Test : Sega Rally - Xbox 360

Sega Rally - Xbox 360
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SEGA Rally est l’héritier d’une longue lignée de jeux de courses arcades réalisés par la firme au hérisson bleu. Depuis Super Monaco GP sur Mega Drive, en passant par Daytona USA sur Saturn et Dreamcast et F-Zero GX sur Game Cube, SEGA n’a jamais renié l’orientation résolument arcade de ses racing games, à de rares exceptions près (SEGA GT, F355 Challenge). Laissant en général libre-cours aux conduites les plus extravagantes, SEGA Rally est le remake du jeu éponyme sorti sur Saturn en 1995 qui avait marqué son époque grâce à une technique irréprochable. Premier soft d’un « SEGA Racing Studio » , fraîchement ouvert, SEGA Rally réussit-il le pari du remake de bonne facture, ou surfe-t-il uniquement sur l’exploitation lucrative d’une licence vieille de plus de 12 ans ?
Proposant une interface des plus simples, on navigue ici dans des menus se présentant sous la forme de photos, offrant différents types de championnats, la majorité n’étant accessibles qu’en remportant assez de points dans la ligue amateur. Pas de mode histoire ici, donc, dans le style d’un Race Driver Grid ; le joueur rentre directement dans le vif du sujet en choisissant parmi trois voitures de rallye au départ (une multitude d’autres véhicules et de décorations étant déblocables), puis peut opter pour la qualité de ses pneus (taillés pour la route ou le hors piste, le tuning se limitant à ce choix) et le choix de la transmission. Sans fioritures ni ajouts superflus, on peut se lancer alors dans le cœur du jeu : la course en elle-même.

Long water splash

A la première prise en main on retrouve tout de suite les sensations de SEGA Rally Championship 2 sur Dreamcast, c’est-à-dire qu’on a le sentiment de piloter des savonnettes au fond d’une baignoire emplie d’huile : au moindre mouvement du stick ou du volant, le véhicule réalise une embardée et prend un virage à 90° en insistant à peine. Difficile de ne pas être rebuté de prime abord, donc, et pourtant, une fois domptée avec de l’entrainement (beaucoup d’entrainement, le soft étant excessivement difficile), le plaisir de la conduite et le frisson de la compétition sont bien au rendez-vous. Anticiper chaque virage en maitrisant sa vitesse et sa conduite en fonction de l’annonce du copilote est à la fois indispensable et un vrai régal pour les sens.
Les différents types de terrain viennent corser le challenge : glace, neige, boue, route, sable et autres flaques d’eau doivent être appréhendés avec un style de conduite différent et un contrôle des dérapages optimal. Comme à l’accoutumée, il s’agit de connaitre les circuits le mieux possible, voire par cœur pour ne pas laisser l’intelligence artificielle, extrêmement rigide, distancer le véhicule du joueur. Car ici, les concurrents ne font aucun cadeau : il suffit d’érafler les bords de route pour se laisser distancer ou rattraper par un poursuivant à l’affût de la moindre erreur de pilotage. Plusieurs modes de jeux, assez classiques, viennent se greffer au championnat pour ajouter à la durée de vie du soft : Time Attack, Course Rapide, et surtout Mode en Ligne. Ce dernier est une vraie réussite en terme de fun, mais propose parfois quelques bugs navrants… Il m’est arrivé de faire une partie où les voitures adverses étaient soit en permanence en plein vol, soit en mode « pong », rebondissant à l’infini d’un bord à l’autre de la piste. Décidément, depuis Outrun Online Arcade (buggé lui aussi), SEGA a parfois un peu de mal à gérer le mode en ligne de ses meilleurs jeux de course. En termes de difficulté, on est bien loin de la série des Colin McRae DiRT ou encore des Forza Motorsport, où gameplay et conduite assistés sont devenus la norme.

De l’immersion et de la richesse visuelle…

Parmi les productions récentes, SEGA Rally s’assure une place sur le podium des plus beaux jeux de course sans trop de difficulté, si tant est que l’on adhère à la patte graphique peu réaliste du jeu. Ici, point de circuit en ville aux graphismes détaillés mais bien des textures et un background naturel ultra-colorés, le tout s’affichant avec fluidité et presque sans clipping. On verra aussi bien des animaux sur le bord de la piste que des avions de chasse enfumant le ciel, ou des hélicoptères en mouvement au bord d’une falaise. On est bien loin des textures assez ternes et du clipping omniprésent du premier DiRT ou même plus récemment de FUEL. D’autant plus que les effets de particules foisonnent, ajoutant à l’impression de vitesse et au feeling « tout-terrain » du jeu. Mais là où le titre impressionne, c’est par la gestion de la déformation du terrain : tour après tour, les véhicules laissent leur empreinte de plus en plus profondément dans le sol boueux ou enneigé, et traverser l’une de ces marques active automatiquement la fonction vibration de la manette, ajoutant grandement à l’immersion. Très arcade, les collisions donnent lieu à des résultats assez surprenants parfois, et ne déformeront jamais les bolides.
La bande-son, sans transcender, est agréable quoiqu’inégale. Certains BGM assurent le frisson par des envolées de violon ou des riffs de guitare assez prenants, mais ne resteront malgré tout pas en mémoire, une fois le jeu sorti de la console. On retrouve la sempiternelle voix de copilote annonçant par ses « easy left » et autres « medium right » la configuration du circuit, couvrant le vrombissement des moteurs, dont le réalisme est saisissant, surtout avec un ensemble 5.1 (on peut classiquement déterminer la position d’un véhicule nous talonnant grâce au bruit du moteur émis par telle ou telle enceinte).
SEGA Rally est une réussite qui ne plaira pas à tous. Sorte de mix postmoderne, alliant gameplay et difficulté old school à une technique de pointe innovante (je pense à la déformation du terrain), le titre mérite toute l’attention et le temps des joueurs avertis. Il est par ailleurs une véritable prouesse lorsqu’on sait qu’il est le coup d’essai de Sega Racing Studio. Comme quoi la firme et ses studios sont aujourd’hui capables du meilleur comme du pire…
03 juin 2010 à 01h26

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Points positifs

  • La réalisation exemplaire et colorée qui en met plein la vue
  • La déformation du terrain
  • La difficulté old school assurant une gigantesque durée de vie

Points négatifs

  • Seulement 6 voitures en course
  • Pas de déformation des véhicules
  • Trop exigeant pour la plupart des joueurs
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