Test : Skullgirls - Xbox 360

Skullgirls - Xbox 360
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Un nouveau challenger vient de faire son entrée dans l’arène des jeux de combat. Disponible au téléchargement sur XBLA, et plus tard sur le SEN, Skullgirls entre par la petite porte mais ne tremble pas devant les vétérans du genre. Ce nouveau titre a-t-il assez d’atouts pour aller jusqu’au deuxième round ?
Skullgirls, c’est la fin de la testostérone dans les jeux de fight. Vous ne verrez pas un poil de barbe au menton parmi les personnages jouables. Des filles, rien que des filles qui se tatannent joyeusement sans rien lâcher. Mais n’allez pas croire que la direction artistique du jeu s’adresse au même public qu’un Dead or Alive. Certes, on voit beaucoup de petites culottes et de doudounes qui ballottent, mais l’originalité des graphismes et les différents styles de combat apportent une vraie personnalité au jeu. On ira plutôt voir du côté de Blazblue et Arcana Heart pour trouver des références, bien qu’il s’agisse ici d’une production américaine. Les huit combattantes complètement délirantes sont des petits bijoux de chara design qui permettent au jeu de prétendre à une place parmi les meilleurs.

Drôles de Dames

Petit passage en revue des personnages et de leurs capacités :

Ms. Fortune est une femme-chat qui a la capacité de vivre démembrée. Elle se sépare de sa tête pour donner des coups des deux côtés à la fois.
Peacock est un androïde à l’apparence d’un cartoon des années 20. Son gameplay consiste à balancer plein d’objets sur son adversaire et à se téléporter derrière lui.
Painwheel, résultat d’expériences étranges, est un corps humain bricolé. Elle a la capacité de voler et de charger ses coups.
Filia est l’esclave de sa chevelure, qui est un puissant parasite. Sa jouabilité reste classique, bien que contrôler des cheveux le soit déjà moins.
Cerebella, dans le genre « j’ai un truc sur la tête », rivalise avec la précédente. Elle possède un chapeau aux bras hyper-musclés qui cognent tout ce qui s’approche de trop près.
Valentine est une infirmière sexy employant différentes armes (seringues, scalpel…)
Parasoul contrôle une armée de soldats inspirés de l’allemagne nazie et se bat à l’aide d’un parapluie
Double est un monstre informe qui emprunte des techniques à tous les autres personnages.

Music and lyrics

Une jolie bande de n’importe quoi qui évite donc intelligemment de réduire ces personnages à leurs seuls attributs féminins, même si certains en jouent. Le tout évolue dans un univers relativement riche graphiquement, mais surtout accompagné d’une orchestration jazz bien sentie, univers musical que l’on retrouve trop peu dans les jeux vidéo et qui nous change agréablement des musiques bad-ass ou J-pop habituellement proposées. Ce parti pris cadre le jeu sur le mode de la détente, évite toute pression supplémentaire que celle du combat, et permet de se concentrer sur ses performances. En revanche, toujours pour ce qui est de s’imprégner de l’ambiance du jeu, on déplore la localisation française effectuée visiblement à l’aide d’un traducteur automatique. Les dialogues sont massacrés, ne font aucun sens en français, il faut souvent lutter pour comprendre l’histoire qui sans ce problème aurait le potentiel d’être intéressante. En mode Histoire, on préfère donc passer cette abomination pour aller directement à l’essentiel : les combats.

