Test : L.A. Noire - Xbox 360

L.A. Noire - Xbox 360
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Le tant attendu L.A. Noire est enfin parmi nous. Depuis son annonce en 2006, celui-ci a tout d'abord été prévu comme étant exclusif à la PS3, puis, son développement s'est vu abandonner dans un premier temps, et ensuite repris mais en multi-plateforme. 3 ans de mystères planent sur le jeu, puis c'est un petit peu l'avalanche d'images, de vidéos, et de teasings alléchants... Après GTA IV et Red Dead Redemption, le nouveau jeu estampillé Rockstar Games était vénéré du grand public avant même que celui-ci n'ait vraiment compris de quel genre de jeu il s'agissait. L'engouement était-il mérité ? Un semblant de réponse par ici...
Bon, tout d'abord, quel genre de jeu est L.A. Noire ? GTA-like ? Point and click ? Heavy-Rain like ? En réalité, c'est un petit peu de tout ça à la fois, car il serait difficile de placer L.A. Noire dans une de ces petites cases sans dépasser un peu sur les côtés. Finalement, le mieux serait de parler un peu du jeu, vous vous ferez votre propre définition de son genre lorsque nous aurons détaillé quelque peu son déroulé.

James Ellroy represent

Nous sommes à la fin des années 40, à Los Angeles, dans une Amérique traumatisée au sortir de la seconde guerre mondiale, où corruption et différents trafics sont monnaie courante. Vous incarnez Cole Phelps, ancien soldat décoré de la Silver Star. Celui-ci s'engage dans la police où, porté fièrement par son éthique sans faille et sa foi en la justice (and God bless America), il tentera de faire régner l'ordre dans la cité des anges. Meurtres, trafics de drogues, arnaques à l'assurance, braquages, incendies criminels... L.A. Noire vous propose de mener l'enquête depuis la scène du crime à sa résolution. Il est vrai qu'extérieurement, il ressemblerait à s'y méprendre à un GTA like. On retrouve dans les grandes lignes ce qui le définit habituellement d'ailleurs : un système de vue à la 3e personne, un monde ouvert (une partie de Los Angeles) où vous déambulez à pied ou en voiture, une totale impunité dans la violation du code de la route, etc. Les phases de shoot sont similaires à celles d'un Red Dead, avec sa visée semi-auto...
Mais aussi curieux que cela puisse paraître, le côté action n'est que la face émergée de l'iceberg. Les grosses ficelles du jeu sont bel et bien tirées du point and click on ne peut plus traditionnel. Le plus simple pour expliquer de quoi il en retourne, c'est peut-être de prendre un exemple de déroulé d'une enquête générique. Mettons qu'un meurtre ait été commis (et vous découvrirez vite qu'ils sont monnaie courante dans L.A. Noire). Vous êtes dépêché sur les lieux du crime et votre premier réflexe est d'inspecter les lieux. Vous déambulez, inspectez, fouillez, et analysez les éléments qui jonchent la scène. Un faible tintement (que vous pouvez retirer dans les options du jeu) vous informe lorsque vous passez à proximité d'un indice ou d'un objet à scruter minutieusement. Ceux dignes d'intérêt seront consignés dans votre meilleure arme dans cette aventure, c'est à dire un petit carnet de notes. En inspectant scrupuleusement les lieux, vous trouverez peut-être des traces de pas, des mégots, l'arme du crime, un ticket de cinéma... Le but de la manœuvre, c'est de se donner les armes pour avancer dans l'enquête, un lieu, un suspect, des preuves de culpabilité, etc.

