Test : The Elder Scrolls V : Skyrim - Xbox 360

The Elder Scrolls V : Skyrim - Xbox 360
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Hail vaillant guerrier ! Enhardis toi, prépare ta doudoune en peau de chamois et tes bottes en intestins de chèvre tressés, parce que là où on va, ça caille sec. Je sais, t’as plein de questions. Est-ce que c’est encore loin ? Qu’est-ce qu’on va chasser ? Est-ce que Bethesda a développé un des meilleurs jeux existant ? Quand est-ce qu’on mange ? Bah ! Dépêche-toi !
Le Haut-Roi est mort ! Vive le roi ! Il n’en fallait pas plus pour que les forces impériales et les indépendantistes du clan Sombrage se disputent le trône en se mettant joyeusement sur la tronche dans le but de déterminer qui aura la force de gouverner la région nordique de Bordeciel. Les anciens épisodes de la série « The Elder Scrolls » nous avaient habitués à ce que l’empire de Tamriel connaisse de fâcheux aléas et au beau milieu de cette guerre de pouvoir, ce sont les dragons qui se sont réveillés cette fois. Le premier témoin de cette réapparition soudaine ? Vous, évidemment. Prisonnier infortuné des soldats impériaux et en route pour l’abattoir, le paradoxe voudra qu’un dragon empêche votre mort et permette le début votre périple, qui ne s’annonce pas de tout repos.

Au bord du ciel

Une fois la mise en bouche terminée, c’est l’aventure, la vraie, qui peut commencer. Car c’est un peu ça, Skyrim : une grande aventure sans fin, ou presque. Pour ceux qui débarqueraient, l’histoire se déroule dans Bordeciel, région glacée de Tamriel, là où les gens vont rarement en vacances. Bref, perdu dans cette immensité gelée, vous allez devoir faire vos preuves et occire les dragons qui arrivent pour foutre le dawa. La première chose à faire avant de retrousser vos manches et de partir au front, sera de créer votre avatar. Bien que proposant moins d’options de personnalisation que dans les épisodes précédents, ce Skyrim vous permettra de choisir race et attributs physique qui vous plairont, votre gueule et vos attributs, en gros. D’ailleurs, afin de rallier les nouveaux joueurs, débutants dans la catégorie nerdo-RPG, Bethesda en a profité pour simplifier un peu cette création de personnages. Comment ? Moins de dirigisme au niveau des caractéristiques qui étaient obligatoires pour certaines races et opter pour un personnage aux aptitudes neutres qui pourront évoluer, par la suite, selon vos préférences. Pour simplifier, à moins d’être un puriste RPGiste de base, vous pourrez terminer le jeu avec un mage/guerrier Khajiit qui peut se transformer en loup-garou. Ah oui, ça te change de ton Elfe des bois en collants qui chasse dans la forêt, hein ?
Cette spécialisation des talents se fait à l’aide d’un arbre, ou plutôt de 18 constellations, chacune dédiées à un attribut particulier. A chaque niveau passé, après avoir décidé d’augmenter votre réserve de mana, de santé ou de vigueur, vous aurez le choix d’appliquer un point dans la branche qui vous plaira (armures lourdes, arme à une main, sorts de soins, de destruction…). Pour éviter toute sorte d’abus, l’ajout d’un point dans une spécialisation nécessite la pratique de cette dernière. Si vous n’utilisez jamais le crochetage, il ne sera pas possible d’améliorer votre technique dans la discipline. Pour les débutants en matière de RPG, prenez garde à ne pas disperser vos points dans toutes les branches possibles et concentrez-vous un minimum sur certaines aptitudes. L’absence de la maîtrise dans un domaine particulier vous jouera des tours lors de face-à-faces avec des ennemis plus puissants.

Une immersion comme jamais !

