Test : Sonic Generations - Xbox 360

Sonic Generations - Xbox 360
Partager
Après 20 années d'exploitation d'une licence juteuse à ses débuts puis honteuse sur sa fin, la création de Yuji Naka ne laissait plus espérer grand chose au XXIème siècle, en tout cas sur consoles de salon et ordinateurs personnels. Le passage à la 3D et ses problèmes de caméras inhérents, ainsi qu'un gameplay relativement désagréable auront fait se diriger les amateurs de jeux de plateformes vers des horizons plus cléments (Super Mario Galaxy ou Ratchet & Clank pour ne citer que ces deux-ci) et surtout vers des softs tout simplement agréables à jouer. C'était sans compter sur le fait qu'une société aussi investie dans notre média favori que SEGA retombera toujours sur ses pattes de hérisson.
Après un Sonic Colours sur Wii de prime abord meilleur que ses prédécesseurs et versant dans l'originalité, un Sonic the Hedgehog 4 : Episode 1 (Xbox Live Arcade) sous forme de retour aux sources dématérialisé d'excellente facture, les fans de la licence espéraient une véritable bombe de la part de SEGA pour les 20 ans de sa mascotte. Les observateurs ou les nouveaux-venus, eux, qui s'étaient essayé aux derniers opus auront fini par délaisser le hérisson bleu pour voguer vers d'autres mers plus fertiles en Kirby et autres plombiers moustachus. La qualité n'était plus au rendez-vous bien malheureusement. Grand mal leur en a pris ! Cet épisode fait partie – et de loin – des meilleurs épisodes de la série, et ce depuis vingt années bien trempées.

Sonic, thank you for the speed of sound you give to me!

En guise de page d'accueil du titre, deux Sonic annoncent la couleur au son de l'écran d'introduction du premier opus. L'un est petit, rondouillard, aux courtes épines et au sourire pixellisé. L'autre est grand, élancé, finement modélisé , aux épines agressives. Vous les aurez tout de suite reconnus, ce sont bien d'une part le Sonic des softs 2D (les années 90, ça ne nous rajeunit pas...) et d'autre part la version de Sonic en 3D, mise en scène depuis le premier Sonic Adventure sur Dreamcast. Il ne s'agit pas ici de choisir son camp, mais plutôt d'incarner l'une ou l'autre de ces versions dans des niveaux au gameplay 2D ou au gameplay 3D. Chaque niveau de chaque monde peut se jouer soit en 2D, soit en 3D. Le fanboy de base prendra ses jambes à son cou dès qu'il verra que le soft propose un gameplay en 3D, et une fois de plus il aura tort. Les niveaux joués dans leur version 3D sont tout simplement grandioses.

I need to be myself...

Aucun problème de caméras, une fluidité dantesque (avec quelques chutes de frame-rate assez rares) malgré des textures assez chargées, des sensations de vitesse absolument grisantes dans des décors modélisés de façon sublime et surtout une liberté de mouvements que l'on ne connaissait plus au hérisson sous cette forme. On n'a plus l'impression désagréable d'être placé sur une atroce voie ferrée dont on ne pourrait dérailler sous aucun prétexte. Une pression sur un bouton et le turbo s'enclenche dans toute sa superbe, garantissant un frisson de plaisir le long de l'échine (des épines seraient-elles en train de nous pousser dans le dos ?) et surtout une impression de vitesse (avec effets floutés du meilleur goût) absolument folle. L'attaque téléguidée est aussi de la partie et permet de se sortir de situations délicates ou encore de s'accrocher à tel ou tel élément. Sonic peut également se baisser dans certaines situations (passer sous un passage bas de plafond) et il conviendra dans ce cas d'avoir un maximum d'élan. Enfin, il est possible lors de grinds d'alterner les rails proposés d'une simple pression sur la direction (gauche ou droite). Mais ce serait oublier les gachettes qui servent à déplacer Sonic de gauche à droite lorsqu'il est lancé à pleine vitesse, pour lui permettre d'éviter certains obstacles. On a également droit au simili-skate-board sur lequel il est possible d'effectuer des dérapages dans les virages.

...I can't be no one else...

