Test : Lumines Electronic Symphony - PSVita

Lumines Electronic Symphony - PSVita
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On ne se lassera jamais de le répéter : le gameplay est primordial au succès d'un titre et surtout au fun qu'il peut procurer. Le puzzle game incarne peut-être l'essence même du gameplay simple à l'efficacité redoutable. Tetris était le prototype du concept addictif par excellence, sans pourtant offrir un rendu graphique ou une narration du plus bel acabit. Lumines, héritier du jeu d'Alexei Pajitnov à bien des égards aura su apporter quelques imbrications supplémentaires au gameplay soviétique avec grande inspiration, tout en y ajoutant un enrobage visuel et musical du meilleur goût et du plus bel effet. Qu'en est-il de la dernière itération du puzzle game le plus brillant de la dernière décennie, développée sur PlayStation Vita ?
Tetsuya Mizuguchi est fort malheureusement un génie encore trop méconnu du grand public. De rail shooters (Rez, Child of Eden) devenus absolument insdispensables à toute ludothèque qui se respecte aux softs musicaux (Space Channel 5) totalement déjantés, en passant par son groupe électro (les Genki Rockets) responsables du fantastique tube « Heavenly Star » aux sonorités nippones clamant haut et fort un « Let's get away, fly away, I found the path to paradise, Shining spiral of gold », refrain aussi entêtant que fabuleux, sa réputation au sein des esthètes du média n'est plus à faire. L'une de ses plus belles ouvrages, celle qui retiendra notre attention ici, Lumines, s'est vue déclinée sur bien des supports depuis 2004 : PSP, Xbox 360, PS3, iPhone, et aujourd'hui PS Vita. En toute objectivité et impartialité, le jeu mérite tout simplement la note maximale, une note générique pouvant résumer peu ou prou les qualités du puzzle-game à la fois le plus fun en terme de gameplay et le plus abouti sur le plan sensoriel.

Let's get away, fly away

Résumer le concept de Lumines est aussi simple que les situations auxquelles le joueur doit faire face in game sont multiples et nécessitent à la fois beaucoup de dextérité ainsi que de vivaces capacités de réflexion. Exercer ces qualités de joueur au son de morceaux pop ou électro procure des sensations tout bonnement ultimes, captivant l'attention et provoquant un phénomène d'addiction tel qu'aucun médecin (Tezuka compris) ou addictologue ne parviendrait à y trouver de solution. Sur une surface rectangulaire présentant dix rangées sur seize colonnes, des carrés eux-mêmes composés de quatre carrés plus petits chacun emplissant une intersection apparaissent l'un après l'autre au haut de la surface parallélépipédique. Chacun des carrés peut prendre l'une des deux couleurs proposées par l'habillage en cours. L'habillage visuel et sonore change effectivement systématiquement en cours de partie, en fonction de la quantité de carrés de couleur réalisés en plaçant les carrés composés de la manière la plus pertinente possible sur le « damier », en les faisant glisser de haut en bas.

I found the path to paradise

Ainsi, la croix multidirectionnelle permet de déplacer dans trois directions différentes les-dits carrés composés tandis que deux boutons permettent d'effectuer des rotations dans le sens des aiguilles d'une montre ou dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, changeant ainsi la configuration des couleurs. Simple dans le gameplay, mais proposant un nombre incalculable de configurations différentes, dès lors que les couleurs permettent de créer des amas. Elément supplémentaire au gameplay, un rayon se déplace de gauche à droite sur le damier, détruisant les carrés de couleur unie créés en amas. Contrairement à Tetris, donc, les pièces de puzzle ne disparaissent pas instantanément, il faut attendre le passage du rayon pour les voir se détruire. Cela laisse donc une marge de manœuvre pour « composer » des blocs unis, marge de manœuvre inhérente à un timing dépendant de l'habillage. Le rayon se déplace plus ou moins rapidement en fonction de la « skin » débloquée au fur et à mesure du jeu. Le joueur peut anticiper sur ses combinaisons grâce au HUD, qui permet de visualiser les futurs blocs. Les fondamentaux de Lumines assimilés, qu'en est-il des ajouts apportés à la version PS Vita du titre ?

