Test : Quantum Break - Xbox One

Quantum Break - Xbox One

Quantum Break - Xbox One

Genre : Aventure avec du fantastique dedans

Partager
Sérieux les gars ? Qui a cassé le temps ? Non parce qu'il y a des sujets avec lesquels il faudrait éviter de déconner. Péter le temps, c'est quand même une sacrée grosse boulette. Bien pire que le vase de Soisson par exemple. Bon, je vais passer l'éponge parce que mine de rien, c'est une bonne excuse pour avoir des pouvoir vraiment rigolos.

Test effectué à partir d'une version Xbox One

Quantum Break est la nouvelle licence du studio finlandais Remedy. Quoi ? Ça ne vous dit rien ? Ils sont pourtant à l'origine des excellents Max Payne 1 et 2, et par là même du fameux bullet-time, une feature de gameplay permettant de ralentir le temps pour, l'espace d'un saut latéral avec un flingue dans chaque main, ajuster plusieurs headshots bien sentis à ses ennemis. Remedy, c'est aussi un partenariat de choix avec Microsoft depuis la Xbox 360 et leur titre ô combien génial Alan Wake. L'un des titres phares de la précédente console de Microsoft qui, s'il ne brillait pas forcément par son aspect technique, proposait une gestion très intelligente de la lumière et des ombres, un gameplay original même si un petit peu redondant, mais surtout une narration bigrement bien gaulée. 

"Oh Bravo". Sam Beckett, Code Quantum.

Première très bonne surprise lorsque vous installerez Quantum Break d'ailleurs, Alan Wake, version 360 rétrocompatible, accompagné de ses 2 DLC The Signal et L'Ecrivain, vous sont offerts. On aurait peut-être apprécié aussi la présence du stand alone American Nightmare tant qu'à faire, mais sachez qu'il est aussi offert si vous précommandez le jeu chez certains revendeurs. D'autant que vous trouverez énormément d'easter eggs d'Alan Wake dans le nouveau Remedy, et ce dès le début du jeu. D'ailleurs, il serait peut-être temps de parler, justement, de notre sujet principal, à savoir Quantum Break.

"2.21 Gigowatts !! 2.21 Gigowatts !! Mon dieu !" Doc Emett Brown, Retour vers le Futur.

Dans Quantum Break, vous incarnez Jack Joyce, interprété par Shawn Ashmore (Iceberg dans X-Men, l'un des rôles principaux dans la série The Following...). D'autres acteurs respectables font d'ailleurs partie du casting, comme Dominic Monaghan (l'un des hobbits du Seigneur des Anneaux), l'excellent Aidan Gillen, que vous avez pu voir dans The Wire, mais qui incarne aussi Little Finger dans Game of Thrones, et l'inénarrable Lance Reddick, qui lui aussi interprétait l'un des rôles principaux de The Wire. D'un point de vue tout à fait personnel, deux acteurs de The Wire dans le casting, c'était le meilleur moyen de me convaincre de la qualité de l'aspect narratif du titre. Après un accident à l'université de Riverport, Jack Joyce se retrouve doté de pouvoirs spéciaux lui permettant d'agir sur le temps de différentes manières. Sa mission : empêcher que le temps ne se brise complètement.

" Qui t’as envoyé ?" " Toi, 35 ans après maintenant." "Ça c’est profond." Terminator 2.

Si le scénario peut vous paraître farfelu de prime abord, sachez pourtant que la narration est probablement le meilleur atout de ce titre. Pour ce faire, plusieurs features intéressantes ont été mises en place par Remedy. Un soin tout particulier a été apporté à la modélisation des visages des personnages in-game, et à leurs expressions. Il y a des vidéos narratives qui utilisent le moteur du jeu, mais surtout une sorte de mini-série séparant les chapitres du jeu qui n'est que du cinéma. C'est une véritable série que vous suivrez donc entre les chapitres du jeu. Même si le fait de faire appel à de véritables interludes cinématographiques a de quoi surprendre, elles s'intègrent de manière vraiment convaincante dans le titre. On regrettera en revanche que les vidéos, probablement lourdes et diffusées en streaming, rament assez fréquemment (sacré buffering), malgré une connexion fibre pour le test.

"Oh mon Dieu ! Ils les ont fait sauter leurs satanées bombes !" Charlton Eston, La Planète des Singes.

