Dans la chronologie de la saga,
Other M est la suite directe de
Super Metroid, paru initialement en 1994 sur
Super Nes. Il est donc tout à fait concevable que certains d’entre vous l’aient loupé. Dans ce cas, l’épisode est disponible sur la
Console Virtuelle de la
Wii, et vous permettrait de mieux comprendre le début de ce nouveau titre. Sa première cinématique (celles de ce jeu sont certainement les plus belles que l’on ait pu voir sur la console) résume en effet les événements qui clôturent
Super Metroid, qui ont vite fait de perdre le nouveau venu qui n’en aurait pas connaissance. D’autant plus qu’ils sont déterminants dans les raisons que Samus a de poursuivre sa quête. Il est question de Mother Brain (son grand ennemi), de bébé Metroïd prenant Samus pour sa mère, de bébé humain qui pleure dans l’espace… Bref, un thème de la maternité qu’on retrouve jusque dans le titre, si on place le « M » devant « Other » pour obtenir « Mother ». Quel mystère peut bien se cacher derrière cette thématique ? Samus part en quête de vérité, autant sur les Metroïds que sur les Pirates de l’Espace, autant sur la Fédération Intergalactique que sur elle-même.
Previously, in Metroid
Recevant un appel de détresse, Samus se rend sur une station spatiale très étrange et découvre rapidement qu’elle n’est pas la première arrivée sur les lieux. En effet, elle y retrouve une escouade de l’armée, qui se trouve être celle de ses anciens camarades, avant qu’elle ne devienne chasseuse de primes. C’est ainsi qu’on en apprend beaucoup sur le passé de l’héroïne, chose inhabituelle pour la série, la légende de Samus Aran s’étant construite sur de nombreux non-dits et d’épaisses zones d’ombres qui entretenaient un certain mystère. D’où l’impression pour certains que la série s’en trouve dénaturée. En réalité, toutes ces informations permettent aux jeunes générations de se mettre à jour sur l’histoire des
Metroid, en reprenant les informations disséminées dans les différents épisodes. Et encore, beaucoup ne sont pas évoqués. En revanche, c’est sur la forme même des personnages que les choses changent : l’héroïne apparaît sans sa combinaison, se voit dotée d’un visage, d’une voix, d’un caractère, et de sentiments, éléments absents (ou presque) auparavant. Et son passé a désormais un visage, celui d’Adam Malkovitch et de son équipe, qu’on voit ici en pleine action et qui accompagnent Samus dans son aventure. Beaucoup de partis pris qui fournissent à ce jeu un scénario plus saisissable que d’habitude, mais qui manque parfois de finesse. On en retiendra surtout la trame principale qui fait la continuité entre
Super Metroid et
Metroid Fusion.
Cours, Samus, cours !
Mais intéressons-nous au gameplay. Si le jeu était tant attendu, c’est parce qu’après la série des
Prime, qui avaient pris l’option de la vue subjective,
Other M revenait à une vue à la troisième personne. Sans pour autant délaisser la visée à la Wiimote par moments, on a en effet droit à une maniabilité à l’ancienne avec la croix directionnelle, souvent sur un plan 2D, en ajoutant la profondeur de la troisième dimension. En résumé, l’univers est en 3D avec une vue de profil la plupart du temps. Les déplacements se font au mieux dans 4 directions (de temps en temps 8, mais difficilement, et on souffre de l’absence de stick au final lors de certaines phases de sauts qu’on recommence avec frustration). Ajoutons les quelques phases de marche qui cassent le rythme, où la seule action possible est de marcher au ralenti, et on a vite fait d’arrêter de s’exciter devant les merveilles que le jeu propose. C’est sans doute le détail qui empêche
Metroid : Other M d’atteindre la perfection sur ce point. Toutefois, ce système permet assez souvent aux développeurs de désaxer le point de vue, de placer la caméra dans des positions inhabituelles, empruntant au cinéma certaines techniques pour retranscrire l’ambiance du moment (caméra au sol, au plafond, sur le côté, proche ou loin du personnage…).
Coucou, tu veux voir mes boss ?
On salue également d’autres trouvailles qui permettent de renforcer le sentiment d’immersion dans l’action. On a souvent l’impression de devoir jouer lors de courtes cinématiques très prenantes, par exemple au début d’un gros combat. Le jeu propose des boss et des mini-boss à foison, chacun plus beau que le précédent, malgré certains assez frustrants qui restent invincibles de longues minutes sans qu’on puisse rien faire d’autre qu’esquiver leurs attaques en attendant notre heure. Le design très réussi de ces créatures rattrape un peu celui de l’intérieur du vaisseau, un peu trop sommaire et principalement fait de couloirs exigus. On regrette en effet d’avoir trop peu de salles suffisamment vastes pour y passer plus de 30 secondes, que l’on pourrait explorer à la recherche de secrets. Ce
Metroid-là est bien plus basé sur l’action que sur la découverte de passages secrets, même s’ils existent. Il vaudra donc mieux éviter de faire de nombreux allers-retours à la recherche d’objets qu’on n’a pas pu attraper auparavant ; d’ailleurs, en général, ce ne sera pas possible car les accès auront été verrouillés. Pour terminer
Other M à 100%, il faudra attendre de finir le jeu avant de jouer les explorateurs.