Contrairement à ce que l'intro a pu vous laisser présager, non, je ne hais pas Sonic, c'est même le héros du premier jeu de ma collection, qui est simplement le premier épisode sur Master System. Ah que de souvenirs ! Cette animation speed, le frame-rate impeccable, les joies de l'exploration, les combats épiques contre le Dr Robotnik (ou Eggman, de toute façon, les deux noms sont à la con), sans parler des musiques cadencées à en faire pâlir ton dernier Dolby Surround Pro Logic II. Aujourd'hui, les temps ont changés, le jeu vidéo n'est que graphismes, scénarios, et impressionnisme vidéoludique. Le fun devient secondaire, comme dissimulé sous un amas de polygones bump mappés.
Sonic Rivals, lui, ne possède aucune de ses facettes : il est moche, et aussi marrant qu'une religieuse de couvent. Du coup, il est pas dans la merde.
It's hard to say it, I haaaaate to say it, but it's probably shit
Mais bon, laissons de coté l'appréhension, et disposons la galette numérique dans le bouffeur d'UMD. Premier contact, l'univers semble gentillet si bien que le public visé par le soft en prend un sacré coup dans le plexus. C'est tout blanc, sur les menus s'affichent Sonic et ses sbires, la musique donnerait presque envie de s'acheter le dernier M Pokora, bref, on se sent bien dans le meilleurs des mondes. Pour l'instant, après seulement quelques secondes, rien ne donne vraiment envie, le menu Un Joueur ne propose que 3 modes de jeu (Histoire, Défis, et Coupe), et le scénario du premier mode cité est digne de Ron Howard. Les courses s'enchaînant via des prétextes tous pourris, et les dialogues enfantins ne font que confirmer l'univers pipi-caca du soft. On trouvera aussi quelques boss, au nombre de cinq pour être précis, et dont les affrontements sont malheureusement aussi aléatoires que les courses.
Autrement, 4 personnages sont jouables au commencement, Sonic, le hérisson supersonique et chéri de ses dames, Knuckles, avec son look rasta bien qu'il soit complètement replié sur lui-même (dont pas vraiment chaud pour se rouler un spliff), et les deux superflus Shadow et Silver. Dans le gameplay, les différences de maniement des personnages sont vraiment restreintes, si bien qu'aucun ne semble vraiment prendre l'avantage sur les autres, ce qui est plutôt une bonne chose. Enfin, on pourra aussi relever le fait que ses personnages ont chacun un propre scénario, enfin dans la mesure du terme, car si les dialogues sont en effet bouleversés, les niveaux, eux, demeureront les mêmes, disposés de façon exactement identique aux autres personnages. Donc, vous finissez le jeu avec Sonic, vous l'avez fini avec tout le monde en somme.
Je suis Sonic l'électronique, je suis Sonic supersonique…
Revenons alors à la base même de
Sonic Rivals, la course. Car oui, le titre de
Sega n'est constitué de compétitions de marche à pied à deux, une sorte de
Mario Kart à pied avec un gameplay 2D. Et cette utilisation est d'ailleurs le point sur lequel ont insisté les développeurs, le soft est en 3D, mais se joue à la manière d'un jeu en deux dimensions, c'est-à-dire qu'on avance de la gauche vers la droite en ne gérant aucunement la profondeur, comme justement les premiers modes Grand Prix qu'on retrouvait sur les Sonic de la MegaDrive. Mais n'ayez crainte, l'esprit est relativement de la partie, les circuits sont parsemés de bonus (toujours à la
Mario Kart…), qu'il faudra ramasser et utiliser pour ralentir son adversaire (on trouve des turbos, des boules de feu, de glace, de lumière pour éblouir…), ou de divers bumpers, de Rings et toutes les autres conneries si chères au monde de l'hérisson bleu. Certains ennemis sont même de la partie pour ralentir les joueurs un peu pressés, ainsi que de nombreux pièges, ou éléments du décor interactifs. Mais globalement, tout bouge vraiment bien, c'est limite le bordel, mais ça bouge. Le fait est qu'on ne comprend pas vraiment tout ce qu'on fait, et le jeu a une fâcheuse tendance à devenir plus technique qu'il ne devrait. Les circuits doivent impérativement être connus par cœur pour espérer faire des chronos passables, le placement des ennemis sur la carte se devra d'être étudié, tout comme les pièges, raccourcis, et boosters. Les premières parties sont donc un peu rudes, tout simplement car on ne capte que dalle de ce qu'affiche l'écran de la PSP, on se fait balader sans savoir pourquoi et tout semble bancal.
Autre problème, le dénouement des courses est des plus aléatoire faute à une IA mi-chat mi-chien. Tantôt votre adversaire pixellisé enchaînera les gaffe et se vautrera dans tous les murs, puis certaines fois il explosera le chrono, vous laissant pantois à des kilomètres de son cul en feu. Et c'est bien le principal défaut du gameplay de
Sonic Rivals, les courses sont versatiles, et on passe son temps à recommencer, et recommencer les mêmes niveaux, énervé, sans comprendre pourquoi on est congelé sur place, pourquoi on est aveuglé, et pourquoi alors qu'on avait au moins 5 secondes d'avance, on se fait baiser sur la ligne d'arrivée. Le jeu en perd énormément, on peut faire 99% d'une course en tête, et la perdre à cause d'une minime erreur, alors que le contraire n'arrive jamais… Mais la pire situation demeure sans conteste le cas ultra fréquent qui oppose les deux adversaires cotes à cotes, dans cette situation, le joueur placé en dernière position a toujours l'avantage, et peut envoyer au tapis son vis-à-vis en lui sautant dessus par la pression d'une seule touche, ce qui est vraiment, mais vraiment con. Le dernier est donc constamment favorisé, si bien, que l'écart n'excède jamais quelques secondes, ce qui rend bien sur les affrontements encore plus aléatoires…
Cours par-ci, cours par-là, tu ne m'auras pas
D'un point de vue purement technique,
Sonic Rivals n'est pas vraiment un cador du genre, mais se débrouille assez bien avec sa réalisation 3D est assez propre pour être mise en avant : les environnements sont colorés, chatoyants et plutôt agréables à nos rétines, les personnages se révèlent assez détaillés tandis que les diverses attaques spéciales contribuent au plaisir visuel grâce à leur multitude en terme d'effets. Les niveaux peuvent quand à eux paraître réellement énormes, avec d'abondants raccourcis, chemins, contours… de vraies fourmilières. Coté son, rien de bien tripant, si ce n'est peut-être les vieux bruitages d'anneaux qu'on récupère, toujours identiques depuis plus de 10 ans. De l'autre coté, les musiques sont vraiment à chier, dans un style techno-jacky vraiment à l'opposé de la genèse de la série culte.
Avec seulement 6 zones à parcourir, ce qui fait 12 niveaux de jeu, on ne peut pas véritablement balancer que
Sonic Rivals ait une durée de vie de RPG japonais, car conté longévité, il serait même plus adéquat de le comparer avec la durée des performances sexuelles de l'ami Tatane, plus courtes qu'intenses… Mais d'un autre point de vue, le collectionneur assidu de cartes (qui ne servent strictement à rien) aura de quoi faire si le bougre entreprend de toutes les accumuler. Et enfin, d'autres modes de jeu pourront rentabiliser le jeu quelques heures, comme les défis, qui consistent à parcourir tel niveau en battant une flopée de records, ou encore le mode deux joueurs en Ad Hoc, permettant de s'amuser (ou pas) avec un pote assez fou pour avoir osé acheté le titre.