Test : Mario Sports Mix - Wii

Mario Sports Mix - Wii

Mario Sports Mix - Wii

Genre : Sports... à base de plantes carnivores

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Depuis sa sortie, la Wii a accueilli Mario-fait-du-Football, du Tennis, du Karting et du Baseball. Et alors qu'on aurait pu s'attendre à un Mario Golf, c'est en fait quatre nouvelles cordes à son arc que Mario s'apprêtait à bander. Et le plaisir dans tout ça ?
Mario Sports Mix est une compilation de jeux de sports. Mais le comparer de but en blanc à Wii Sports Resort ou encore à Mario & Sonic aux JO - comme j'ai pu le lire dans une poignée de tests de la toile-, c'est tendre la joue gauche alors que la droite montre encore des signes d'ecchymose. Mario & Sonic propose des épreuves - quand il ne s'agit pas de mini-épreuves - plutôt molles du genou, aux gameplays souvent pauvres et peu entraînants, laissant assez peu de liberté à la tactique et aux coups tordus. De son côté, Wii Sports Resort est une excellente compilation, destinée à un très large public, grâce - entre autre - à des contrôles intentionnellement concentrés sur le mouvement ET une ou deux combinaisons de touches. Mario Sports Mix, lui, intègre la fratrie des licences Nintendo développées par Camelot, Next Level Games ou encore Namco. Et c'est une autre histoire ! Mieux, il ne se compose pas d'un mais de quatre sports complets, aussi funs que subtils. Autant dire qu'à part si vous avez une mamie bionique, ne comptez pas lui faire jouer à un jeu qui s'inscrit dans une veine conceptuelle plus traditionnelle, et donc moins accessible ; d'ailleurs, Square Enix a fait ses preuves en développant l'excellent Mario Basketball sur Nintendo DS. Ils ne font que confirmer ici leur maîtrise du sujet sportif et jovial : un genre finalement assez peu représenté quand on le compare à la sur-représentation des licences plus sérieuses - et juteuses - qu'il singe admirablement.

1 Jeu, 4 Sports, 48 Gameplays

Mario Sports Mix est construit autour des notions de timing et de placement. Ce système de jeu revient dans chaque sport avec des subtilités d'usage dues aux règles spécifiques et aux environnements. Ici, chaque environnement différent (une douzaine par sport) apportera des règles spécifiques qui changeront considérablement les habitudes tactiques. Vous aurez par exemple des stades où les paniers de basket sont des plantes carnivores qui ouvrent et ferment régulièrement la gueule, ne permettant pas de marquer quand on le veut. On trouvera des terrains de volleyball dont la surface s'agrandira ou diminuera en fonction des points que l'on marque. Dans d'autres niveaux, ce sont des bonus multiplicateurs qui pourront aisément renverser le cours d'une partie en un seul but. Il y a même des terrains où il vous sera fréquemment impossible de faire des paniers à 2 points, ou encore des niveaux de hockey où les gardiens laisseront place à des obstacles qu'il faudra contourner pour espérer marquer... Une diversité très appréciable, bien que dans le fond, la base des réflexes exigés suit les principes énoncés précédemment, à savoir : timing et placement. Dans les parties de basketball, vous devrez alterner les passes combinées et les shoots lointains, pour lesquels la réussite s'abandonne fièrement au timing ténu. Dans le Dodgeball, ce sera une question de feintes et de réactivité à la réception. Au Volleyball, couvrir le terrain est essentiel, le reste tient dans les accélérations de jeu et les faux-appels. Le timing jouera ici sur la puissance des frappes. Enfin au Hockey, on crée des espaces et on profite de ces ouvertures pour canarder la cage. Bref, les quatre sports montrent certaines similitudes dans leurs mécanismes, un aspect qui facilitera le changement d'épreuve en multijoueurs, assurant par ailleurs aux moins aguerris un soupçon de continuité. Globalement, les sports proposés ont subi le même traitement et la même exigence de fun. Une joueuse novice parviendra à s'amuser rapidement, passé quelques matchs d'apprentissage et quelques combinaisons d'usage à assimiler, alors que l'habitué peaufinera ses techniques. Il restera toujours, pour les gros manchots, la frustration d'une déstabilisante frénésie et des effets spéciaux surabondants qui altèrent régulièrement la visibilité globale.

