Test : Tatsunoko vs Capcom : Ultimate All-Stars - Wii

Tatsunoko vs Capcom : Ultimate All-Stars - Wii
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Sorti en 2008 au Japon sous le nom de Tatsunoko VS Capcom : Cross Generation of Heroes, à la fois sur Wii et sur arcade, le jeu prend le sous-titre d’Ultimate All-Stars pour sa sortie chez nous et aux Etats-Unis. Un changement qui s’explique peut-être en partie par les modifications significatives apportées par rapport à la version originale.
Bienvenue, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, pour cette rencontre tant attendue, ce match extraordinaire, ce combat époustouflant qui se déroule sur Wii aujourd’hui pour votre plus grand bonheur. De l’action, des coups bas, du sang et des larmes, voilà ce qui attend nos adversaires, et c’est ce pour quoi ils sont venus !
À ma gauche, le champion en titre, invaincu depuis 1979, attend avec calme son nouvel opposant. Il a mis Marvel K.O., il a battu la team SNK à plusieurs reprises, j’ai nommé… CAAAAAAPCOOOOOOOOOM !!!!!! Oui ! On l’applaudit !
À ma droite le challenger ! Il s’est illustré dans le domaine de la série d’animation depuis les années 60, avec des succès tels que Speed Racer, Gatchaman, Samurai Pizza Cats, ou plus récemment Karas ; il se bat pour la première fois sur un ring, il s’agit de… TATSUNOKOOOOOOOO !!!!!

Allons, allons, un peu de calme s’il vous plaît, les adversaires sont prêts à commencer le combat. Round 1, FIGHT !

La liste des invités

On ne présente plus la série des VS, qui fait s’affronter de nombreuses licences en combats 2 contre 2, pour essayer d’attirer tous les amateurs du genre. Cette nouvelle mouture introduit cette fois-ci des personnages d’animation japonaise, qui ont bien plus souvent trouvé leur public de l’autre côté de la planète que par ici. Les joueurs européens connaissent donc rarement Tekkaman, Ken the Eagle de Gatchaman ou Polimar (rien à voir avec un astronaute à gros nez qui se serait écrasé sur une planète sauvage). En revanche, ils ont la chance de découvrir Karas, héros d’une série formidablement réalisée du même nom qui a fait son petit effet il y a quelques années. Côté Capcom, on retrouve des valeurs sûres comme Ryû et Chun-Li (accompagnée des deux jambons qui lui servent de cuisses), Batsu de Rival Schools, Viewtiful Joe ou Mega Man. Certains personnages ne sont d’ailleurs disponibles que dans la version Ultimate All-Stars, tel Frank West de Dead Rising.

À moitié plein ou à moitié vide ?

Ce n’est pas le seul changement qui intervient. Si du contenu a été ajouté, le jeu a en revanche été amputé de plusieurs éléments. Tout d’abord, la version japonaise propose de nombreux mini-jeux à débloquer, un par personnage. Chez nous, rien, si ce n’est le générique, qui permet de déverrouiller un second jeu. Il s’agit donc d’un jeu fait à 99% de combats, sans petits bonus, à part des couleurs de costumes et des galeries pour les personnages. La perte n’est de toute façon pas si grave : ces mini-jeux avaient relativement peu d’intérêt. En revanche, grosse déception, les scènes d’animation que l’on obtenait en finissant le mode Arcade deviennent de simples plans fixes sans aucun charme. On perd donc vite l’envie de finir ce mode avec toute la bande de castagneurs, sauf pour obtenir les cinq nouveaux personnages, ceux qui ne sont pas jouables au Japon. Pour rattraper le coup, nous disposons tout de même d’un mode de jeu que les japonais n’ont pas : le mode online. Très complet, il garantit la longévité du jeu et lui redonne un peu d’intérêt. Par ailleurs, les développeurs réfléchissent à du contenu additionnel téléchargeable, c’est-à-dire de nouveaux personnages, sans pour l’instant avoir annoncé l’arrivée de qui que ce soit.

Do you speak english ?

Arrêtons de parler contenu, et intéressons-nous un peu au gameplay, et au plaisir du jeu. Chose surprenante pour l’époque, les textes du jeu sont intégralement en anglais, ils n’ont pas été traduits pour les différents pays. On perd vite l’envie de lire les sous-titres, en plus d’avoir ces fameuses images fixes dont nous parlions plus haut. Il n’y avait pas de budget pour engager des traducteurs ? Peut-être pour cette même raison, et cette fois c’est tant mieux, les personnages n’ont pas été re-doublés, ils ont donc tous leur voix japonaise originale. C’est l’essentiel pour profiter de l’ambiance… Même si on ne comprend pas tout ce qui est dit. En plus de ça, les graphismes et l’animation sont superbes, et rien ne saurait gâcher le plaisir des yeux en combat.

Montre moi ta force !

Reste la question de la difficulté, et de l’équilibrage des personnages, point essentiel d’un jeu de combat. Il faut bien sûr un peu d’entraînement avant de saisir le rythme. Mais… si peu ? Un néophyte aura vite réussi à prendre son pied grâce à quelques combos bien placés, et des super-attaques qui sortent toutes seules. Il suffit en effet de secouer la Wiimote (le jeu est compatible avec toutes les manettes, et un stick arcade a été édité pour 60€) pour sortir un coup dévastateur, ou marrant, ou les deux. Oubliez les mouvements du stick ou les combinaisons de boutons, nul besoin d’être un pro du genre pour se défouler, du moins contre l’IA. Un jeu facilement abordable, et même trop ? Pas forcément. En multi, et particulièrement sur le online, l’expérience fait la différence. Il est important de connaître chaque personnage, sa puissance, la portée de ses coups, ses faiblesses. Et là, on se trouve confronté à un aspect stratégique absent du mode solo. Balancer des super-coups à l’aveugle ne suffit plus, et les joueurs inventent de nouvelles combinaisons (par exemple en associant des personnages aux capacités complémentaires) qui peuvent décider de l’issue du match en quelques secondes. Il est également très difficile de réussir à maximiser la durée de ses combos, ce qui donne au jeu la force qu’il ne semble pas avoir au premier coup d’œil.
Alors, Tatsunoko VS Capcom, jeu défouloir ou jeu technique ? Certainement les deux. Il faudra à chaque catégorie de joueur un petit temps pour s’adapter au rythme et aux commandes les plus subtiles, mais chacun y trouvera de quoi faire. Les spécialistes du genre resteront quand même les plus comblés, grâce au online ou au multi, le mode solo étant passablement pauvre. Les ajouts de contenu par rapport à la version japonaise rattrapent à peu près les amputations, pour donner un jeu plus technique et moins esthétique. Reste que seuls les combats ont un intérêt, l’habillage étant un peu cheap et le reste du jeu manquant de fioritures. Le manque de défis rebutera tout de même certains joueurs.
27 février 2010 à 15h55

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Points positifs

  • 27 personnages, soit 5 de plus qu'au Japon
  • Le mode online
  • Très joli pour la Wii

Points négatifs

  • Mode solo faiblard
  • Amputation des cinématiques
  • Pas de traduction française
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