Putain trois ans…trois ans qu’on n’avait pas vu une Formule 1 pointer le bout de son aileron sur nos chères consoles HD, depuis le pas fameux
Formula One : Championship Edition. Faut dire qu’à l’heure où c’est beaucoup plus les stands que le talent des pilotes qui vous font gagner une course, l’intérêt pour ce sport n’avait plus de sens que dans les pitbabes et les carambolages du départ.
Codemasters a depuis longtemps prouvé son savoir-faire en matière de jeu de courses avec la série des
Toca et plus récemment
Race Driver : Grid. Cette fois-ci ils remettent leur moteur graphique à l’œuvre, l’Ego-Engine, pour nous mettre dans la peau de Schumi. Alors cette mouture de
F1 2010, pole-position ou bac à sable ?
Le premier regard, c’est les watts… Le deuxième regard, c’est la voiture… Et le troisième, c’est toi… (kéké tuning, strip-tease FR3)
La F1, c’est, ou c’était, avant tout un spectacle, et pour que cette dimension épique soit bien retranscrite, il va sans dire que le moteur graphique du jeu doit en avoir sous le coude. Pour cela, l’Ego-Engine a déjà fait ses preuves, et autant le dire tout de suite, il nous permet ici une immersion au plus profond de la planète à Jean Todt. Que ce soit au niveau des monoplaces au du tracé des circuits, le travail réalisé est vraiment formidable. Le souci du détail est omniprésent, ce qui rend ce titre saisissant de réalisme. Au rayon des prouesses techniques, on peut notamment citer la vue qui nous place juste au dessus du casque du pilote, nous donnant des sueurs froides quand on se retrouve à la lutte au sein du peloton. Combinée avec la pluie dont le rendu est lui aussi des plus spectaculaires, les courses prennent une dimension épique et mettent nos nerfs à rude épreuve. L’impression de vitesse est phénoménale et on serre vraiment les fesses quand on rase les murs à pleine vitesse pendant le Grand Prix de Singapour. Seul petit point noir au niveau de l’animation, qui connait de nombreuses baisse de framerate sur les circuits les plus chargés (Monaco est particulièrement touchée par ce phénomène). L’ambiance sonore est elle tout à fait crédible, le son des moteurs étant parfaitement retranscrit, on a vite fait de se croire au beau milieu de la piste, surtout si l’on possède un système home-cinéma.
Jean Alesi au volant, bac à sable au tournant
Ce bel enrobage n’aurait finalement que peu d’intérêt si la conduite n’était pas à la hauteur. Il y a différentes manières d’aborder le pilotage dans
F1 2010. La première consiste à laisser toutes les aides au pilotage activées, et là, autant le dire tout de suite, on se fait autant chier que quand on passait la conduite accompagnée avec maman qui nous gueulait dessus à tous les feux rouges… A mesure que l’on désactive les béquilles électroniques, on se retrouve face à un pilotage beaucoup plus subtil utilisant un savant dosage entre arcade et simulation. On pourrait croire que le titre reste le cul entre deux chaises, mais on se rend vite compte que sans une connaissance parfaite du circuit et des réactions de notre monoplace, on a vite fait d’aller vérifier que le rail de sécurité est bien fixé. Si tel était le cas,
Codemasters a reconduit son système de Flashback qui vous permettra de revenir quelques secondes avant le dernier freinage manqué, libre aux fondus de réalisme de ne pas utiliser cette option (si seulement Ayrton Senna avait pu le faire…). Une des nouveautés du jeu réside également dans le fait de pouvoir gérer certains réglages de votre monoplace (pneu, aileron, demande d’arrêt aux stands...) alors que vous êtes sur la piste. Attention toutefois, la manœuvre est parfois difficile et il faudra privilégier une bonne ligne droite pour avoir le temps de l’effectuer.
Comme si conduire à 300km/h n’était pas suffisamment difficile comme ça, il faudra bien entendu se frayer un chemin entre les autres monoplaces. A cet égard, le comportement de l’IA est vraiment convaincant. On sent bien que
Codemasters a travaillé dur pour la rendre la plus humaine possible et on n’a pas ici cet effet de rail que l’on peut avoir dans d’autres simulations de courses. Ici, vos adversaires n’hésiteront pas à vous mettre une pression de tous les instants profitant de vos moindres erreurs sans jamais vous rentrer dedans stupidement comme on l’a vu trop souvent. Mais vous la verrez aussi souvent partir à la faute à son tour ce qui lui donne une dimension presque humaine (et pourtant, point d’Olivier Panis dans le jeu). Petit bémol cependant, car on observe parfois les pilotes faire de brusques écarts sur la piste sans raison apparente.
Il reste quand même quelques petites imperfections, on regrettera une gestion des dégâts vraiment très (trop) tolérante et un certain manque d’harmonisation en ce qui concerne les pénalités, on peut faire la tondeuse à gazon et ne récolter qu'un simple avertissement quand on se verra pénalisé d'un stop and go pour une petite roue en dehors du vibreur.
Et les paddocks pompaient
Comme pour la majorité des simulations de courses, on retrouve les classiques modes Grand Prix (course simple) et Contre la Montre, qui n’apportent rien de nouveau dans le genre, le mode Carrière méritant lui qu’on se penche sur son cas.
Celui-ci propose de gérer les principaux aspects de la vie de pilote, de la gestion de nos contrats aux interviews d’après courses. On commence bien entendu notre carrière dans une petite écurie aux objectifs raisonnables et c’est notre capacité à atteindre ses objectifs qui nous permettra d’aspirer aux baquets des équipes les plus prestigieuses. Dans ce mode vous devez non seulement vous battre contre les autres écuries, mais votre capacité à gérer la concurrence sera mise à rude épreuve car il vous faudra également faire mieux que votre coéquipier afin de devenir le chouchou de votre boss. La place de numéro 1 au sein de la team vous permettra de bénéficier de l’équipement le plus performant pour votre monoplace. A chaque début de course, vous devrez choisir les réglages de votre monoplace via un menu interactif en 3D qui prend la forme du stand de votre écurie, sous la coupe de vos ingénieurs. Tout cela se fait bien sur en fonction des conditions de course qui apparaîtront sur un écran d’information avant le début de chaque séance. Ce mode Carrière nous met vraiment dans la peau du pilote, on devra même se farcir les questions plus ou moins pertinentes de Jean-Louis Moncet à la fin des courses.
Passons rapidement sur le mode online qui n’offre aucune innovation notable.