C'est confidentiel à Los Angeles

Une fois votre scène de crime ratissée de fond en comble, vous avez normalement les arguments en main pour interroger suspects et témoins. En fonction de ce que vous avez trouvé, différents choix de questions s'offrent à vous. Mettons que vous ayez trouvé des mégots de cigarette de marque Malbaré, vous pourrez demander à un suspect s'il en fume. Mettons qu'il nie en bloc. 3 choix s'offrent à vous: vérité, doute et mensonge. Si vous avez préalablement fouillé son appartement et avez trouvé par exemple un paquet de Malbaré dans la table de nuit, vous pouvez l'accuser de mensonge. Devant votre preuve irréfutable, il devra se confesser. Mais si vous n'avez pas de preuve, il vous reste l'observation. Il faut le fixer, chercher chez lui les mini-expressions, des signes qu'il dit la vérité ou qu'il bluffe Martoni. Le gros boulot de la Team Bondi, c'est une modélisation des visages impressionnante et sans précédent.
On recherche une gorge qui déglutit, des yeux qui regardent ailleurs... S'il est sûr de lui, appuyez ses dires, sinon doutez. Le fait de choisir la bonne manière de répondre permet, encore et toujours, d'accumuler des éléments pour progresser dans l'enquête. Vous avez aussi la possibilité de faire appel à votre intuition pour vous aider. L'intuition permet d'éliminer des choix de réponses lors des interrogatoires ainsi que de révéler des indices que vous n'arriveriez pas à trouver sur une scène de crime. Voilà, dans les grandes lignes, de quoi est fait L.A. Noire. Un univers ouvert, des phases d'action à la GTA, de l'investigation point and click , et des interrogatoires à choix multiples. On s'est souvent demandé si le mélange des genres réussirait à L.A. Noire, s'il était vraiment possible de faire cohabiter des styles plutôt opposés. De plus, le pari est plutôt audacieux. Comment faire en sorte que le déroulé n'apparaisse pas comme trop linéaire ? Pour avoir l'impression d'avoir les choses en main ? Ne nous masquons pas la réalité, les libertés de choix et de résolution sont relativement limitées, mais la narration est suffisamment qualitative pour que les enquêtes restent intéressantes de bout en bout pour la plupart.

C'était pas ma guerre

Le gros point fort de L.A. Noire, c'est son ambiance. C'est sombre, noir, macabre, et les protagonistes ont un certain charisme qui les rend attachants et rebutants à la fois. Ils sont hauts en couleurs, racistes, misogynes, corrompus, traumatisés... Un panel de personnages tout droit sorti d'un roman de gare avec un petit côté Pulp, de Bukowski. La bande originale est sublime, extrêmement bien choisie, renforçant l'immersion et la dimension narrative du soft. C'est une réussite totale niveau ambiance, mais certains pourraient hurler à la trahison puisque le jeu reste très dirigiste. Les enquêtes se déroulent toujours sur le même schéma, à savoir fouiller, interroger, quelques phases d'action (dézinguage de malfrats et courses poursuite en voiture) et appréhension du coupable. A côté des enquêtes à proprement parler, vous avez aussi les interventions (missions annexes) auxquelles vous pouvez ou non répondre lorsqu'elles se proposent à vous. Celles-ci se résument la plupart du temps à une course poursuite, à pied ou en caisse, ou à une bonne et efficace fusillade. Si les phases d'action sont un peu faiblardes et parfaitement dispensables (vous pouvez d'ailleurs les passer à tout moment, c'est dire si elles sont optionnelles), il faut avouer que le côté investigation est extrêmement soigné. Celui-ci, même s'il peut au bout d'un moment être taxé de redondant, tient surtout à son scénario.
Rebondissements, twists, meurtres, flashbacks (c'était pas ma guerre), tout est fait pour que le jeu se suive, et même se contemple. En fait, il est très probable que des tas de gens reprocheront au jeu d'être trop dirigiste, que nous ne sommes pas assez aux commandes de l'aventure. Et c'est vrai. Si vous cherchez l'action ou même simplement un GTA like, passez votre chemin. Mais le linéaire a un sens, à savoir servir une histoire. On plonge avec plaisir dans cet univers, aussi dirigiste soit-il, tant l'ambiance est réussie et immersive. On regrettera en revanche le manque de finition du jeu, sérieusement buggué (on a vu Cole courir sur un mur tel un yamakasi, des voitures disparaitre devant nos yeux ébahis...). Rockstar fait fort une fois encore, même si L.A. Noire risque de diviser ceux qui n'aiment pas être pris par la main dans un jeu d'aventure et ceux à qui une ambiance unique et un bon scénar suffisent à donner du plaisir. C'est pas très gamer, mais j'ai pas honte de dire que j'ai fait partie de ces gens.
L.A. Noire propose une ambiance unique, une histoire bien écrite et un mix très intéressant de Point and Click et d'action. Certains le bouderont probablement pour son côté dirigiste, d'autres détesteront ne pas retrouver grand chose d'un GTA mais difficile de ne pas apprécier ses qualités narratives et son judicieux mélange des genres. Un excellent titre malgré ses quelques défauts.
24 mai 2011 à 00h53

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Points positifs

  • Ambiance Los Angeles années 40 très bien rendue
  • Modélisation des visages impressionnante
  • Scénario bien écrit

Points négatifs

  • Enquêtes assez dirigistes
  • Un peu trop de bugs
  • Phases d'action un peu sommaires

Gribouillé par...

JoKeR

JoKeR

Rédac' Chef

Présent sur le site depuis belle lurette, JoKeR est un homme à tout faire, entre la rédaction, la publication et la gestion des relations presse.
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