Test : Assassin's Creed IV : Black Flag - Xbox 360

Assassin's Creed IV : Black Flag - Xbox 360
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Après les croisades, la renaissance italienne et la guerre d'indépendance des USA, Assassin's Creed revient cette année au temps où piller, violer et mettre à sac était super à la mode dans les destinations balnéaires les plus hypes d'aujourd'hui, ainsi que sur les mers qui les séparaient. Bienvenue chez les pirates.

Test effectué à partir d'une version PS3

Avant d'aborder Assassin's Creed IV : Black Flag, faisant un rapide point sur la situation scénaristique. Nous vous rappelons que dans cette série, nous suivons traditionnellement deux histoires en parallèle, celle du personnage au présent et celle de celui du passé, dans l'animus (machine permettant de revivre les souvenirs d'un ancien assassin dans le temps). En essayant de ne pas complètement vous spoiler le dernier épisode au cas où , il faut savoir qu'à la fin de celui-ci, un arc s'était clos. L'histoire que nous suivions depuis le premier épisode avait connu un certain dénouement, tout en laissant la porte très très grande ouverte au démarrage d'un nouveau chapitre dans le scénario de la licence. Et là, clairement, c'est une première vraie déception. Il semble qu'avec la fin de l'arc Desmond, Ubisoft en ait aussi terminé avec l'histoire qui nous tenait en haleine depuis les débuts de la série. Vous incarnez maintenant, dans une vue à la troisième personne que l'on présume choisie pour l'immersion, un employé d'Abstergo de nos jours. Celui-ci entre dans l'animus pour récolter des données afin de réaliser avec Ubisoft un grand jeu de pirates. Oui oui. Donc, faites une croix sur le double scénario, celui du présent semble être devenu un joyeux prétexte à nous faire vivre des tas de prochains épisodes à différentes époques sans vraiment avoir à se soucier d'une quelconque cohérence avec l'aventure principale.

Celui qui pille avec un petit vaisseau se nomme pirate ; celui qui pille avec un grand navire s’appelle conquérant

Assassin's Creed IV : Black Flag vous propose d'incarner le Capitaine Edward Kenway, grand-père de Conor, héros indien du précédent épisode. Impétueux, bagarreur et n'écoutant que l'appel de l'argent et de l'aventure, Ed est un petit peu différent de ses aïeuls pour son côté "anti-héros". Son histoire est probablement la moins aboutie de la série, et on écarquille un peu les yeux au début quant aux incohérences narratives. Par exemple, Ed n'a pas besoin de formation pour être assassin. Il semble que l'on puisse être simple mousse d'équipage et maîtriser course sur les toits et assassinat de manière parfaitement innée. Question scénario, c'est donc plutôt misérable, et vous ne jouerez pas à AC IV pour cela, clairement. La promesse de cet épisode est un grand open-world où tout est possible. Celle-ci est tenue dans un sens, puisqu'effectivement il y a des kilomètres de mer à parcourir et pas mal d'endroits à visiter sur terre. Assassin's Creed est toujours aussi beau, voire plus que d'habitude avec des décors féeriques d'îles paradisiaques, des villes portuaires plutôt belles (Nassau, joli port de pêche) et des jungles verdoyantes à la végétation luxuriante. Mais l'élément dans lequel vous évoluerez le plus souvent dans Black Flag reste quand même l'océan. La mer, la mer, et encore la mer. Une chose est sûre, si vous n'avez pas accroché avec le principe des batailles navales dans Assassin's Creed III, passez tout de suite votre chemin puisque vous passerez énormément de temps sur l'eau dans Assassin's Creed IV. En effet, le Jackdaw, votre navire, est en quelque sorte votre second personnage principal, tant on passe de temps à essayer de l'améliorer et le faire évoluer afin d'être de taille contre les flottes espagnoles, portugaises et anglaises qui sillonnent les mers.

Surcouf était corsaire. Après il a vendu de l'informatique et a fait faillite. Mais il a commencé corsaire

Et pour améliorer le Jackdaw, il faut des sous (monnaie en vigueur ici, le Real) ainsi que des matières premières. Et c'est là une des notions qui, selon nous, change le plus dans AC4 : le loot. Vous vous retrouverez assez rapidement avec un seul objectif, amasser suffisamment de bois, de tissus et de métal (surtout le métal d'ailleurs) pour améliorer le Jackdaw. Pour ce faire, il n'y a pas 36 solutions, il faut attaquer les autres navires qui bien souvent ne vous ont rien demandé. Les batailles navales sont plutôt bien gaulées. Il faut manipuler votre embarcation pour être le plus destructeur possible en fonction de votre armement et savoir se positionner intelligemment pour être le moins exposé possible face aux tirs ennemis. Une fois l'adversaire suffisamment amoché, vous avez le choix. Soit le couler et ne récolter que 50% de ce qu'il transportait, soit passer à l'abordage et vaincre son équipage. A ce moment, il faudra donc quitter la barre et passer sur le pont de l'ennemi pour régler vos comptes mano à mano. On vous demandera d'éliminer un certain nombre d'adversaires pour que le bateau vous soit acquis, ainsi que, parfois, quelques objectifs additionnels (détruire les réserves de poudre, abaisser le pavillon ennemi...). Les batailles navales sont certes sympathiques, mais prennent vraiment trop de place dans l'expérience selon nous, surtout au début. On passe des heures à looter, à chercher à la longue vue les bateaux qui pourraient contenir ce dont on a besoin pour faire évoluer son navire. Et on a quand même souvent l'impression que l'on cherche à nous occuper à tout prix en dehors de l'histoire.

