Test : Driver : San Francisco - Xbox 360

Driver : San Francisco - Xbox 360
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Tanner, héros de Driver, aurait bien besoin d’une belle séance de psychanalyse. Et peut-être les équipes de Reflections également. Tanner qui tombe dans le coma et qui se rêve en train de pouvoir investir les corps des autres conducteurs dans Driver San Francisco, c’est bien barjot. On nous promet également depuis plusieurs mois un retour aux sources. Est-ce que ces deux facettes peuvent cohabiter dans un jeu vidéo, scellant ainsi le retour de Tanner en grâce ?
La saga Driver était tombée dans le cimetière des sagas devenues has-been. Après un Driv3r qui essayait de se GTAiser de manière maladroite et des épisodes dont personne ne sait l’existence (Parallel Lines, Driver 76….), Tanner pouvait-il vraiment revenir dans un bon jeu sur les consoles Next Gen avec Driver San Francisco ? On ne va pas continuer ce suspense en carton longtemps : la réponse est oui. Et cela grâce à une recette improbable : un retour aux sources mâtiné de prise de risques bienvenue.

Honneur à la prise de risque tant attendue : le shift. Non pas le shit bande de drogués mais le shift (et son petit-frère : le shift-éclair). Un système qui fait que ce brave Tanner peut posséder le corps des conducteurs de San Francisco… et, donc, leurs véhicules. Une nouveauté qui se fond à merveille dans le gameplay du jeu de course-poursuite (on reviendra sur le scénario plus bas). Loin de faciliter la tâche, le jeu vidéo propose juste un challenge différent. Et nous permet d’aborder les courses poursuites, ou les courses tout court, d’une nouvelle manière. Vous êtes poursuivi par des flics un peu collants ? Essayez de leur envoyer une voiture venant de la voie d’en face, on verra bien si ils font toujours autant les fiers. Et ne vous y fiez pas, cette manœuvre n’est pas plus facile que de zigzaguer dans les véhicules en sens inverse. Il faudra bien la maitriser pour vous la péter en société.

Le ciel, les oiseaux et Tanner

Ce magnifique pouvoir permet aussi de nouveaux challenges bien tordus. Comme retrouver des voitures volées dans San Francisco et les ramener dans des camions. Ou encore pire : conduire deux voitures en même temps. On peut vous dire qu’on est bien heureux d’en n'avoir qu’une seule la plupart du temps. Il y a même une mission où il faut faire gagner une course à deux voitures. Bref, les petits gars d’Ubisoft et Reflections ne se sont pas contenté de créer un nouvel élément de gameplay, ils ont aussi créé le gameplay et des épreuves qui vont avec. Le shift se maitrise, d’ailleurs, très rapidement. Et ne ralentit pas le rythme des courses poursuites. Le tout est donc très fluide. Et comme John Tanner est un comique, cela donne lieu à des dialogues drôles avec le passager de la voiture possédée.

Et la conduite me direz-vous ? Les moteurs qui rugissent ? Les dérapages (in)contrôlés ? Les voitures bousillées et la tôle froissée ? Et bien tout cela revient dans la plus pure tradition de Driver. Un Driver n’est jamais si bon que quand il se concentre sur la conduite. Les sensations de pilotage (oui le mot est plus approprié) sont donc excellentes. La vitesse est bien retranscrite. Les voitures sont plutôt maniables même si elles ont trop tendance à vouloir faire du drift. On n'est pas dans Need for Speed Underground, que diantre ! Le tout au service de courses poursuites folles avec des ennemis toujours aussi coriaces. Comme dans le premier Driver. Le plaisir est donc démultiplié avec cette impression de retrouver un ami en pleine forme. Une ambiance seventies (même si le jeu se passe dans un monde contemporain) finit de convaincre les fans du premier opus. La musique est, d’ailleurs, très bonne. Et le fait de se retrouver à San Francisco (une des villes du premier épisode) ajoute au plaisir non-coupable.

Tanner de Zeus

Et vous pourrez bien profiter de ce retour en grâce de Driver. Le mode Solo a déjà de quoi bien vous occuper. Le scénario principal est plutôt court. Il sera bouclé en six heures si vous traversez le jeu sans trop regarder les missions secondaires. Il est composé de missions scénario et de missions en plus pour débloquer les missions scénario. Elles sont plutôt variées entre courses, courses-poursuites, filatures et missions relatives au shift. Le scénario, parlons-en. Comment intégrer cette histoire de Shift ? Non, Tanner ne se trouve pas des origines de krypton et ne finit pas dans un bassin radioactif. Il tombe dans le coma suite à une évasion de Jericho (ça fait plaisir de le retrouver lui aussi). Et c’est dans ce coma qu’il développe son « pouvoir ». Cependant, ce qu’il vit dans son coma est « lié » au monde réel. Vos actions ont donc un vrai intérêt. Le scénario est plutôt bien trouvé même s’il est bien tordu. Sur le coup, le shit a peut-être tourné lors des sessions de scénario pour cet épisode. Mais cela fait plaisir de voir que les créateurs ont essayé de prendre des risques et bousculer leur habitudes. On se retrouve, en plus, avec quelques séquences de jeu bien folles à la fin du scénario.