Un gameplay qui a des odeurs de déjà-vu, me direz-vous ? Un gameplay mal calibré auparavant ? Un gameplay 3D raté, comme celui de tous les Sonic en 3D ? Oubliez tous vos tristes a priori, car le gameplay de Sonic Generations est absolument PARFAIT. C'est de très très loin le meilleur gameplay d'un Sonic en trois dimensions proposé à ce jour. Mais quid de Sonic en deux dimensions ? Il suffirait de ressortir vos vieux Consoles News et autres Player One pour en décrire le gameplay. On est en effet en présence d'un Sonic tout droit sorti des épisodes Mega Drive, Master System et de l'épisode Mega CD (précision pour les néophytes : cet épisode est l'un des meilleurs Sonic et sera bientôt disponible en dématérialisé sur XBLA et PSN, ruez-vous dessus si vous ne connaissiez pas). L'inertie, la prise de vitesse, les déplacements lors des sauts, tout est là. Et tout y est si BON qu'on en redemande. Les développeurs n'auront même pas attribué à la version 2D de Sonic l'attaque téléguidée, écoutant sans doute les puristes qui crièrent au scandale lors de son implémentation à l'épisode sorti en 2010 ( Sonic the Hedgehog 4 : Episode 1 (Xbox Live Arcade) ). Le seul élément ayant disparu par rapport au premier jeu sorti en 1991 est l'infime temps de latence présent sous l'eau lorsque Sonic respire une bulle d'air. Si ce n'est pas avoir le soucis du détail...

I'm feeling super Sonic ! d'après Noël Gallagher

On en redemande, donc, et on est servi sur un plateau d'argent puisque les défis inhérents à chaque niveau (permettant de récupérer les clés nécessaires à l'affrontement contre les boss) permettent de refaire ces-dits niveaux en long et en large : affronter un double en vitesse, utiliser les amis de Sonic pour se défaire d'ennemis dans des levels modifiés, libérer de mignons petits animaux en nombre suffisant, etc... Même ces défis que l'on considèrerait comme rédhibitoires dans d'autres softs sont si bien conçus, si bien amenés, qu'on les réalise avec le plus grand des PLAISIRS. Ils fourmillent de petits clins d'oeil vraiment agréables et on ne se lasse pas de les réitérer pour améliorer ses temps, par exemple. On a réellement le sentiment en jouant à Sonic Generations de retrouver une ex qu'on aurait largué adolescent quelques vingt années plus tard dans ses formes les plus voluptueuses, charmantes et généreuses, sans pour autant être passée par la chirurgie esthétique en Corée du Sud. Cette ex, on se mord les doigts de l'avoir trahie et on se met à la draguer de nouveau comme le pire des lourdingues, tout en la sachant inaccessible, irrécupérable... Pourtant on parvient à ressortir avec elle, car elle pardonne, la bougresse, et nous aussi, on lui pardonne ses errements.

J'ai peint un hérisson en bleu. Il tient compagnie à mon chat. C'est grave, docteur ?

Car des errements, il y en a tout de même dans cette itération de Sonic. Les dialogues avec les divers protagonistes, déjà totalement superflus dans les épisodes précédents, sont absolument atroces en version française. Ils ont par contre le bon goût d'être courts (on peut les zapper), ce qui permet de s'élancer sur les pistes de Chemical Plant ou autres Green Hill Zone. Absolument inutiles, à part satisfaire aux besoins d'un scénario presque inexistant et prétexte à réunir les Sonic des deux époques, ils auront également le mérite de nous faire rire aux éclats par leur insipidité. Mais que sont ces errements scénaristiques comparés au BONHEUR absolu procuré par le soft ? Vous l'aurez compris, rien de bien grave. Décors majestueux et magnifiques, textures magistrales, fluidité époustouflante sont autant de raisons qui font oublier ces dialogues que l'on prendra avec recul et un humour à la nostalgie à peine voilée. Les musiques sont également superbes et ravissent l'amateur de bon son. Remixée à partir des épisodes précédents, on adhère là aussi à 100 %, qu'elles soient teintées d'harmonies au violoncelle ou technoïsantes (il y en a pour tous les goûts), elles collent parfaitement à chacun des niveaux et nous transportent, nous emmènent, nous donnent la chair de poule...
Sonic Generations sur consoles de salon est une réussite. Beau, assez fluide, aux choix artistiques à la nostalgie assumée, le soft est de plus doté d'une rejouabilité exceptionnelle. Son plus gros défaut (hormis les dilogues que l'on pourra zapper à loisir) reste sa réalisation un cran en-dessous de la version PC, absolument ultime (en 60 fps) et vendue près de deux fois moins cher. Les non-pécéistes ne regretteront pourtant pas leur achat, tant Sonic Generations procure les sensations grisantes et trépidantes d'un grand, d'un très grand jeu de plateformes. Sonic ne pouvait rêver mieux pour célébrer ses vingt années d'existence...
10 novembre 2011 à 12h43

Par

Points positifs

  • Les larmes de joie versées par nostalgie
  • La patte artistique
  • Les effets de vitesse
  • La rejouabilité
  • Le gameplay parfait même en 3D
  • Le "vieux" Sonic est muet

Points négatifs

  • Les dialogues dénués d'intérêt
  • Quelques rares chutes de frame-rate
Revenir en haut