Une mer calme n'a jamais fait un bon marin

Entre les batailles navales qui prennent beaucoup de temps, les détours que l'on fait sur l'eau parce qu'on a croisé un lopin de terre à explorer et qu'on nous a promis un trésor dessus, les marins naufragés au mileu de l'eau (qui viennent grossir les rangs de votre équipage) et les caisses de matières premières éparpillées qui nous font faire des zig zags permanents pour les récupérer, on est en quelques sortes obligés de répéter les mêmes actions longtemps, pendant environ les 2/3 de l'histoire. Et quand on joue à un Assassin's Creed, l'attente première n'est pas forcément de jouer les marins et looter, looter et encore looter. Autres activités nautiques au Club Med Black Flag, la plongée sous-marine et la pêche au gros. La première consiste à explorer les épaves échouées au fond de l'océan pour en récolter les trésors abandonnés. Il vous faudra éviter les requins en vous planquant dans les algues et les bouts d'épaves, ne pas se frotter aux méduses et aux oursins, ainsi que gérer votre respiration grâce à des tonneaux d'air disséminés ça et là. L'activité est sympathique, certes, mais reste assez redondante. La pêche au gros est plutôt ludique elle aussi, vous demandant de viser au harpon une cible mouvante dans l'eau en essayant de ne pas se faire détruire son petit kayak. La chasse en mer, tout comme celle sur terre, permet de récupérer en dépeçant les cadavres quelques matières pour crafter. Ainsi, vous pourrez confectionner des holsters, des munitions et autres bonus pour Edward en... lootant, une fois encore oui.

Hmmm !! Ils sont fameux les bâtonnets dégueux du Captain Bigleux !

En conséquence de quoi cet épisode est un peu spécial puisqu'il met principalement les batailles navales à l'honneur. Certes, elles sont plutôt cool dans l'ensemble mais ce n'est pas vraiment ce que l'on vient chercher. Au final, on ne crapahute pas suffisamment sur la terre ferme à notre goût et en termes de nouveautés, on est très proches du degré zéro. Pour les armes, on peut effectivement tenir une épée dans chaque main maintenant, et la sarbacane déjà présente dans l'épisode Vita est maintenant disponible. Mais le système de combat, qui commence d'ailleurs à prendre un sacré coup de vieux, n'ayant pas changé d'un iota, le jeu n'en devient que plus simple, surtout conjugué à une IA franchement à la ramasse depuis quelques temps déjà.. Cette simplicité qui finalement permet d'étaler 50 assaillants avec sa bite et son couteau devient franchement gênante puisque l'on a même plus vraiment besoin d'être discret, même lorsque c'est fortement conseillé. Si vous en avez marre de courir, rien de plus simple que de s'arrêter et d'étaler tout le monde. Si l'histoire n'est pas bien glorieuse au départ, elle devient tout de même plus intéressante dans ses 3 dernières séquences, mais admettez tout de même que ça fait un peu tard. D'autant qu'avant d'arriver à ce moment du scénario, la plupart des missions solos sentent le réchauffé et se répètent beaucoup trop souvent. On a du mal à sortir du schéma "suis ce mec, écoute-le, bute-le". Que nous reste-t-il au final ? Malgré ses défauts, difficile de jeter la pierre trop fort à cet Assassin's Creed IV Black Flag dans la mesure où il reste un assez bon jeu dans l'ensemble, notamment grâce à ses bases solides et sa durée de vie immense pour peu que vous aimiez l'eau et le loot. D'autant qu'il y a profusion d'activités à réaliser en dehors de l'histoire. Chasser, pêcher, récupérer des fragments d'eden, des partitions de chansons pour son équipage, détruire les navires ennemis, assaillir les forts, réaliser des contrats d'assassinats... Une grande diversité d'actions pour s'occuper, mais au final rien de très intéressant.
A sortir un épisode par an avec la régularité d'un métronome, on finit dans une configuration où le nouvel opus est moins bon que le précédent, et c'est vraiment dommage. Avec 6 ans d'Assassin's Creed, on bénéficie forcément d'une forte expérience accumulée au fil du temps et l'on obtient donc un titre qui est certes très bon dans le paysage vidéo-ludique général, mais qui reste en demi-teinte par rapport à ses prédécesseurs. Le focus a été fait sur les batailles navales de A à Z et ce choix a été visiblement fait au détriment du reste, c'est à dire l'essence même de la série. Pas ou très peu de nouveautés de gameplay (en dehors de l'eau), un scénario franchement décevant, pas mal de bugs (collisions principalement), une IA et un système de combat qui commencent à sérieusement vieillir... Difficile de ne pas s'offusquer devant tant de défauts. Assassin's Creed IV : Black Flag est certainement un bon jeu de pirates, mais pas un bon Assassin's Creed et n'a pas la carrure d'assumer le statut de numéro 4.
29 octobre 2013 à 08h02

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Points positifs

  • Dans l'ensemble très joli
  • Certains décors sublimes
  • Des heures et des heures d'activités annexes pour s'occuper
  • Les batailles navales très réussies...

Points négatifs

  • ... mais il ne reste pas grand chose si vous n'aimez pas ça.
  • Pas mal de bugs
  • IA et système de combat qui commencent à sérieusement vieillir
  • Dimension narrative très décevante
  • Redondance des missions solos pendant longtemps.

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