Parfaitement imparfait

Mario Sport Mix a beau être fun et plaisant à jouer, il n'en demeure pas moins entâché par de nombreux défauts aussi insignifiants que frustrants. Par exemple, dans le basketball, on aurait aimé pouvoir modifier les contrôles (subtiliser la balle par un mouvement et sauter avec A, plutôt que l'inverse). La frustration de devoir s'adapter à un maniement peu naturel plutôt que de proposer une personnalisation est navrante en 2011. Mais globalement, quelle que soit l'activité, le gameplay répond aux exigences d'accessibilité et de progression propres aux meilleures productions du genre. Autre point de discorde : les musiques. Elles sont complètement à côté de la plaque ! Elles sifflotent trop souvent de manière mollassonnes et amoindrissent ainsi l'ambiance supposément frénétique. Heureusement que les bruitages ne font pas mauvaise impression et parviennent à sauver les apparences !
Et comme toujours dans les jeux de la licence Mario, la partie solo ne fait pas honneur au plaisir du jeu à plusieurs. Alors que l'intérêt est décuplé avec ses amis, il en devient affligeant en solitaire. D'ailleurs, pour ce qui est du contenu pur en multi, chaque joueur aura ses préférences en terme de sport. Certains ne supporteront pas le basket quand d'autres houspilleront le hockey ou le dodgeball. Il est compliqué de mettre tout le monde d'accord mais une chose est sûre : Square Enix a soigné sa production en offrant une des copies les plus complètes du genre ; même si l'on pestera sur l'absence de choses telles que la personnalisation des tournois, des pouvoirs spéciaux de nos miis, de leurs tenues (couleur, style, etc.), l'absence de gestion d'équipes ou de personnalisation des contrôles... Et une vraie prise de risque concernant l'univers...
Au premier abord, Mario Sports Mix apparaît comme un Mario sports de plus - ce qu'il est -. Mais en regardant de plus près, on y découvre une expérience encore plus complète que par le passé. Au lieu d'un seul jeu, vous en aurez quatre, avec une qualité globale admirable et un fun tyrannique à quatre sur le canap'. Pourtant, en faisant une revue de presse rapide sur la toile, on constate que le jeu ne fait pas l'unanimité, voire même inspire le dépit. Pourquoi ? Difficile d'y voir autre chose qu'un postulat de principes. Cela pourrait paraître un poil excessif mais comment le définir autrement quand chacun des quatre sports présente ici au moins autant de contenu et de qualités ludiques que les Mario Football, Tennis, Golf ou Baseball reconnus par le passé ? A savoir : un mode exhibition, des tournois et des mini-jeux (sans parler du jeu en ligne qui est exceptionnel dans la série). Square a rempli toutes les petites cases de leur cahier des charges. Les jeux regorgent de subtilités et proposent même parfois davantage (tirs combinés, feintes, faux-appels). Chaque activité a le droit à des environnements spécifiques qui changent radicalement les bases du gameplay. Bref, si vous aimez Mario Striker, Tennis et consors, Sports Mix n'est qu'un incontournable de plus pour que vos soirées d'ambassadeur soient toujours des succès. Si vous n'aimez ni Mario, ni les jeux de sport, ni vous fritter avec vos amis, alors vous ne trouverez certainement pas beaucoup d'intérêt à cette dernière production joviale de Square Enix.
18 février 2011 à 13h14

Par

Points positifs

  • Un gameplay efficace et subtil
  • Une maîtrise technique
  • Des personnages de Square en guest
  • Une IA agressive en "expert"
  • Graphiquement réussi
  • Du jeu en ligne, même si on perd la convivialité du canap'

Points négatifs

  • Le nom du jeu d'une platitude désolante
  • Des sports très classiques !
  • Des musiques rarement adaptées aux situations
  • Moins brutal qu'un Mario Smash Football
  • Une narration de fortune
  • Une IA à la ramasse dans les premiers modes de difficulté
  • Une interface de jeu que les novices pourront trouver chargée
  • Un univers sans surprise
  • Pas de personnalisation des contrôles
  • Pas de tableau résumant globalement les victoires tout au long des parties multijoueurs
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