Pour le reste, il y a tout une tripotée de missions secondaires : activités, exploits ou défis. Il vous faudra, en gros, faire des cascades, des courses ou des courses-poursuites. Elles ont donc beau être nombreuses, elles sont quand-même un peu répétitives. Mais le plaisir est toujours là. Une catégorie mérite quand même un petit peu plus notre attention : les défis cinéma, où il faut parcourir des séquences de film, bien connues, dans un temps limité. Et refaire la séquence de Bullit (entre autres) et se prendre pour Steve McQueen, c’est assez jouissif. Bref, il y a malgré tout de la matière pour bien détruire des voitures en tout genre. Tout cela vous fera gagner des points de volonté nécessaires pour acheter des garages, des voitures, des défis et des améliorations. Une bonne motivation pour aller faire le fou sur les routes de San Francisco. D’autant que pour cet épisode, Ubisoft a sorti les pépettes et a obtenu pas mal de licences pour utiliser des voitures de marque. On retrouve donc des Dodge, des Chevrolet, des Lamborghini, des Aston Martin… En tout, ce sont 120 véhicules qui sont présents. On trouve même une Delorean. Et un jeu avec une Delorean à conduire ne peut pas être mauvais.

Fais tourner le shift

Les graphismes sont un peu en dessous de ce qu’on aurait pu espérer. Si la modélisation des voitures est excellente, les textures, aussi bien des voitures que de la ville, paraissent bien lisses. La ville de San Francisco est, quant à elle, bien vivante avec plein de petits piétons à écraser. Ah bah non ! Ils sont trop gentils chez Ubi, les piétons s’écartent toujours. De leur côté, les cinématiques sont tout simplement somptueuses. Elles ont toujours été un point fort des Driver et c’est encore le cas aujourd’hui. L’animation des visages est magnifique et n’a rien à envier à L.A. Noire.

Mais loin de se contenter de nous livrer un solo solide, on se retrouve également avec un multijoueur online de qualité. Avec 19 modes de jeu, la quantité est encore de mise. Ils intègrent, encore une fois, très bien le mécanisme du shift. Entre le pistage d’un Delorean folle, une course au trophée où il faut garder la main le plus longtemps possible et les courses-poursuites plus classiques entre flics et voleurs, il y en a pour tous les goûts. On compte également quatre jeux en équipes efficaces, histoire de faire varier les plaisirs. Même ceux qui ne veulent pas se servir du shift seront ravis avec des courses classiques ou l’utilisation de ce dernier est prohibée. Vous gagnerez donc des XP qui vous feront augmenter de niveau (jusqu’à 38). Ainsi, vous pourrez débloquer des voitures, les autres modes ou bien des pouvoirs spécifiques au mode multi comme la commutation, qui vous permet de changer votre voiture en une voiture que vous aurez choisie au préalable, ou l’insertion pour faire apparaître une voiture où bon vous semble. Vous retrouverez la plupart de ces modes dans la section multijoueur en écran splitté pour jouer avec un ami du monde réel. Les modes en équipe sont juste un peu différents mais pas moins déplaisants, reprenant les mécaniques de la course-poursuite flics-voleurs et du pistage.
Tanner revient en forme entre retour aux sources et prise de risques. On retrouve donc tout ce qui a fait le charme des premiers Driver : ambiance seventies, courses-poursuites et missions en voiture sans passage en tant que piéton. Mais loin de ne se tourner que vers le passé, Driver San Francisco innove et amène une mécanique de Shift qui marche à merveille. Fluide, fun et pas trop facile, ce shift apporte un challenge nouveau. Quelques petits défauts sont présents (graphismes un peu lisses, voitures qui dérapent trop, répétitivité...) mais rien qui n'entache ces belles retrouvailles avec John Tanner.
05 septembre 2011 à 17h40

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Points positifs

  • Le Shift
  • Mode multijoueur solide
  • Scénario bien barré
  • 120 véhicules
  • Les cinématiques
  • De bonnes sensations de conduite

Points négatifs

  • Un peu répétitif
  • Graphismes un peu lisses
  • Voitures qui driftent trop
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