Test : Hotline Miami - PSVita

Hotline Miami - PSVita

Hotline Miami - PSVita

Genre : Action Psychopathique

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On dit souvent du jeu vidéo qu’il rend violent, la faute due aux ténors du genre : Call of Duty, GTA, God of War et j’en passe sont effectivement des titres à ne pas mettre entre toutes les mains. Histoire de redorer l’image du Dixième Art, les petits gars de Dennaton Games ont concocté Hotline Miami, un soft téléchargeable « à l’ancienne » qui… putain, on peut vraiment éclater la tête d’un mec avec ses genoux ? Énorme ce jeu !

Test effectué à partir d'une version PS3

Effectivement, Hotline Miami n’est pas vraiment là pour sauver le jeu vidéo de Nadine Morano. Détruire un type au marteau ? Check. En finir un autre rampant au sol en lui tranchant la gorge ? Check. Défoncer le crâne (et nous avons bien dit DÉFONCER) d’un homme à terre par la seule force des poings ? Check. Ce jeu n’est pas là pour nous faire réfléchir à des thèmes sensibles de notre environnement ou pour éveiller en nous moult réflexions philosophiques – rangez donc vos BioShock : Infinite et autres The Last of Us – mais purement et simplement pour vous faire délirer dans un univers volontairement pixellisé tout en frappant de l’os avec tout ce qui vous passe sous la main.

« La violence commence où la parole s'arrête. »

Nous incarnons donc un homme, dont l’identité demeure inconnue, qui n’est d’autre qu’un putain de violent meurtrier sans remord. Régulièrement, on l’appelle chez lui et on lui laisse des messages énigmatiques, révélant son prochain contrat. Ainsi, au téléphone, « Coucou, passe me prendre au 44 rue du Pingouin mon cœur ! » veut en réalité dire « Elimine tous les lascars de ce bâtiment, on nettoiera derrière toi. ». Simple, efficace, mais également terriblement énigmatique puisque l’on ne sait absolument pas qui diffuse ces messages. Ce qui, cependant, n’empêche pas notre héros d’aller effectuer le boulot sans aucune rémunération, ce qui confirme bien son statut de putain de violent meurtrier sans remord.
Mais à vrai dire, autant être clair, le scénario de Hotline Miami n’est pas vraiment ce dont on va réellement s’intéresser. Desservie par une narration bas de gamme et des dialogues minimes, ce n’est pas là que vous trouverez votre bonheur. Et pourtant, la formule fonctionne : déjà parce qu’il a le mérite d’exister et qu’il proposer quelques rebondissements « presque » intéressants, mais aussi et surtout parce que le délire est totalement assumé par ceux qui l’ont créé. Ainsi, si le but primaire est clairement d’assassiner sauvagement tous les types qui trainent dans les couloirs du level, l’histoire se laisse suivre… un petit peu.

« Le plus lâche des assassins, c’est celui qui a des remords. »

Mais est-ce vraiment nécessaire de s’attarder sur un tel point pour ce type de jeu ? Certainement pas. Ce que vous voulez savoir, c’est si ça tâche, si c’est furieux, si c’est drôle. Hotline Miami est un peu tout ça à la fois, et sa direction artistique y contribue plus que tout. Avec son style rétro-pixel, le jeu allie l’ambiance des années 80 avec une technique de 2013. En effet, graphiquement, difficile de dire si je le jeu est beau, mais l’on peut affirmer sans aucun doute que la patte artistique fait mouche et prend aux tripes. C’est d’ailleurs impressionnant de constater la violence ressortant de cette réalisation datée : qui a dit qu’il fallait une technologie monstre pour faire éprouver de tels sentiments ? Avec ce titre, chaque exécution effectuée déverse des litres d’hémoglobines, affichées très proprement, si l’on peut dire, à l’écran. Cela va d’ailleurs de pair avec des animations de qualité, faisant ressortir des postures presque réalistes et bien humaines. Bien sûr, de tels graphismes empêchent parfois une certaine visibilité, notamment lorsque le nombre de cadavre au même endroit s’avère élevé, mais que voulez-vous, personne n’est parfait.
Si la réalisation graphique est donc agréablement surprenante, le constat sonore est lui également rassurant. Doté d’une très bonne bande-son, Hotline Miami mélange musiques pures des années 80’s avec une électro/house moderne. Franchement, on a secoué la nuque à certains moments, c’est vous dire. En revanche, on regrette terriblement qu’il n’existe pas plus de morceaux que ça : avec un nombre plus conséquents de pistes, le jeu de Dennaton Games aurait pu s’attribuer une excellente réalisation. Elle n’est reste, au final, « que » satisfaisante.

