Test : Metal Gear Solid : Portable Ops - PSP

Metal Gear Solid : Portable Ops - PSP

Metal Gear Solid : Portable Ops - PSP

Genre : Tactical Espionage Action

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Littéralement adulée, encensée et glorifiée par des millions d'admirateurs, la série des Metal Gear Solid incarne avec un certain brio l'essor créatif du jeu vidéo de ces 20 dernières années; une impulsion grandement engendrée par son créateur, jugé aujourd'hui tel un demi-dieu : Hideo Kojima. Car si MGS premier du nom sur Playstation avait su vous captiver, que MGS2 instaurait une réflexion philosophique, et que MGS3 avait réussi le pari impossible de vous changer intérieurement; MGS Portable Ops, lui, vous fera indéniablement revenir à cette saveur irrésistible et si particulière que demeure le fun.
Si le défi exceptionnel qu'était d'adapter tout l'univers de Metal Gear sur console portable fut déjà expérimenté, avec originalité, via les deux épisodes Ac!d de Snake, ces œuvres se plaçaient malheureusement aux antipodes des superproductions vidéoludiques que représentent les 3 derniers épisodes destinés à nos consoles de salon. En effet, la liberté y était plus que limitée, l'action, mise en scène par divers jeux de cartes, s'était révélée chafouine, et surtout, fait importantissime de tout Metal Gear, les scénarios de ces deux softs laissèrent indéniablement sur notre faim, une appétence de loup rassasiée par divers rebondissements, et autres personnages aux caractères torturés. Dès lors, Kojima, désireux d'offrir aux joueurs une aventure inédite, bien que non farfelue, eut l'idée de ce Metal Gear Solid : Portable Ops, un jeu qui se révèle en prônant un savant mélange entre le gameplay efficace de MGS3, les spécificités techniques et online de la PSP, et une bonne dose de génie rendant le titre complètement unique, tout en surfant sur le véritable esprit Metal Gear.

Back to origins

Dans le sillage de Metal Gear Solid 3 : Snake Eater, Metal Gear Solid : Portable Ops prône encore une fois une trame édifiée dans les années 60, époque de l'épopée de Big Boss, et véritable genèse de la série tout entière et des personnages qui la compose. Car oui, ce Metal Gear portable, loin d'une aventure extérieure au scénario principal des œuvres de Kojima, nous apprend de nombreux détails et révélations sur la saga vidéoludique la plus populaire de ces dernières années. Le jeu débute donc avec Snake, ou Big Boss, capturé après une opération ratée, qui se verra emprisonné face à un certain Roy Campbell. Apres une évasion réussie, les deux protagonistes lieront des liens d'amitiés, et enquerront sans attendre sur l'endroit où ils ont étés piégés, pour y découvrir de funestes expériences menaçant l'intégrité du monde entier. En effet, un certain Gene a pour intention de créer le premier Etat destiné uniquement aux soldats, et autres mercenaires utilisés avidement par les chefs politiques pour des missions souvent suicidaires, puis abandonnés lorsque les choses tournent mal, afin de se venger de cet abus d'autorité, entre autres. Dès lors, les choses s'accélèreront, et la petite équipe d'amis, n'aura point d'autre solution que de "recruter" pour venir à bout de cette armée naissante. C'est la nouveauté de cet épisode, la possibilité de capturer des soldats ennemis pour les rallier à votre cause, et ainsi détruire la menace pesante de l'intérieur, créant du même coup l'introduction d'un gameplay génialement pensé et d'un coté stratégique absolument jouissif.

