Test : Quake 4 - Xbox 360

Quake 4 - Xbox 360
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Après une performance tout à fait honorable sur PC, Quake 4 se voit porté sur le nouveau frigo blanc de Billou. Dégaînez les pads et ressortez vos gants cloutés, ça va saigner dans les chaumières !
Cela fait quatre ans que Raven Software, créateur de Heretic, Soldier of Fortune et repreneur de la série des Jedi Knight, développe Quake 4 dans le plus grand silence. Bien sûr, Activision a tenté de faire monter un peu le buzz au salon de l'E3 2005, mais c'est tout. Pour ainsi dire, on savait que ce quatrième épisode serait un portage de la version PC, prévu pour octobre. On savait que cette version serait basée sur le moteur de Doom 3 et qu'elle proposerait un mode solo en complément de son mode multi, avec un scénario dans la continuité de celui de Quake 2. Même s'il tient sur un timbre poste (après avoir tenté d'envahir la Terre et être repoussés par les terriens, les Stroggs se font envahir chez eux), il s'agit là du meilleur scénario de la série, avec des rebondissements et tout et tout. Mais ne vous emballez pas, hein, on reste dans le registre "jeu d'action bourrin et con", pas de quoi s'affoler.

Moi vois, moi tue

Pour tout vous avouer, j'ai toujours été sceptique face à ce Quake 4 : jeu développé en secret, un univers pas tellement inventif et des décors rappelant vraiment ceux de Doom 3. En plus, que faire d'une campagne solo, alors que le mode multijoueur de Quake 3 avait été un must en son temps, et qu'il est toujours très joué en LAN et sur le net ? Ma plus grosse interrogation venait de cette version Xbox 360 : la config requise sur PC est inférieure à celle demandée par Doom 3. Or, Doom 3 est sorti sur Xbox 1 et Quake 4 sur Xbox 360, cherchez l'erreur...
Et pourtant, je ne m'étais qu'à moitié trompé. Tout d'abord, le mode solo est une excellente surprise. Alors bien sûr, ça reste excessivement primaire, on tue des monstres à gogo, on active des interrupteurs, et ainsi de suite jusqu'à la fin des niveaux, mais ça reste diablement jouissif ! La mise en scène, très scriptée et très épique, n'est pas sans rappeler Call of Duty, puisque le début du jeu vous lance dans un affrontement entre Stroggs et humains, avec des coéquipiers qui se font laminer les uns après les autres. C'est joli, sur un grand écran, ça pète de partout et on rentre très vite dans le jeu. Mais cette première partie est la moins intéressante du jeu et pourtant, elle dure quand même trois heures. Votre personnage est lent, peu armé et les niveaux ne font pas preuve d'une grande originalité. En plus, ce début est constitué de nombreuses séquences à bord de véhicules à la jouabilité complètement ratée. De toute façon, n'espérez pas des miracles avec Quake 4 sur ce plan-là : le maniement au pad reste assez approximatif, et même si la manette de la Xbox 360 est précise, on n'atteint pas les sommets de précision du PC.

Et puis la lumière fut

Passée cette introduction un peu molle, on commence à réellement entrer dans Quake 4. Les décors deviennent plus recherchés, avec des bases Stroggs de toute beauté, bien plus travaillées et originales que les bases de Doom 3, et les niveaux sont assez immenses. Alors d'accord, il y a des temps de chargements pour passer dans les différentes sections, mais on a vraiment l'impression de s'enfoncer dans une tour immense : on s'y croirait ! Comme vous pouvez le constater, le moteur graphique est une adaptation parfaite de la version PC, les optimisations en moins. Du coup, le frame-rate en prend parfois un coup, une honte pour une console censée être beaucoup plus puissante que les PC actuels. Toutefois, les décors sont bourrés de détails, bien animés (avec un mélange de chair et d'acier très réussi), les effets de lumières sont toujours aussi impressionnants, et en plus, la modélisation des armes et des personnages a beaucoup progressé. Pour un peu, on aurait presque envie d'y jouer avec une main dans le slip, comme le dirait Dudy... à condition d'avoir une TV HD : la version VGA ne supporte qu'une pauvre version pixellisée, et le jeu manque cruellement de précision sur une télé à tube.
Côté sonore, rien à dire : la musique est envoûtante et ponctue très bien les différentes scènes. Si la traduction française est très correcte (à quelques bévues près), les bruitages restent assez anecdotiques et peut-être un peu trop "quakeux" vu l'ambiance plus réaliste que les opus précédents. Mais l'esprit reste parfaitement conservé et Raven a fait du bon boulot : on voulait du Quake et nous voilà servis.