« Qui baigne ses mains dans le sang les lavera dans les larmes. »

Au long de la petite vingtaine de chapitres proposée, on devra donc étriper tous les ennemis d’une zone par tous les moyens possibles. La première chose qui frappe, en plus de son style artistique, c’est bien sûr sa caméra, située de haut, permettant un bon plan old-school des familles. Les déplacements du personnage s’avèrent vifs et précis, et ce ne sera pas de trop car les combats se joueront souvent aux réflexes comme au timing anticipé. Effectivement, le gameplay se veut millimétré et vous jouera des tours plus d’une fois : il suffira d’un dixième de seconde de trop pour que votre ennemi ne vous envoi au tapis. Et évidemment, dans ce genre de jeu, c’est du one-shot : autant vous dire qu’il vous faudra préparer le coup.
Bien souvent, il y aura plusieurs ennemis dans une seule et même pièce, et bien souvent, vous mourrez comme une merde en essayant de tous vous les faire comme un bad-boy. La solution est en fait la suivante : il faut mourir, encore et encore, pour trouver enfin la combinaison gagnante et les éliminer sans prendre un coup. Ce puissant aspect « die and retry » fait d’ailleurs toute la force du jeu : grâce à des temps de chargement minimes, on se plaira à recommencer maintes fois un level car ce dernier est foutrement ardu. Cette jouabilité aux petits oignons permet en effet de prendre son pied, car l’aventure a beau être super dure, le tout s’avère jouissif tant les meurtres sont percutants et le level-design intelligent et difficile. Sur consoles, l’attribution des touches est bonne (les vibrations changent terriblement la donne niveau sensations) mais ne peut masquer malgré tout certains défauts évidents. Le verrouillage automatique par exemple est souvent un peu hasardeux et ne permet pas de réagir rapidement lorsque nous avons à faire à plusieurs ennemis. De même, le contrôle de la visée au joystick droit est à certains moments un peu délicat, mais qu’importe : on prend du plaisir à jouer, et c’est bien là l’essentiel.

« Une salve de plombs dans l’anus et bim, ça fait des chocapics. »

Malheureusement, Hotline Miami dispose d’autres points noirs, à commencer par une durée de vie bien décevante. Certes, la difficulté est corsée, mais cela n’empêche pas de terminer le jeu en une après-midi. De plus, les objectifs manquent à être variés : exploser tout le monde, c’est drôle, mais au bout de quelques heures d’affilé, ça commence à devenir un poil lassant.
Fort heureusement, rien ne vous oblige à y jouer des jours durant, et le titre dispose également d’une bonne rejouabilité, qui vous permettra de retourner sur le soft d’ici-là. Un système de scoring est implanté, permettant entre autres de comparer ses scores avec ceux de ses amis, mais aussi de débloquer de nouveaux masques (oui, le héros choisit des masques pour conserver son identité, genre un cochon, une girafe, ou une licorne) et de nouveaux flingues, qui viennent compléter une liste déjà fournie. Bon, ouais, on l’accorde : y’a du contenu, et comme ce n’est pas cher… on vous le conseille vivement.
Hotline Miami est un trip violent, aux pixels flashy et au gameplay ultra-précis qui, en dépit d’une aventure qui se finit un peu trop vite et un poil lassante, procure des sensations à la fois violentes et terriblement funs. Pour 8.99 €, on ne peut que vous rediriger vers ce titre téléchargeable osé en ces temps de next-gen, véritable course au photoréalisme. Seule l’audace vaincra (et la qualité du contenu aussi, faut pas déconner) !
04 juillet 2013 à 09h39

Par

Points positifs

  • Les graphismes, comme avant
  • La difficulté, comme avant
  • Le prix
  • Plein de trucs à débloquer

Points négatifs

  • Un scénario qui mériterait presque d'être plus développé
  • Quelques imprécisions dans la visibilité et le gameplay
  • Lassant !

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