Let's make a soccer team

Se dégageant totalement de l'aventure Ac!d de Snake pour revenir à une orientation plus générale, le gameplay de cet opus se devait logiquement de suivre le tendance, et c'est désormais chose faite avec une jouabilité certes non débarrassée de défauts, mais très proche des épisodes consoles de salon. On dirige en effet Snake dans un environnement en 3D, et logiquement à la troisième personne, dans une vue relativement plus limitrophe de celle des concurrents tels Syphon Filter que Metal Gear Solid premier du nom. Les sensations sont donc ambiguës : lors des phases d'infiltration, il est aisé de prendre ses marques et de planifier sa future intervention, malheureusement, une fois dans le feu de l'action, tout devient plus brouillon faute à un système de ciblage défaillant, et une gestion de la caméra ne se prêtant vraiment pas aux gunfights. Quelques autres choix restent aussi douteux, comme le radar pas très compréhensible, ou la gestion des plaques contre les murs. Heureusement, le menu de gestion de l'équipement se révèle très ergonomique et facile à dompter, c'est toujours ça de pris, surtout quand ce dernier ne permet que de sélectionner 4 armes ou objets, avec la possibilité de les abandonner. Coté armes, MGS PO se rapproche encore un peu plus de MGS3 en proposant le même contenu, agrémenté de quelques nouveautés. Sinon, coté gameplay pur, tout a été logiquement conservé du précédent opus, Big Boss peut donc effectuer des roulades, gérer le CQC, avancer à pas de loup, se suspendre… Le tout garantissant une jouabilité de qualité.
Le gameplay étant donc posé, il est maintenant nécessaire de se concentrer sur le fond du titre, le comment du pourquoi en quelque sorte. Premièrement, le titre ne se parcours plus linéairement, mais est désormais découpé en missions qui font évoluer la trame. Le menu principal du mode solo, véritable QG, sera donc un des écrans que le joueur croisera le plus de fois dans son aventure. Il y est donc possible de choisir sa prochaine mission, d'organiser ses recrues, de lire les rapports des espions, de jouer en ligne, et d'attendre quelques heures pour passer du jour à la nuit, un fait peut paraître optionnel qui a néanmoins son importance. Puis, deuxièmement, le soft propose une vision stratégique encore jamais vue dans un jeu de cette envergure, car si il est possible de capturer des soldats durant vos épopées (en les neutralisant –sans les tuer- afin de les transporter dans votre camion situé sur la carte), il faudra aussi les gérer et les répartir selon leurs forces et faiblesse dans votre équipe, c'est ici que le génie créatif rentre en jeu. Chaque ennemi possède des facultés propres visibles une fois l'Homme capturé. Les pros de l'infiltration seront à placer dans l'équipe allant sur le terrain rechercher les informations, et auront donc des talents accrus en rapport avec leur discrétion (capacité de transporter des corps rapidement par exemple), les médecins dans l'équipe chargée des soins (ceux-ci vous fourniront régulièrement en matos), et ainsi de suite avec les techniciens, ou les espions, qui eux, à défaut de contourner des armes ou des médicaments, vous fourniront des rapports sur les fais se déroulant sur toutes les maps du jeu, en fonction de leur disposition. Bien sur, les soldats chargés d'aller sur le terrain pourront remplacer Snake à tout moment, si un abri est proche, et jouiront de quelques avantages, comme la capacités à se fondre dans les troupes ennemies grâce à l'uniforme. Il parait du coup inutile de préciser à quel point le jeu en devient plus profond, tant les subtilités du gameplay sont ahurissantes.

Fox Hound recrute

Dans la continuité de l'orientation online de la PSP, avec des titres tels Syphon Filter : Dark Mirror, ou Socom : U.S. Navy Seals, Metal Gear Solid : Portable Ops propose lui aussi son mode online intégré, particulièrement complet et prenant. Classique dans sa forme, il ne le demeure pas autant lorsqu'il est question du fond, car l'avancée en ligne est relativement en cohabitation avec le solo, étant donné qu'il vous sera possible de voler personnages à vos adversaires lors de parties online afin de les utiliser une fois revenu dans sur la trame principale. Cette facette duplique le fun des matchs sur le net en les pimentant de façon efficace, on prend indubitablement un plaisir fou à choper les persos des autres en à peines quelques balles, et quelques parties. Et ces parties justement, sont jouables jusqu'à 6, dans 3 modes de jeu qui se ressemblent assez : Versus, Simulation de combat, et Combat réel, comprenant toutes les options classiques des jeux d'action, comme la capture de drapeau, les team deathmatchs ou la survie. Bien sur, tout ceci est jouable en Infrastructure, et en Ad Hoc à condition d'avoir à portée de flingue des potes possédant leur UMD. Petit point noir cependant, on regrettera le fait que l'accès aux parties online soit si rébarbatif, on passe clairement plus de temps dans les salons qu'à jouer, pour en plus, à la grande majorité, souffrir d'un énorme lag une fois la partie enfin lancée, c'est con.