Shining spiral of gold

Hormis quelques nouvelles features propres au support (il est possible de déplacer les blocs du bout des doigts ou grâce au pavé tactile arrière, mais nous y reviendrons), le principal ajout à cette version reste la présence d'avatars à débloquer ayant leurs spécificités propres, que ce soit en mode multijoueur (le classique duel proposé par le soft) ou en mode solo. Certains avatars offriront la possibilité de transformer les trois blocs suivants en blocs de couleur unie, ou de ralentir la vitesse du rayon, ou encore d'incorporer un carré spécial au bloc suivant. Ces derniers, comme à l'accoutumée, permettent de créer des réactions en chaîne détruisant les blocs de même couleur adjacent. Autre nouveauté : l'élément de bloc shuffle, qui modifie complètement la topologie des amas de blocs. Le pavé tactile arrière ne permet que de remplir la jauge de l'avatar plus rapidement, dans le but effectif de lancer sa spécificité. Le soft est présenté dans sa version la plus abordable en mode Voyage, et l'habitué du jeu sera surpris de pulvériser ses scores des précédentes versions. Le mode Expert, lui, offre un challenge des plus délicats sur cinq zones à débloquer. Frénésie et skill sont au rendez-vous. Ainsi, outre des features Vita pas vraiment indispensables (rappelant les frustrations d'une version iPhone), Lumines Electronic Symphony propose deux modes de jeu notables pour le moment, en espérant la sortie de quelques DLC de qualité dans un futur proche.

UFC Que choisir ?

En soi, Lumines représente un must-have quel que soit le support sur lequel il est porté ou adapté et pourrait justifier l'achat d'un hardware (sauf peut-être l'iPhone, à moins d'avoir pris goût au placement des doigts sur un écran de petite taille - préférez Bejeweled, beaucoup plus adapté au support iPhone). Difficile pourtant de conseiller cette version PS Vita pour le moment, tant le coût paraît démesuré (250 à 300 euros pour la console, 50 euros pour le soft et 50 euros pour une carte mémoire digne de ce nom indispensable, auquels viennent s'ajouter près de 30 euros en accessoires – une fourchette de 380 à 430 euros tout de même). Cette version est d'excellente facture (choix des skins, bons modes de jeu, morceaux musicaux à tomber par terre) mais reste en deçà du jeu XBLA Lumines LIVE !, de loin la plus aboutie de toutes les versions proposées, de par un contenu excellent (cinq modes challenge, pour certains téléchargeables, certes, mais valant réellement le détour, surtout le Tokyo Club Mix) et complet. Comptez pour cette version une centaine d'euros pour une Xbox 360 Arcade d'occasion en version slim, ainsi qu'une vingtaine d'euros pour le jeu et les DLC, et enfin une cinquantaine d'euros pour la manette Xbox 360 Special Edition (indispensable pour y jouer de par la croix directionnelle améliorée) soit 170 euros environ pour y jouer chez vous. Si une version en balade vous est réellement indispensable, une PSP (100 euros) ainsi que les deux versions de Lumines d'occasion (25 euros environ au total) feront de vous une personne absolument comblée. La version PS3 est également intéressante, mais inférieure en contenu qualitatif (et de loin) à la version Xbox 360.
Lumines est un jeu à posséder absolument. Mais gardez bien à l'esprit qu'un combo Xbox 360 / PSP Street avec trois jeux Lumines différents revient au même prix que l'achat d'une PS Vita et de son matériel, ainsi que du jeu (cf dernier paragraphe). Difficile de céder à la hype dans ces conditions. Ainsi, la note exprimée pour ce test est purement générique. Elle concerne la série Lumines dans son ensemble et représente une sorte d'hommage non-dissimulé au génie de Tetsuya Mizuguchi.
22 février 2012 à 23h23

Par

Points positifs

  • Meilleur puzzle-game de la décennie
  • Un gameplay hors-pair
  • Une expérience sensorielle hors du commun
  • Bon choix de skins

Points négatifs

  • Beaucoup trop cher par rapport à une version Xbox 360 (console comprise) couplée à l'achat d'une PSP et de Lumines 1 et 2
  • Pas assez de contenu par rapport à la version XBLA
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