Test : Binary Domain - Xbox 360

Binary Domain - Xbox 360
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Il y a des jeux auquel on a envie de jouer parce qu’ils font partie d’une saga qu’on aime, ou parce qu’ils appartiennent à un style de jeu particulier ou alors parce qu’ils sont créés par une sommité du jeu vidéo. Mais il y a des jeux qui vous tapent dans l’œil pour d’autres raisons comme ce Binary Domain qui s’est fait remarquer par une vidéo au doublage douteux à base d’accent marseillais. Il y a pourtant un jeu derrière l’accent et c’est ce sur quoi ce test va se pencher.
Binary Domain est symptomatique d’un mal qui touche le jeu vidéo japonais. En effet, les jeux venant du pays du soleil levant ne sont plus vraiment sur le devant de la scène (du moins en occident). Binary Domain, c’est le jeu où les japonais essayent d’appâter le joueur occidental en lui donnant ce à quoi il est habitué. Et les développeurs de Sega s’en sortent plutôt bien. Ils livrent un TPS classique mais solide à l’image du scénario. Le jeu se passe en 2080 avec une découverte inquiétante : des robots à l’allure humaine existent et ils vivent parmi nous. D’ailleurs, ces robots ne savent pas ce qu’ils sont. Un suspect : le créateur de robots japonais Amada. Une équipe de soldats de l’Irta, une organisation censée réguler les robots, est envoyée à Tokyo. Parmi ces soldats, Dan Marshall, le personnage que vous allez interpréter durant cette campagne.

Et pour la parcourir, rien ne vaut un gameplay bien connu à la Gears of War. Du TPS où on mitraille du robot et où on se couvre quand on ne mitraille pas. Les scènes d’actions où vous rencontrez des robots pas contents de vous voir à s’enchainent à la vitesse grand V. Cela vous laisse à peine le temps de souffler et de faire une belote pour décompresser. Vous tomberez sur des robots à chaque coin de rue. Les moments de calme se comptent sur les doigts de la main. A tel point que, même si le rythme est de ce fait élevé, le jeu se répète un chouïa. Heureusement, les robots rencontrés sont assez variés et ont chacun leurs spécificités. Certains seront sniper, d’autres viendront vous déloger de votre cachette sans broncher ou alors ils seront équipés de boucliers. De plus, il y a tout de même pas mal de boss, qu’ils soient gigantesques ou « secondaires », et aussi quelques scènes qui sortent du schéma « J’avance, je tire, je me couvre et je massacre ». Vous aurez ainsi droit à de la natation, des courses poursuites (où le joueur flingue, on se refait pas) et même une séquence de pilotage de jet-ski du futur. Les développeurs ont d’ailleurs appris des TPS occidentaux avec des scènes impressionnantes à base de scripts en veux tu en voilà comme lorsqu’il faut éviter des débris d’immeubles qui vous tombent dessus. Le problème c’est que ces scripts sont trop visibles et gâchent un peu la fête du bourrinage. Malgré, les défauts cités, le jeu reste très agréable et fun à faire avec un rythme entraînant et un scénario bien ficelé qui génère quelques retournements de situation, malgré quelques clichés. De quoi donner envie de continuer l’aventure.

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Dans ce jeu, vous dézinguerez du robot quasiment toujours en compagnie de membres de votre équipe. Et c’est là qu'entre en scène une des spécificités du jeu. Vous pouvez communiquer avec vos partenaires de deux manières. Soit de manière « classique » en actionnant une gâchette pour sélectionner une phrase présélectionnée à dire ou alors en parlant directement via un micro ou Kinect pour les possesseurs d’Xbox 360. Selon ce que vous direz à vos collègues (les féliciter quand ils font quelque chose de bien ou alors acquiescer à ce qu’ils disent) ou en fonction de ce que vous faites (faire preuve d’héroïsme ou tirer malencontreusement sur vos compères), votre affinité avec eux sera améliorée ou pas. Elle est symbolisée par une jauge dans le menu pause. Une mécanique fort efficace qui compte dans le gameplay et l’histoire. C’est d’autant plus prenant quand vous parlez directement. Malheureusement, il arrivera souvent que la reconnaissance vocale ne marche pas vraiment et qu’au lieu de donner l’ordre de vous couvrir vous insultez vos collègues. De plus, avant certaines phases, il vous faudra choisir certains collègues pour vous accompagner selon leurs spécialités. Une petite addition au gameplay efficace.