Que vous soyez plutôt mage maîtrisant les arcanes, voleur embusqué ou guerrier du Nord bien bourrin, il vous faudra développer une bonne dose de compétence pour venir à bout des centaines de quêtes qui vous seront proposées lors de votre excursion en Bordeciel. Ce pays nordique, divisé en plusieurs régions, bénéficie d’une ambiance avec laquelle peu de jeux peuvent rivaliser. Entre les toundras arides, pics et forêts enneigées, montagnes inquiétantes… les différents environnements présents dans le titre ont été peaufinés jusque dans les moindres détails, rendant l’immersion complète et parfaitement réussie. Pour décupler ce sentiment de plongée ludique, quoi de mieux qu’un monde vivant et en constante évolution ? Un tour de force parfaitement maîtrisé par Bethesda qui s’est amusée à remplir la région de Bordeciel avec l’habileté d’un orfèvre. Des PNJ (Personnages non joueurs), faunes, flore, en passant par les villes, villages, hameaux jusqu’aux centaines de petits donjons tous créés à la main, avec amour… le sentiment d’évoluer dans un univers dynamique n’a jamais été aussi fort. La patte artistique y joue également son rôle. Les graphismes sont de très bonne facture, voire excellente pour un jeu en monde ouvert. Le Creation Engine de Bethesda fournit ici des paysages aux textures détaillées au possible et qui imposent franchement le respect. Le cycle jour/nuit ainsi que les effets météorologiques ont bénéficié de la même application et nombreuses sont les fois où vous stopperez votre quête pour contempler certaines zones, rien que pour le plaisir des yeux. Quid pour les oreilles ? Monsieur Jeremy Soule, compositeur de longue date sur la série « The Elder Scrolls » a réalisé un travail exceptionnel sur la bande son. Porteuse d’un nombre incalculable d’émotions, cette dernière prouve encore que le jeu vidéo est et restera un art, au même titre que le cinéma. Quoi de plus immersif que d’entendre les battements d’ailes d’un dragon qui fonce sur vous, les versants d’une montagne qui sifflent lorsque balayés par le vent ou encore les cris d’une meute de loups qui vous piste au clair de lune ?

Des mécaniques connues mais toujours aussi bonnes

Concernant le système de quête, il reste très classique mais foutrement efficace. Tout d’abord, la trame principale de l’aventure aborde les conflits et la bataille pour le contrôle du territoire entre les Impériaux et le clan Sombrage. Sur un autre tempo, vous chercherez des réponses quant à votre nouveau et inattendu statut de « Dovakhin » qui peut être connecté avec la réapparition des gros lézards dans le pays. Votre personnage est donc appelé fils de dragon, élu qui n’apparait que lors des temps de crise. Ce dernier à la capacité d’utiliser la langue des dragons sous forme de « cris » et d’absorber les âmes des guivres lors de leur mort. Votre plan est donc simple, découvrir un maximum de cris de pouvoir (du souffle ardent au ralentissement du temps en passant par l’augmentation de votre vitesse d’attaque…) durant votre périple et les débloquer grâce aux âmes de dragons que vous récupérerez. Outre cette trame principale, des centaines de quêtes vous seront proposées aux quatre coins de la carte. Assassiner un chef de groupe de brigands, voler un collier dans une commode verrouillée, couper du bois en forêt… Chaque tâche qui vous rapportera or, matos ou reconnaissance des villageois, la partie sociale prenant une place importante dans la dynamique du jeu. Vous pourrez d’ailleurs débloquer une compétence qui vous permettra de persuader ou encore d'intimider vos interlocuteurs afin de retourner une conversation en votre faveur. Utile pour débloquer des quêtes ou soutirer de précieuses informations à vos ennemis.
Pour venir à bout de tous ces obstacles, le système de combat de Skyrim est, évidemment, l'une des pierres angulaires du soft. Idéalement pratiqué en vue à la première personne, il est possible de passer à une vue de derrière qui offre peu de confort, si ce n’est celui d’avoir une vision plus globale de l’action. Les mécaniques de combat peuvent s’expliquer très simplement : la gestion de vos mains. Terminé les sorts qui déboule de nulle part alors que vos mimines sont déjà occupées. Dans Skyrim, chaque main à son office. Si vous portez un bouclier dans la gauche, une épée dans la droite, il vous sera impossible de jeter un sort. A l’inverse, si vos deux mains peuvent jeter des sorts, vous serez incapable de bloquer les attaques ennemies. C’est aussi simple que ça. A vous de gérer vos prises de combat et d'employer la combinaison qui vous semble la plus intéressante. Histoire de faciliter ces joutes, un système de favoris est en place qui permet de changer rapidement d’objets ou de sorts pendant les combats. On pourra toutefois blâmer l’absence de localisation des dégâts qui reste un plus dont il est difficile de se passer à l’heure actuelle. Au terme des combats, n’oubliez pas d’interagir avec les corps des bougres dont vous venez de vous défaire. Armures, armes, objets de quêtes, or, potions, parchemins… Tout ce dont un bon guerrier peut rêver se trouve sur les dépouilles de vos adversaires mis à bas. D’ailleurs, la boulimie du loot conduit à la saturation de votre inventaire, ce qui peut vite devenir énervant durant les fastidieux allers-retours entre les marchands afin de vendre le surplus accumulé. En d’autres termes, lootez vite, lootez bien et votre banquier vous le rendra.

