Test : Live a Live - Nintendo Switch

Live a Live - Nintendo Switch
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Live a Live, un jeu sorti en 1994, n’avait jamais pu sortir du territoire japonais. C’est en posant les mains dessus 28 ans plus tard que la raison de ce choix est un peu plus compréhensible : c'est un jeu visionnaire, en avance sur son temps, et s’il y a bien une chose que nos amis business man n’aiment pas c’est prendre des risques avec des produits atypiques. Ce qui définit parfaitement Live a Live.

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Si, sur la forme, il donne l’impression d’être un JRPG classique, on se rend compte plus ou moins vite qu’il va en être tout autreemnt. Le jeu commence en vous proposant de choisir parmi 7 chapitres représentants une époque particulière. Sans tous les citer pour vous laisser la joie de la découverte, il nous sera possible d’explorer la préhistoire, le futur lointain ou, entre autres, le Far West. Chaque chapitre est assez court : le temps nécessaire varie mais peut aller jusqu’à trois heures de jeu et ne possède à priori pas de liens scénaristiques avec les autres chapitres. Cette multitude d’époques à explorer est l’un des points forts du jeu car elle permet de ne pas tomber dans la lassitude et de visiter des environnements et des ambiances radicalement différents qui sont pour la plupart un cri d’amour pour des pans de la culture pop que sont par exemple Les Sept Mercenaires ou bien encore Alien. Mais le jeu va encore plus loin.


Pots-Pourris

Si le socle du jeu, son système de combat, reste plus ou moins stable tout du long, chaque chapitre va changer les règles pour vous proposer une expérience différente. Par exemple, le Far West met en place un système de temps qui vous oblige à accomplir vos tâches le plus rapidement possible pour arriver à vos fins. Une autre époque vous demandera de vous infiltrer et vous donnera le choix entre ne tuer personne ou faire un massacre. Une mention spéciale au futur lointain qui, alors que nous sommes en 1994, rend l’expérience un peu méta et vous place dans un vaisseau spatial dans lequel rôde une bête qu’il vous faudra éviter à tout prix. Ambiance. Pour revenir au système de combat, nous sommes face à un mix de jeu de stratégie (le sol est divisé en cases et bouger fait avancer le temps) et d’un Final Fantasy avec une jauge ATB qui, une fois pleine, permet une action. Bouger ou agir va faire remplir un bout de la jauge de tous les personnages. Il est possible ainsi de mettre en place quelques stratégies mais cela reste tout de même léger. Néanmoins, ce système hybride est très agréable.

Live a Live

En tant que remake, il faut bien des améliorations par rapport à l’œuvre originale. Le rendu visuel prend en grade en utilisant la fameuse HD 2D semblable à Octopath Traveler et des ajouts ont été faits pour faciliter la vie des joueurs, comme des indications sur la carte pour savoir où se rendre. Mais l’amélioration la plus notable, car elle garde l’esprit du jeu original, est dans la qualité du doublage. Square Enix n’a pas hésité à embaucher des seiyu (doubleurs) connus, telle que la voix japonaise de Végéta, Ryo Horikawa, pour le rival dans la préhistoire ; le faux Nobunaga de l’ère Edo doublé par Wakamoto Norio qui double le vrai Nobunaga dans Sengoku Basara, ou encore la voix japonaise de Jacky Chan pour le maitre d’arts martiaux dans la Chine antique. Et ce ne sont que quelques exemples assez délicieux. Cela fait directement écho au patchwork de mangakas qui ont participé au jeu original. En effet, chaque héros de chapitre a été fait par un mangaka connu de l’époque, tel que Gosho Aoyama (Détective Conan) pour l’ère Edo.

Live a Live

Équilibriste


Un jeu qui s’essaie à autant de styles différents ne va pas pouvoir tout maitriser parfaitement. Et c’est peut-être là l’unique réel défaut du jeu. Tous les chapitres ne vous parleront peut-être pas de la même façon et certains sembleront en deçà des autres qualitativement parlant. Le Présent, par exemple, reste l'un des chapitres les plus pauvres et peu intéressants, bien que terriblement surprenant. Tous ont le mérite d’essayer quelque chose, de mettre en avant un concept et pour cela on ne peut pas en vouloir à Live a Live qui finalement prend position face au classicisme des RPG. Rappelons qu'en 1994 Square était en pleine frénésie Final Fantasy : ici, c'est tourné en dérision soit en tordant les règles constamment, soit en un twist que je ne vous divulgâcherai pas mais qui à lui seul rend l’expérience incontournable.
Live a Live se doit d’être l’un de vos jeux de l’été. Il apporte une fraicheur et une originalité surprenantes pour 1994 mais qui vous tiendra en haleine pendant la vingtaine d’heures de jeu nécessaire pour en voir le bout. Son système de combat, pierre angulaire du jeu, est efficace et agréable à prendre en main, les différentes aventures sont efficacement contées, et si jamais il en est une qui n’est pas à votre goût, elles ne sont jamais bien longues. Il ne vous reste plus qu’à vous procurer ce bijou avant-gardiste enfin parvenu chez nous.
12 août 2022 à 16h33

Par

Points positifs

  • Les graphismes
  • Les doubleurs
  • L’originalité
  • Le système de combat

Points négatifs

  • Rythme parfois inconstant
  • Quelques chapitres en deçà

Gribouillé par...

Wildchoc

Wildchoc

Tanuki lubrique

Le wildchoc sauvage est un petit animal farouche au poil soyeux. Passionné de jeux vidéo il ne sort que très peu souvent pour subvenir à ses besoins naturels tels que se nourrir et se reproduire. Il est cependant facile d'en capturer un en faisant résonner à l'extérieur de sa tanière une douce musique Chip tune. Pourquoi en attraper un ? Ils font en général de très bon coussins.

Twitter : @wildchoc01

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