Outre l'aspect narratif du titre, vraiment qualitatif, il y a un gameplay plutôt bien étudié. Jack possède donc le pouvoir de manipuler le temps, et ce de différentes manières. L'esquive temporelle permet à Jack de courir très vite (en fait en ralentissant le temps autour de lui) pour se rendre d'un coin à l'autre d'une pièce sans que les ennemis ne s'en rendent compte. Il peut développer un bouclier temporaire autour de lui, qui dévie les balles. Jack peut aussi projeter un ralentissement du temps dans une petite zone afin, par exemple, d'immobiliser les ennemis qui y sont emprisonnés. Lorsqu'il tire dans cette zone, les projectiles qu'il balance s'accumulent pour, lorsque le temps reprend son cours, donner une charge surpuissante dans la tronche de l'ennemi. Avec une couverture auto plutôt efficace et un arbre de compétence assez intéressant dans son évolution, vous qui avez déjà scrollé sur la note devez déjà vous demander qu'est-ce qu'on a à reprocher à Quantum Break.

"Debout les campeurs et haut les cœurs, n’oubliez pas vos bottes parce que ça caille aujourd’hui ! " Un jour sans fin.

Le plus gros souci du titre tient à son rythme, franchement frustrant. Tout d'abord, il y a les phases de recherche et de plates-formes, lentes, trop présentes, et sans aucun challenge. Même si elles ajoutent du contenu intéressant à l'histoire du titre, leur omniprésence gâche beaucoup trop le rythme global. On retrouve des mécanismes déjà vus, par exemple dans Enslaved quand il faut faire agir le temps pour reformer un édifice détruit dans le présent. Si l'idée peut être intéressante, elle ne présente strictement aucun intérêt, puisqu'il faut juste appuyer sur un bouton à un endroit donné et passer rapidement. D'autant que si le gameplay était vraiment classique, on pourrait s'accommoder de ces longues phases de marche et de découvertes de lettres. Mais avec des pouvoirs pareils, on a très franchement envie de les utiliser. On arrive d'ailleurs aussi à l'un des plus gros reproches que l'on fait à Quantum Break, son manque d'imagination dans l'utilisation du gameplay et la platitude de son level design.

"Du vin, servante, que j’pisse à foison !" Godefroy le Hardy, Les Visiteurs.

Quel gâchis ! Avoir de telles capacités pour finalement ne les passer qu'à dézinguer des mecs depuis sa couverture, dans des niveaux pour la plupart très semblables dans leur construction les uns avec les autres. La seule originalité de certains ennemis est de devoir leur tirer dans le dos. SU-PER. De plus, avec de telles capacités, on aurait bien aimé avoir droit à quelques phases d'infiltration. Un mec qui arrête le temps quelques instants pour désarmer ses adversaires et les voir halluciner d'avoir les mains vides quelques instants plus tard. Permettre de se glisser derrière quelqu'un pour l'assommer et déplacer son corps, regarder un soldat voir ses potes disparaître les uns après les autres et ne pas comprendre pourquoi... Au final, on trouve qu'on a très peu joué à Quantum Break. Le jeu n'est pas bien long dans son ensemble (peut-être 7 heures, vidéos comprises ?), mais les phases de combat en représentent peut-être la moitié. Frustrant. Vous n'avez jamais rêvé d'être enfermé dans un grand magasin toute une nuit, avec l'autorisation de tout prendre ? C'est un peu comme si on accédait à votre demande, mais que n'aviez pas le droit de sortir du rayon charcuterie triperie. Ajoutez à cela pas mal de bugs, que l'on espère seront réglés d'ici à la sortie officielle du jeu (nous avons déjà eu une mise à jour de 5 gigas, attendez-vous donc à quelque chose du même acabit lorsque vous installerez le titre.


Quantum Break est un bon titre dans l'ensemble. Sa narration est excellente, le scénario est original et bien ficelé, et les choix que vous faites ont un impact limité, mais réel dans le déroulé de celui-ci. Le gameplay est plutôt bien fichu et bourré de bonnes idées. Pourtant, la réalisation n'est pas à la hauteur de ses ambitions. Rythme plutôt mal dosé entre action et exploration, phases de plates-formes trop présentes et sans intérêt, et surtout un manque cruel d'imagination en terme de level design. Dommage, certes, mais on surveille quand même les DLC qui arriveront par la suite, parce qu'honnêtement, le potentiel de Quantum Break est énorme. 
PS : Oui, j'ai fait et adoré Alan Wake.
01 avril 2016 à 08h18

Par

Points positifs

  • Scénario béton
  • Narration vraiment réussie
  • Gameplay original
  • Les clins d'oeil aux autres productions Remedy
  • La modélisation des visages
  • La scénographie de certaines scènes
  • Le casting très classe dans l'ensemble

Points négatifs

  • Des bugs en pagaille
  • Le level design trop classique
  • Les phases d'exploration sans intérêt
  • Mauvais rythme dans l'alternance exploration / action
  • Le partenariat Nissan n'est pas très discret

Gribouillé par...

JoKeR

JoKeR

Rédac' Chef

Présent sur le site depuis belle lurette, JoKeR est un homme à tout faire, entre la rédaction, la publication et la gestion des relations presse.
Revenir en haut