés pour rétablir le calme en bottant les fesses de ceux qui s’opposeront, force reste à la loi merde. Le hic, c’est que ceux qui découvrent l’univers MegaMan seront totalement dépaysé par le scénario, on ne sait même pas qui est Sigma pendant 80% du jeu, les personnages se connaissent tous sans qu’on y comprenne quelque chose, soit exactement comme si le jeu nous plongeait dans une histoire déjà allègrement débutée. C’est donc assez laborieux d’arriver à suivre le scénario du jeu, car aucun détail n’est fourni ni sur les missions ou les personnages. Mais de toute façon, l’intérêt d’un tel jeu ne se situe pas dans sa trame mais plutôt dans son gameplay, zieutons alors de quoi il retourne.

Toujours pas

Comme tout MegaMan qui se respecte, la façon de jouer est simple, située entre le jeu de plate-forme 2D aux phases de tir à la Metroid, on avance de la gauche vers la droite en tirant sur les méchants. Le gameplay est donc ultra simple mais d’une précision diabolique, il est très difficile d’anticiper les attaques ennemies et ces derniers sont très résistants. En finissant un niveau, X aura à affronter un Boss en face à face, sans aucune aide extérieure, un vrai combat d’Hommes. Une fois le Boss vaincu, notre androïde préféré gagnera son arme, toujours en relation avec les éléments naturels (le feu, la glace, l’air…), qui lui servira pour détruire les autres Boss de façon logique. Entendez par la que l’arme de feu servira à détruire le Boss de glace, ect… Le reste demeure dans le jeu de plate-forme 2D classique, avec des sauts à effectuer au millimètre, des ascensions exagérés, le tout dans un univers parfaitement retranscrit de la version Snes. Les ennemis arrivent exactement au même endroit, les décors bénéficient des mêmes détails, dommage quand même que l’ergonomie de la PSP ne vaille pas celle de la manette de la Super Nintendo, ce qui rend le maniement du héros beaucoup moins souple, mais bon, on fera avec.

Un peu comme Astro Boy, X a été conçu par un scientifique mégalo et joufflu, une sorte de papa noël en blouse blanche. Le bougre, afin de préserver la toute puissance de sa création, a placé un peu partout différentes upgrades qui permettent à X de devenir super costaud et musclé, tout comme moi. Une des taches secondaire du jeu est donc de retrouver toutes ses améliorations, quasiment indispensables pour perdurer un minimum dans le jeu. Mais ces upgrades, allant du Dash (pas le 2 en 1, celui qui sert à accélérer très vite…) à l’armure surpuissante, ne sont pas les seuls bonus du jeu, il y a aussi les pièces d’armures secrètes à trouver, les Cœurs supplémentaires, les Sub-T, et divers techniques cachées comme le Hadoken de Ryu, Capcom ne s’est pas foutu de nous.

Brr, encore moins

Autant avertir les impatients du pad de suite, MegaMan Maverick Hunter X n’est incontestablement pas fait pour les petites natures, le titre de Capcom jouit en effet d’une difficulté plutôt démesurée au point que le soft peut devenir très vite exaspérant. Plus précisément, c’est en fait les premiers pas qui se révèlent les plus déstabilisants, car après avoir passé le premier niveau relativement facile, le joueur a donc le choix entre plusieurs niveaux, chacun possédant un boss à la hardiesse très variante. Pour la grande majorité d’entre eux, il suffit de se faire toucher trois ou quatre fois pour être envoyé ad patres, pendant qu’il vous faudra environ le quintuple pour les laminer, eux. Malheureusement, la difficulté est finalement très mal gérée, étant donné qu’on commence donc avec beaucoup d’embarras mais que la suite du jeu se passe un peu trop facilement, tout cela rimant avec l’acquisition de pouvoirs parfois trop dévastateurs. Les armes obtenues des boss servent à merveille à se défaire des autres vilains, et les niveaux ne deviennent que des formalités excessivement aisées. On se réjouira quand même de la fin du jeu, quasiment impossible, et des nombreux objets cachés disséminés pour les hardcore gamers les plus vicelards.

Ptain, je sers à rien moi

Graphiquement, un travail conséquent à été fourni par Capcom sur ce MegaMan, étant l’aboutissement d’un pari aliéné visant à retranscrire l’univers 2D de l’œuvre originale en quelque chose de plus techniquement à la mode. Comme le peintre qui restaure un chef-d’œuvre, l’équipe de développement a donc converti tout le jeu en 3D, pour un effet des plus réussis. Car si la vue reste panoramique, tous les éléments du décor profitent d’une profondeur due à la 3D, ce qui donne un ton plus réaliste au jeu. Les paysages sont très colorés et agréables à regarder, les effets sont des plus réussis et les ennemis sont divers et durs à cuire, avec une mention spéciale pour les Boss. Ces derniers ne souffrent absolument pas du passage en 3D et brillent de leur character design absolument renversant, entre Storm Eagle et Vile, difficile de faire plus classe, surtout quand on voit qu’ils ont été pensés il y a plus de 13 ans. Seule ombre au tableau, les chutes de frame-rate vraiment insupportables avant les boss de lors des grosses déstructions. Mais finalement, il n’y a pas grand-chose à redire sur la réalisation de ce MegaMan, donnant à la fois un coup de jeune au soft initial tout en respectant ses bases, et si tous les portages pouvaient subir de tels labeurs, les possesseurs de PSP seraient certainement aux anges..

La bande son demeure dans la lignée du titre originel, les musiques ont étés remixés avec talent (un privilège qui n’est pas à la portée de tout le monde…) et des voix font leur apparitions. Super kitch, celles-ci ne sont absolument pas ridicules, elles collent même plutôt bien au jeu, surtout celle du mec des menus, lâchant le nom des Boss comme un beauf tout droit sorti de son Texas natal, argh qu’est-ce que c’est bon. Les acharnés du paddle seront quant à eux satisfait d’apprendre que la durée de vie est conséquente, certes grâce à la difficulté du jeu, mais aussi grâce à ses bonus exclusifs, comme la possibilité de jouer avec Vile une fois l’aventure de X torchée. L’UMD est même bourré à ras bord avec la présence de la démo de MegaMan Powered Up, jouable seul ou à deux via le partage de jeu (un UMD pour deux PSP en Wifi pour les ignorants).
Au final, MegaMan Maverick Hunter X est définitivement un excellent jeu, sachant à la fois retranscrire l’ambiance unique de la version Snes tout en imposant un patte contemporaine. Les joueurs n’ayant pas connu la version Super Nes n’auront donc pas d’excuse pour avoir manqué ce qui est aujourd’hui tout simplement un des très nombreux chefs d’œuvre du jeu vidéo, enfin porté sur PSP.
14 avril 2006 à 19h58

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Points positifs

  • L'ambiance de la version Snes retrouvée
  • De la bonne 3D colorée
  • Un gameplay au poil

Points négatifs

  • Enormes ralentissements
  • Difficulté très inégale
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