Ah Dragon Ball, sans aucun doute le plus célèbre anime de ces 15 dernières années, sans cesse adapté vidéoludiquement, avec plus ou moins de réussite certes, mais toujours très fidèlement à l’œuvre d’Akira Toriyama. Le hic ? La série commence sérieusement à sombrer dans le déluge marketing faute à l’énorme succès des épisodes Budokai, puis du Tenkaichi, au point que les sorties sont devenues annuelles, et qu’aujourd’hui les portables se retrouvent aussi impliquées dans la partie. Cet opus PSP vaut il le coup ? Surtout quand on voit que les grosses franchises de sont toujours pas à la fête sur la portable de
Sony (on pense par exemple au très moyen
Splinter Cell Essentials ou à l’immonde
PES 5) ? La suite au prochain paragraphe.
Raymonde, regarde ! DBZ ! Sur PSP !
Camouflant un manque assez cruel de fun par la mise en place d’une histoire nouvelle à la série, cet épisode PSP, lors des premières secondes de jeu, déçoit quand même un iota. Et ce, même si, donc, le soft propose de vivre des aventures inédites vidéoludiquement de nos chers super saïyans de la mort qui tue. Car, le mode Dragon Road ne narre pas dans cet épisode les traditionnelles péripéties déjà vues et revues (Freezer, Cell, Bou) mais fait dans l’innovation en proposant le scénario d’un des films de l’anime, en l’occurrence
DBZ : Fusion Reborn ! Goku and Vegeta. On retrouve donc le scénario du film, découpé en chapitres, tous autant bourrés de combats les uns des autres. L’intérêt consiste alors à enchaîner les batailles, sans se soucier de l’histoire, résumée en quelques mots par les protagonistes avant de se foutre allégrement sur la gueule, en même temps ils sont la pour ça. Il n’y a donc pas de cinématiques, mais on se rassurera sur le fait que l’enchaînement des combats n’est pas toujours linéaire, quelques fois le joueur sera confronté à un choix qui influencera un peu la suite de l’aventure. Hors le Dragon Road, le jeu propose un mode Arcade pas très captivant, et les désormais incontournables Time Attack et Survival. Les personnages sont au nombre de 18, sans compter les transformations, avec quelques nouveaux liés au film bien sur, tel que Paikuhan (ou Pikkon) ou Janemba. Mais pour en revenir à la douloureuse,
DBZ Shin Budokai ne pèche pas par ses modes de jeu, étant donné que l’histoire est assez longue et qu’on débloque vraiment des choses intéressante en la parcourant, mais c’est le gameplay qui malheureusement, pose souvent de grandes déconvenues.
Baleiniers sur la lune, on attend pour des prunes…
DBZ Shin Budokai propose logiquement un gameplay très épuré en comparaison des versions console, l’orientation apportée à la série par l’épisode Tenkaichi disparaît ici au profit d’une expérience de jeu assez similaire à ce que proposait
DBZ Budokai 3 sur PS2, c'est-à-dire des combats nerveux accessibles à tous, par la platitude des attaques disponibles. En fait, les bases sont restées les mêmes, mais bizarrement les combats ont perdu un peu de leur âme, de leur magie. Une touche est attribuée au attaques aux poings, une pour celles au pied, une autre pour les machins spéciaux et la dernière pour l’utilisation du Ki, normal quoi. L sert à recharger le Ki pendant que R provoque une nouvelle attaque dans la série, une sorte de poussée qui multiplie la vitesse de votre perso pendant une seconde, pour passer derrière votre adversaire et lui asséner un coup fatal par exemple.
DBZ Shin Budokai est donc facile à prendre en mains, et assez bizarrement, on ne peut que lui reprocher. Car le jeu devient beaucoup trop facile pour maintenir un challenge, les combos ne demandent aucun doigté et sont trop peu nombreux, les techniques ultimes sortent qu’en pressant deux boutons simultanément (rond et haut…) et paradoxalement, elles n’ont jamais été aussi efficace pour dessouder l’ennemi. On ne passe donc son temps qu’à balancer le plus souvent ces attaques, et ça fait mouche. Bien heureusement, le déplacement instantané redonne du punch et un petit coté stratégique aux combats, et les transformations enfin exécutables dans le jeu ajoutent du piment. Mais force est de constater que le gameplay de ce
DBZ Shin Budokai manque de finesse, même si il est très agréable à jouer (non ce n’est pas contradictoire). En gros c’est bourrin quoi, mais trop bourrin.
Car y’a pas d'baleines, c'est bien notre veine, on ne f'ra pas fortune
Graphiquement, le jeu est assez inégal, le cel-shading rend efficacement, les personnages sont modélisés avec précision et claquent bien, les effets lors des attaques d’énergie sont vraiment impressionnants, surtout avec la luminosité de la PSP à donf, tout est vraiment coloré et très joli. Mais, car il y a toujours quelque chose qui cloche dans ce
Shin Budokai, les environnements sont vraiment vides, les paysages sont déserts et désormais indestructibles. Fini les minis cut-scenes ou on envoyait valdinguer son adversaire à travers un mur, ou lorsqu’on le balançait au fond de l’océan. Les combats deviennent mous, le coté spectacle de la série se voit amputé avec force, comme la jambe d’un blessé opéré par un chirurgien bosniaque. Sinon, les arènes de combats sont restées les mêmes (on notera juste l’apparition d’un village enneigé, comme celui visité par Goku jeune, lors de sa quête contre l’armée du Ruban Rouge), les menus sont quant à eux sobres, bref le jeu est visuellement soigné.
Du coté de la bande son, les puristes seront déçus de retrouver une ambiance musicale contenant uniquement des titres des précédentes versions 128 bits, bien qu’ils se consoleront en sélectionnant les voix japonaises dans les options (le doublage américain étant toujours confié aux mêmes sexagénaires du Texas). Enfin, le mode Online redonne un peu d’intérêt au soft, du moins si on arrive à trouver un badaud ayant une PSP, et le jeu inséré, ce qui réduit considérablement les chances… Mais dans le cas contraire, vous pourrez gérer votre profil, le personnaliser, créer une lister d’amis, répertorier vos stats contre eux, échanger des bonus, c’est vraiment bien foutu.