Juste ciel, j'ai retrouvé mon scotch !

Toujours avec la volonté de garder l'esprit originel, les mouvements restent les mêmes et la jouabilité reste un cran en-dessous de Call of Duty, notamment à cause du mode visée, absent ici. Dans le mode solo, vous aurez à recharger vos armes : veillez donc à ne pas vous trouver avec un chargeur vide juste avant de rusher ! D'ailleurs, l'arsenal reste lui aussi conventionnel, même si vous remarquerez quelques légères différences puisque le Plasma Gun et le BFG 9K ont été remplacés par des équivalents. Contrairement à Doom 3, Quake 4 vous permettra de combiner lampe de poche et arme. Attention hein, pas n'importe quelle arme, puisque vous devrez obligatoirement vous balader avec votre mitrailleuse pour ça. M'enfin on ne s'en plaindra pas, puisque toutes les armes du jeu sont plutôt bien balancées, mode multi oblige. Côté monstres, on sent là-aussi l'inspiration ID Software puisque les Stroggs émettent un petit cri foireux avant de vous attaquer. Sans être bien originaux, les différents monstres restent sympas (enfin sympas... je me comprends) et rappellent la belle époque, sans oublier quelques boss de fin, malheureusement faciles à battre car il suffit pratiquement de foncer en fermant les yeux, l'arme ultime à la main.

Calme-toi Tomate, ce n'est que Quake...

Mais pourtant, Quake 4 n'est pas non plus le jeu du siècle. Certes, les décors sont jolis, les niveaux bien bourrins et l'ambiance sympa, mais le style reste inévitablement old-school, avec une panoplie de mouvements limitée, des ennemis très cons et un mode multijoueur qui se résume grosso modo à du deathmatch. D'ailleurs parlons-en un instant : si ce deathmatch plaît aux joueurs PC, ici, sur Xbox 360, la pilule est beaucoup plus difficile à digérer. Les maps sont laides, le ping assez élevé, et les serveurs assez vides. Ajoutez à cela de grosses difficultés pour viser, un frame-rate assez bas et une limitation à huit joueurs maxi sur le Live, et vous m'aurez compris qu'il vaudra mieux se contenter de la campagne solo. Et gare à votre portefeuille, puisque la durée de vie ne dépasse pas la dizaine d'heures, pour 70 €, soit une quinzaine d'euros de plus que sur PC. Pour compenser, notez que Quake 2 est offert avec le jeu.
Une déception sur Xbox 360 : si la campagne solo n'a pas perdu de son charme puisque les faiblesses du frame-rate et de la jouabilité sont compensées par du plus spectacle sur grand écran, le mode multijoueur ne vaut plus un clou. Ajoutez à cela une jeu vendu 70 € et vous aurez compris que c'est vers la version PC qu'il faut se tourner... ou vers Call of Duty 2.
23 décembre 2005 à 14h58

Par

Points positifs

  • Du grand spectacle
  • Campagne solo toujours aussi sympa
  • Nécessite une bécane moins coûteuse que sur PC

Points négatifs

  • Chûtes de frame-rate
  • Jouabilité moins bonne
  • Multijoueur très décevant
  • Cher

Gribouillé par...

Monsieur Tomate

Monsieur Tomate

Grand gourou

Depuis la fondation de GameHope en septembre 1999 sous le nom de HardGamers, le taulier du coin n'a cessé d'abuser de son fouet pour faire régner la terreur parmi son équipe. Ingénieur en informatique le jour, tyran impitoyable sur GameHope la nuit, on ne l'arrête jamais et gare à vos fesses si vous vous trouvez au travers de sa route lorsqu'il a en tête un énième plan diabolique, vous risqueriez de boîter le lendemain...
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