Mais comme il faut aussi vider des chargeurs plein de balles sur des boites de conserve, des armes sont nécessaires. Pour cela, les carcasses de robots sont utiles. Il y a souvent quelque engin de mort qui traine à côté. Mais vous trouverez aussi des bornes boutiques. Il sera possible d’y acheter munitions, grenades et mines en tout genre ainsi que de nouvelles armes. Vous pourrez également acquérir des nanomachines. Elles vous permettront d’améliorer certaines capacités comme la santé, la récupération ou la défense de chacun des membres de votre équipe. Mais ce n’est pas tout il est possible d’améliorer, dans un autre menu de la boutique, vos capacités (et celles de vos compagnons) liées aux armes. Précision, portée, nombre de balles… Tout cela peut être amélioré sur plusieurs niveaux. Cet aspect du jeu est vraiment un plus facile à prendre en main avec des menus clairs. Une fois le bon matos dans vos mains, il faut affronter vos ennemis. Les robots peuvent être détruits parties par parties. Vous pouvez dégommer les jambes pour les ralentir ou alors viser directement la tête pour qu’ils se mettent à tuer leurs collègues. En général, le jeu n'est pas trop dur même dans son mode difficile.

Binary O.M.

Binary Domain n’est pas un jeu vidéo qui invente le pistolet à défoncer le robot mais qui est vraiment efficace dans son genre car il est bien rythmé et propose quelques petits à côtés pour varier le plaisir. Si le jeu a un problème, c’est sa réalisation. Les graphismes sont un peu datés. Les textures trop lisses et certains décors paraîtront trop vides. En général, les graphismes seront loin de vous époustoufler. La qualification adéquate serait passable. En général, on a l’impression d’être devant un jeu purement occidental, ce qui est regrettable. Malgré tout, chassez le naturel il revient au galop. A certains moments la propension des créateurs japonais au bigger than life bien à eux revient. J’en prends pour témoin le Tsar Runner, une sorte de mégamoto impressionnante. Cela se retrouve avec la plupart des boss qui ont des allures de monstres mécaniques au design toujours très réussi. L’autre problème est celui cité dans l’intro : les doublages français. En plus de l’accent marseillais du conseiller du président des Etats-Unis, la moitié des doublages est à côté de la plaque. Ce qui est d’autant plus triste puisque l’autre moitié ne sonne pas trop mal. Une telle irrégularité fait peur. Enfin, les musiques du jeu sont plutôt quelconques et servent vraiment à faire tapisseries sonores.

Pour compléter ce solo qui vous occupera 9 bonnes heures et propose 3 modes de difficulté (un quatrième est déblocable), un multi online est bien présent sur la galette. Il est à l’image du reste du jeu : classique mais efficace. Plusieurs modes de jeu sont proposés. Au nombre de 8, ils sont assez variés. Ils reprennent des modes classiques de multijoueur allant du deathmatch, que ce soit en solo ou en équipe, à la défense du territoire en passant par un simili capture du drapeau. Il y’en a pour tous les goûts. Il est, en revanche, regrettable qu’il n’y ait pas de multi local et à fortiori un mode coop pour l’histoire. Le jeu s’y prêtait à merveille. Un mode Invasion peut faire office de coop pour le online puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’un mode horde où il faut faire équipe avec d’autres joueurs pour survivre à 50 vagues d’ennemis. Encore une fois, c’est du solide, du carré et il n’y a quasiment rien à redire. D’un point de vue technique aussi, c’est impeccable. Les temps d’attente sont courts et il n’y a pas trop de lag. En revanche, il est assez difficile de trouver d’autres joueurs pour s’entretuer.
En définitive, c’est un bon jeu qui n’invente rien que nous livre Sega. Binary Domain est un TPS efficace situé dans un univers SF intéressant mais déjà-vu. Il reprend les bases que l’on connaît déjà bien par le biais des Uncharted et des Gears of War. Les fans du genre se feront plaisir et le jeu est aussi très accessible pour les débutants. Malgré quelques défauts au niveau de la réalisation (doublage français catastrophique, musique tapisserie et graphismes un peu datés), il reste hautement recommandable. Le solo est d’ailleurs accompagné d’un multi bien achalandé pour ceux qui veulent prolonger l’expérience.
08 avril 2012 à 08h05

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Points positifs

  • Un gameplay efficace
  • La manière de gérer les relations avec les coéquipiers
  • Une bonne gestion des améliorations
  • Un solo prenant
  • Un multi sympathique

Points négatifs

  • Pas vraiment d'originalité
  • Des graphismes un peu datés
  • Un doublage français catastrophique
  • Pas de coop
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