Preview : From Dust - Xbox 360

From Dust - Xbox 360
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Ubisoft a fait un tour dans son grenier et y a trouvé une belle pièce d’antiquité. C’est un Eric Chahi bien dépoussiéré qui nous a présenté son nouveau titre à paraître, From Dust, prévu cette année sur Steam, PSN et XBLA. Avec prise en main et interview à l’issue de cette rencontre, nous avons matière à vous proposer pour patienter.
L’histoire est celle d’une tribu masquée à la recherche de ses origines. Tentant de survivre à un environnement très hostile, où les éruptions volcaniques et les tsunamis sont monnaie courante, ils parcourent des terres sauvages où subsistent quelques vestiges de civilisation, grâce auxquels la tribu en apprendra davantage sur ses ancêtres. Le joueur, dans cet univers dangereux, incarne le Souffle, une puissance divine issue d’une musique sacrée, capable de manipuler les éléments afin de protéger sa tribu et de l’accompagner dans son voyage. Les pouvoirs du Souffle sont relativement simples : des obstacles empêchent la tribu de progresser (une rivière, une coulée de lave…), il faut donc littéralement déplacer certaines parties de la nature pour former un chemin et permettre la création de villages à des endroits précis. L’exemple basique : on ramasse de la terre sur une dune et on fait obstacle à la rivière pour permettre le passage des hommes. On peut à loisir déplacer des quantités de terre, d’eau, ou de lave (qui se transforme en roche) pour changer la configuration du terrain et laisser agir la nature. Il est même souvent nécessaire de modifier le cours d’une rivière, ou d’élever une montagne, pour arriver à ses fins. Les différents éléments interagissent entre eux, y compris lorsque le joueur ne fait rien (l’eau érode la terre, puis se crée une nouvelle voie…), il faut donc bien réfléchir aux endroits où placer sa petite motte de terre : en plein milieu d’un fleuve rapide, ça ne sert pas à grand chose.
Plus facile à voir (quand Chahi fait la démonstration) qu’à faire, car une fois aux commandes, c’est l’expérimentation qui conduira à la solution. On étudie le terrain, on lui cherche des points faibles, des zones qui favoriseront au mieux la vie nomade de la tribu. On déplace des quantités de terre, des îles entières, pour essayer de vaincre la puissance des torrents. Là où l’on a pris de la terre, une rivière s’est étendue. Ce n’est plus le monde que l’on a découvert en arrivant. Ça ne marche pas, on a sous-estimé la puissance de la nature. Schéma classique de l’esprit humain : à se prendre pour Dieu, on se croit tout permis ; et si la foi permet de déplacer des montagnes, ça ne se fait pas n’importe comment. La vie de cette tribu, dominée par la nature, et qui la transforme pour mieux s’y intégrer, fait écho à l’évolution de l’humanité, inventant toujours de nouveaux moyens d’essayer de cohabiter avec, tant bien que mal — bien qu’ici on soit à l’opposé de la frénésie qui règne dans un Civilization cherchant à couvrir toute l’histoire de l’humanité le plus vite possible et dans une logique guerrière : From Dust tient à garder intact le lien entre les hommes et la nature, en se concentrant sur un peuple imaginaire et un monde vierge rappelant les époques primitives de notre évolution.
Dans From Dust, la nature a beau être terrible, elle est pourtant calme. Cette vague géante, qui va à coup sûr ravager le village, s’approche doucement, inéluctable. Qu’importe : en parcourant le monde, nous avons découvert le pouvoir de retenir l’eau (la tribu joue une musique, un moyen poétique d’agir sur la nature), c’est à dire de créer une bulle de protection pour tenir le peuple à l’abri. La nature l’avale, l’englobe de toute sa majesté, et aucune peur ne vient contrarier le spectacle. Difficile, cependant, d’en profiter tout à fait, à cause de la résonance avec l’actualité japonaise dans le monde réel, mais ce n’est pas la même nature que l’on voit à l’œuvre ici. Une fois la vague passée, un volcan explose sans prévenir à quelques mètres. La lave s’écoule. C’est beau, on regarde, on n’a pas peur. On s’amuse un peu à la détourner en créant des murs sur son trajet. Le village prend feu. Ah, merde, finalement c’est quand même un peu dangereux. Plus tard, on découvre le pouvoir de figer l’eau : tout mouvement s’arrête et on peut à loisir déplacer des masses énormes d’eau, faire des colonnes, mais surtout séparer la mer en deux comme un certain Moïse du temps jadis pour mener son peuple vers le terre promise. À mesure que l’on avance dans le jeu, les catastrophes et les villages à protéger se multiplient, mais nous n’avons pas pu voir à quel point. Aura-t-on la chance de voir des contrées différentes, tantôt désertiques, tantôt polaires, tantôt volcaniques, chacune avec ses contraintes et ses objectifs différents ? C’est très probable.
Les bonnes idées se retrouvent de plus en plus sur les plates-formes de téléchargement. From Dust sera sans aucun doute un jeu star pour les amateurs du genre, grâce à la simplicité de son gameplay et son ambiance inspirante. Pour poursuivre la discussion sur ce jeu et son créateur, nous vous invitons à lire notre interview d’Eric Chahi, revenu dans le milieu des jeux vidéo après une longue absence. Il nous raconte ses voyages sur des volcans, la place qu’il donne à la musique, donne son avis sur les nouvelles technologies du jeu vidéo. ---C'est par ici---
29 mars 2011 à 21h38

Par SiMouth

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