Super Clone Fighter

Les contrôles sont relativement simples à maîtriser. Les mouvements sont similaires à ceux de Street Fighter (quarts de cercle, Z, cercles entiers). Du côté des boutons, le traditionnel poings / pieds varie parfois sur des coups différents, tout dépend de votre combattante. Chacun des personnages possède des effets très différents dont il faut se souvenir (un quart de cercle arrière + grosse frappe permet à un personnage de voler, à un autre de faire une roulade, à un troisième de se téléporter…), donc si l’apprentissage des contrôles est rapide, celui de l’ordre d’exécution des touches, lui, est un peu plus long. Il reste quelques coups communs avec lesquels les joueurs de Street Fighter sont familiers : la chope avec les deux coups faibles, la garde en arrière haut/bas, et les attaques spéciales avec quart de cercle + triple coup. Celles-ci sont d’ailleurs peu dévastatrices, mais peuvent être nombreuses à chaque combat. Les duels se jouant en un seul round, vous n’avez pas droit à l’erreur, et tout se joue à la maîtrise des combos, bien plus qu’à l’exécution aléatoire d’une attaque qui ferait perdre la moitié de la barre de vie. Malheureusement le mode entraînement du jeu ne propose d’apprendre ces combos dans le détail, et ils ne sont pas non plus listés dans le tableau des commandes du jeu.

Girl Power

En dehors du mode Histoire, les modes Arcade et Versus proposent une variante : choisir son nombre de personnages. Vous pouvez effectivement composer une équipe, avec trois combattantes de force normale, deux puissantes, ou une très puissante. Sans forcer votre adversaire à faire le même choix. Encore du très classique à ce niveau : vous pouvez changer de personnage en plein combat, ceux qui ne combattent pas récupèrent lentement une partie de leurs PV, et vous pouvez également sortir des attaques combinées en appelant un allié quelques secondes. Un regret : le mode en ligne se joue uniquement avec un abonnement au Live, évidemment. Au rendez-vous des bonnes idées, par contre, les gros doigts seront ravis de ne plus se faire huer par les autres joueurs, puisque la pause se déclenche après avoir tenu le bouton start toute une seconde. Aucun risque donc de casser le rythme du combat par une malencontreuse glissade sur le bouton maudit.

Girls just wanna have fun

Dans le genre fun mais inutile au gameplay, on trouve quelques éléments enrichissant l’univers du jeu, comme le fait de pouvoir aller jusqu’à un combo de 999 coups, et d’avoir à chaque nombre associé un commentaire (du moins pour les 100 premiers, puis quelques autres à chaque nombre remarquable du type 404 ou 666), ou bien encore les descriptions totalement incompréhensibles des Succès, comme cet exemple : « Un sesquidecimvir de sept simulacres en synergie simultanée ». Bonne chance pour savoir ce qu’il faut faire. C’est bien drôle, mais on n’aurait pas craché sur un mode entraînement plus orienté sur l’apprentissage des combos, ou sur un peu de polish. On a déjà parlé de la traduction qui fait saigner les yeux, un autre souci étant celui d’un bug graphique qui fait apparaître les hitboxes à la place du skin du perso pendant un court instant.
Facilement abordable mais délicat à maîtriser, ultra classique dans ses modes de jeu mais avec un univers haut en couleurs, Skullgirls est une vraie réussite qui souffre de quelques défauts importants : sa traduction lamentable, l’apparition involontaire des hitboxes, et un nombre limité de personnages, l’absence de liste des coups de chaque perso pour les plus flemmards. Malgré tout ça, le plaisir du jeu n’est jamais gâché par quoi que ce soit. Le rythme est parfaitement maîtrisé et l’habillage (graphique comme musical) confère au titre une identité que l’on espère voir revenir dans une ou plusieurs suites. La promesse de deux nouveaux personnages dans un DLC est bienvenue, et bien d’autres encore sont à l’état de croquis qui pourraient se transformer en nouvelles recrues dans un avenir lointain. Le solo reste très rapide à finir, l’achat est donc plutôt conseillé pour celles et ceux qui veulent y revenir régulièrement en multi.
23 avril 2012 à 11h18

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Points positifs

  • Prise en main rapide et maîtrise complexe
  • La musique jazz
  • Le chara design

Points négatifs

  • La traduction affreuse
  • Bugs graphiques mineurs
  • Manque d'une bonne liste des combos
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