Maintenant que les premières précisions ont été faites, passons aux choses sérieuses. Le titre de
Codemasters est à la frontière des genres. Difficile de concilier une grande accessibilité et de la profondeur de jeu. Pourtant, ça se fait depuis longtemps, très longtemps. Il suffit de proposer des modes de difficultés, une personnalisation du gameplay (porte ouverte pour transcender les miradors de l'obscurantisme) et un contenu suffisamment vaste. Et dans ce domaine
F1 2009 s'en sort haut la main !
"Il simule monsieur l'arbitre !"
Le maniement de ce
F1 2009 est tout ce qu'il y a de classique dans le genre, et sur Wii en particulier. Différents contrôleurs sont possibles, mais celui qui s'avère être le plus sympa reste le volant, "à-la-
Mario-Kart". Dans ce mode, on n'aura pas de grande surprise. La manette à l'horizontale, on l'incline pour tourner. Et pour profiter de ce gameplay au mieux, il me semble que la vue intérieure (ou légèrement surélevée) rend parfaitement hommage au travail effectué par l'équipe de
Sumo Digital. L'impression de vitesse est plutôt sympathique. Et en retirant les aides au pilotage (anti-patinage, ABS, etc.), le jeu devient alors encore plus exigeant (mais perd alors forcément en accessibilité). D'ailleurs, cela m'amène à ma première remarque désobligeante : l'IA. Nos concurrents ne semblent pas toujours prendre acte de notre présence ou alors se lancent dans des affrontements un brin musclés. Je croyais que nous étions en F1, pas en stock car ? Du coup, il n'est pas rare de se faire tamponner ou de voir des concurrents partir à la faute, ou dans le décor. Cela donne une certaine "imprévisibilité" à l'issue des courses, pas désagréable. Et malgré notre conduite pas toujours irréprochable, des virages pris un peu larges ou des freinages un brin violents, on remarque que les réactions d'anticipation des autres véhicules sont tout à fait respectables. Pour plein de petites raisons, les courses sont grisantes et le contenu aussi bien que la réalisation rendnt le tout crédible. Quand on mangera l'asphalte, on regrettera pourtant que les commentaires soient trop souvent à la ramasse. Alors bien sûr, quand le commentateur nous balance des banalités, il est rarement à côté de la plaque. En revanche, dès qu'on rentre dans le vif du sujet, on est au moins au même niveau d'imprécision que dans FIFA ou PES. Pourtant l'idée d'intégrer un staff au stand n'était pas dégueux...
"T'en veux pour ton argent ?!"
Une des bonnes intentions de ce
F1 2009 : la présence d'un mode multi en écran splitté. Rien de tel pour se mesurer à un ami dans l'âpreté d'une course au sommet. Ce qu'il y a d'assez dommage tient selon moi dans la définition même du genre. Il s'agit d'un jeu de Formule 1, donc d'une simulation dont les contacts sont proscrits. Et à deux sur le même sofa, il faudra vraiment être discipliné pour que de mauvais réflexes ne nous poussent pas à la faute. Si vous désirez plus d'exigence, plus de retenue, vous pourrez opter pour un mode solitaire. Le mode carrière, par exemple, nous plonge dans le cœur de la simulation. Choisir une écurie, faire ses preuves, évoluer, régler, rouler. Au niveau organisationnel, les championnats se déroulent en 3 phases : essais libres, qualifications, course. Quand on décide d'intégrer le système de fautes : la discipline est de mise. Aller au contact entraîne des sanctions, insister peut aller jusqu'à la disqualification. Particulièrement grisant ! Et si jamais vous n'avez pas beaucoup de temps, rien ne vous empêche de ne faire qu'une course rapide (sans enjeux) ou alors de relever un des nombreux défis déblocables.
"… aussi vite que Senna !"
Comme 99% des simulations automobiles gérant les dégâts, F1 2009 les gère en demi-teinte. A la manière d'un
Rallysport,
Colin Mc Rae,
GRID ou
GTR, aller au contact peut nous faire perdre des parties de fuselage, affectant évidemment les performances de notre bolide. En revanche, comme dans l'énorme majorité des "simulations" automobiles, entrer dans un mur à plus de 200 km/h n'aura pas beaucoup plus d'effet… Etrangeté qui aura été depuis longtemps introduite dans des jeux d'arcade tel que
Burnout (formidable de violence et d'impact depuis la troisième itération) et dans de trop rares simulations comme
Formula One ou encore
GRID et leur gestion des dégâts d'une rare qualité. Une tare qui dans ce F1 2009, si elle avait été envisagée, aurait apportée bien plus de réalisme… quand même… Car ici, elle demeure superficielle et limitée, alors qu'on aurait aimé des décollages en règle, des crashes violents et des prises de risque au contact payés au prix fort. Le jeu reste agréable à jouer, avec de jolies situations, parfois bien prenantes, et pas mal de contenu. Bref, en un mot comme en dix, voici poindre la conclusion.