Portable Oups

Graphiquement parlant, le titre édité par Konami s'en tire vraiment avec les honneurs, sans pour autant révolutionner la machine. Les personnages sont très détaillés (que ce soit Snake, Campbell, les ennemis ou les Boss), les animations convaincantes, mais les environnements sont trop monotones et répétitifs pour paraître vivants, ce qui implique forcement l'apparition de la lassitude à un certain stade de la progression. MGS et MGS2, qui se déroulaient quasiment exclusivement dans des espaces urbains, avaient quant à eux réussi à diversifier suffisamment les plans de jeu, pour que le joueur ne se retrouve pas ennuyé en avançant dans l'histoire, mais, malencontreusement, MGS Portable Ops ne réédite pas l'exploit des deux premiers épisodes Solid. Les décors vides, relativement simples et dénués d'intérêt s'instaurent alors comme une injure au talent créatif de l'équipe de développement, qui nous avait habitué à beaucoup mieux au préalable. Heureusement, de nombreux petits effets graphiques viennent redonner du baume au cœur, comme la vision thermique, superbement reproduite, ou l'habillage général du titre, de haut vol tout en restant classe et ergonomique. Metal Gear Solid : Portable Ops est donc graphiquement plus que correct, et surpasse une grande majorité de titres disponibles sur la portable de Sony, seulement, une pointe de déception s'impose sur l'allure générale du titre, en deçà de Syphon Filter : Dark Mirror, par exemple.
Coté bande-son, le fan ne foulera un sol inconnu et reconnaîtra avec une certaine émotion les grands thèmes musicaux de Metal Gear Solid 3 : Snake Eater, remasterisés pour l'occasion. L'effet s'en ressent immédiatement, par le sentiment de flottaison qui parcourt le soft, l'ambiance est remarquablement cadencée par des mélodies bien senties, proches des meilleures partitions d'Hans Zimmer. Ces dernières sont d'ailleurs particulièrement efficaces dans les cinématiques, entièrement dessinées dans un style proche de Max Payne, mais au beaucoup moins noir. Elles remplacent haut la main les fameuses cut scenes qui ont donné ce coté si cinématographique à la série d'Hideo Kojima, les rendant assez contradictoirement aux idées reçues plus vivantes, surtout dans l'action, on s'y croirait. Les voix du jeu sont encore une fois analogues à celles utilisée par le studio nippon lors des précédents opus, avec un David Hayter au sommet de sa forme, pour notre plus grand plaisir. Sinon, un petit mot sur la durée de vie, d'une dizaine d'heures et donc assez conséquente pour un jeu portable, qui pourra être décuplée en augmentant le niveau de difficulté du titre.
Au final, juger Metal Gear Solid : Portable Ops demeure une chose loin d'être aisée : en se positionnant en fan absolu, attendant un soft à la hauteur des épisodes consoles en tous points, on ne peut être que déçu par l'œuvre portable de Kojima, qui souffre malheureusement de trop nombreux défauts de jouabilité et d'immersion ; cependant, ce Metal Gear reste une valeur sûre de la PSP, un hit incontournable parfaitement en adéquation avec son support, autant jouissif en solo qu'en multi, parfaitement dans l'optique d'un Syphon Filter : Dark Mirror. Nul doute alors, que si vous aviez apprécié les aventures mouvementées de Gabriel Logan, vous fondrez volontiers pour péripéties explosives de Big Boss…
17 mai 2007 à 11h04

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Points positifs

  • La conception d'une véritable armée
  • Chaque soldat capturé est unique
  • Le coté stratégique
  • La réalisation des cut scene

Points négatifs

  • Inégal graphiquement
  • Inégal dans son gameplay
  • Inégal dans son scénario
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