Une interface... glaciale.

Vos butins sont ainsi gérés dans l’interface proposée par le jeu qui reste LE point noir à évoquer. Peu lisible, cette dernière est étonnamment axée vers une ergonomie consoles et pas du tout adaptée pour le PC. Après quelques heures de jeu, votre inventaire ressemble plus à la chambre d’un ado de 14 ans qu’à un dortoir de couvent. Assez irritante à utiliser avec une souris et un clavier, on ne maîtrise péniblement la chose qu’après un bon temps d’adaptation. A ce titre, la carte du monde aurait eu davantage de crédit si un peu plus claire et plus facile à décrypter. L’exploration de cette dernière est ankylosée au possible ce qui conviendra, une fois encore, davantage aux joueurs à la manette. Dans un autre registre, on pourra blâmer le nombre importants de bugs et autres crash sur la version PC du titre qui n’attend qu’un ou deux bons patchs afin de régler la chose une bonne fois pour toutes.
Pour le reste, un Elder Scrolls reste un Elder Scrolls. Outre les combats, exploration des donjons et autres joyeusetés de la sorte, le titre vous permettra de participer à une multitude d’activités riches et variées. Les petits boulots ingrats en sont un exemple, histoire de tâter de la maille et vous bourrer la gueule à l’hydromel dans la taverne du coin. Dans un registre plus sérieux et pouvant vous donner un avantage au front, la forge, l'alchimie, mais aussi l’enchantement vous permettront de créer armes, armures, potions et bonus en tout genre qui participeront à votre progression en niveau. Un seul regret, l’absence de création de sorts qui avait fait le charme des épisodes précédents. L’achat de votre propre maison, tout comme le mariage est aussi possible. A l’inverse de la réalité, vous pourrez réellement mettre à profit l’acquisition de foncier ou d’une femelle, ce qui pourra devenir rentable au fur et à mesure de la progression de votre partie.
Véritable chef-d’œuvre, Bethesda peut se vanter d’avoir pondu le meilleur épisode de la série des Elder Scrolls. Beaucoup plus équilibré et accessible que ses aînés, Skyrim vous proposera une aventure immersive et pleine de richesses que peu de titres amènent avec autant d’aisance et de savoir-faire. Les quelques coquilles relevées ici et là n’érodent en aucun cas le plaisir que vous pourrez retirer de vos pérégrinations en Bordeciel. A pratiquer sur une peau de bête devant un feu de bois, The Elder Scrolls V : Skyrim est un des jeux de l’année. A posséder.
24 novembre 2011 à 10h53

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Points positifs

  • Une immersion fantastique
  • Bande son excellente
  • Une durée de vie infinie ou presque
  • Scénario prenant
  • Des interactions dans tous les sens
  • L'évolution d'un monde en constant mouvement
  • Les métiers...

Points négatifs

  • Des graphismes vraiment pas top top
  • Une interface infâme
  • L'exploration de la carte
  • La montée à cheval
  • La vue à la troisième personne
  • La quasi inexistence de la localisation des dégâts
  • Les bugs/crashs sur la version PC

Gribouillé par...

Lorris

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Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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