Test : Star Wars : Knights of the Old Republic - Xbox

Star Wars : Knights of the Old Republic - Xbox
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Plus qu'attendu par les Européens, notamment à cause de son accueil dantesque aux US (95/100 en moyenne), Star Wars : KOTOR sort enfin dans nos vertes contrées. Plus qu'un RPG, KOTOR ranime en chacun de nous la petite flamme wookie qui s'éteignait peu à peu. Et même si le jeu n'est pas imparfait, comme les américains ont souvent l'habitude de le laisser croire (ils s'enthousiasment pour un rien), Kotor est une réussite, qui montre à quel point l'univers Star Wars est applicable aux RPG.
C'est Bioware qui s'est attelé voilà quelques années au bon développement du titre. Ces petits nouveaux ont déjà eu sous leurs aisselles quelques grands noms comme Baldur's Gate ou Neverwinter Nights. Et si ces jeux font aujourd'hui parti des Bests RPG Ever, c'est surtout grâce à la maîtrise de BioWare. Ils étaient déjà là pour Fallout, dans lequel ils ont mis quelques pincées épicées. Bref, si Lucas Arts leur a confié le développement de KOTOR, c'était pas pour faire un Mario Party. Et le résultat s'en ressent. Autant vous l'annoncer d'emblée, si KOTOR est développé en parallèle sur PC et XBOX, c'est pour une raison bien simple : le titre s'adresse aux fans de RPG PC. Dans la pure veine NeverWinter Nights ou Morrowind. Ici, pas de belle donzelle à sauver à la Final Fantasy, ou de trésor à trouver à la Skies of Arkadia. Tssk tssk. Ce n'est pas pour les champignons que KOTOR a été réalisé sur une version allégée de Dungeons & Dragons 3e édition. Ce que je dis là en réjouira certains, je l'espère, car cela n'est pas un défaut, loin de là, et permet une immersion encore plus complète dans l'univers Star Wars.

Une aventure qu'elle est longue et pentue...

Dans KOTOR, la trame scénaristique vous prendra de longues journées. Vous rencontrerez des dizaines de persos secondaires, ferez des demi-douzaines de décisions concernant votre alignement, levellerez une vingtaine de fois avant d'accomplir l'objectif ultime, et visiterez une demi-douzaine de planètes. L'histoire se déroule 4000 avant l'histoire d'amour entre Anakin et Amidala (moi je dis qu'il fait ça pour le fric). Et ça se comprend : lorsque l'on voit le charisme des vieilles civilisations mécanisées et robotisées des épisodes 4, 5 et 6 comparé à la pseudo-Renaissance artistique que l'on est censé bouffer dans la première trilogie, c'est évident que la première solution est plus agréable pour monter un jeu. Enfin bref, vous aurez tout à loisir de créer un perso, physiquement unique et original (une histoire de phénotype et de méiose qui duplique les ADN, c'est dégueu), même s'il pourra continuer à évoluer par la suite, au fil de l'aventure.

Quelques amis, des quêtes secondaires, un kit de survie

Votre héros pourra développer ses aptitudes habituelles : force, intelligence, défense, und so weiter (ND Tomate : à tes souhaits) Par la suite, quelques subtils ingrédients de magie viendront compléter le tout. Enfin, concernant la Force, c'est le jeu qui -au fil des levels- repartira les points d'améliorations dans certains pouvoirs. La phase de création du perso détermine d'ailleurs si vous préférez une approche plus diplomatique, économie, ou guerrière du jeu, et les pouvoirs qui vous seront alloués varieront en fonction de cette première décision. La classe. Au fil de l'évolution de l'histoire, vous devrez faire des choix. Jouer le bon, la brute, le truand ou la pute, à vous de voir. Cela définira votre alignement, qui peut être Super Light, Light, Neutral, Dark, ou Super Dark (ND Tomate : noir foncé ?). Si vous voyez un groupe de sith se diriger vers un mendiant pour lui réclamer son pactole, vous pourrez ainsi vous opposer à ce pillage légal, tuer les sith, les aider à casser la gueule au malheureux, ou encore repousser sauvagement et bravement les sith pour piller vous-même le civil (ça a ses avantages). Votre alignement final ne devra être décidé que dans la dernière partie de l'aventure, et avant cela, vous pourrez hésiter, passer de light à dark, etc. Sachez néanmoins qu'être Super light vous fermera les portes de quelques quêtes secondaires allouées aux dark, et inversement. Quêtes secondaires nombreuses et bien fichues, qui de surcroît arrivent à jouer merveilleusement sur la vague Star Wars, en balançant des objectifs crédibles. Pas question de dégotter les Convers de Leo, mais plutôt de jouer les chasseurs de prime face à quelques mercenaires trop tape-à-l’œil... Voila ce que vous propose KOTOR.

Des combats adaptés au jeu console

Vous marchez dans l'allée principale de Blood Gulch. Joe le pantin pointe sa truffe en face de vous, à 20 pas. A gauche, le bar se remplit de badauds. A droite, le shérif fait sembler d'avoir des papiers important à vérifier dans son office. C'est parti, la dernière chance. Une dernière clopinette, une pose photo, un coup de "sais-tu danser la carioca" (si tu sais pas, suis bien mes pas), et chacun s'avance vers l'autre. Hum, bon, un menu à la con s'ouvre. C'est fou comment ça casse tout, ça. "Voulez-vous engager le combat ?". Voila ce qui apparaîtra lorsque vous passerez près d'un ennemi. Ca permet notamment de ne pas avoir des combats aléatoires à la FF (le truc le plus saoulant dans les RPG depuis l'apparition de Zeus). J'accepte. Le refus m'aurait fait fuir la zone. Mais j'accepte, qu'importe, j'ai mon honneur. Je suis un dark Side. Presqu'un sith. Ca c'est ce que je dis à mes parents, mais ils gobent tout. Mes 2 coéquipiers sont l'un light, l'autre neutral. Un groupe qui se tient. Ils se positionnent autour de moi. Je peux les incarner si je veux, mais j'aime bien jouer perso. C'est parti. Les combats sont un mix temps réel et tour par tour. On court autour de l'adversaire, en essayant d'éviter ses tirs. Mais pour pouvoir attaquer, il faut s'arrêter. Là, on choisit le coup à utiliser : utiliser son gun, son sabre, sa magie, ses pouvoirs de la force. Pendant ce temps, on est vulnérable et immobile. Là, c'est fait, tout est sélectionné. Les coups que j'ai préparés sont mis en attente. La partie tour par tour prend alors le dessus. Chacun notre tour, nous allons utiliser nos actions. Ainsi personne n'est mis en retrait. Ce système oblige le joueur à être toujours présent, l’œil grand ouvert contre son téléviseur. En même temps, il ne s'agit pas de cliquer frénétiquement sur "tir primaire" comme une brute. Plus qu'efficace, ce système et malin et permet de ne pas tomber dans les travers de Morrowind.

Techniquement et musicalement

Techniquement, c'est décevant. La XBOX n'exploite pas tout ce qu'elle a dans le ventre. Les persos sont bien animés, les décors sont vastes et variés. Mais ils restent parfois vides, les textures sont basiques, et l'aliasing fait une très belle apparition du début à la fin. Les petites vidéos de présentation à chaque changement de planète sont sympas, même si on ne peut pas les couper, et les combats sont plus réussis. Les droïdes et Cie permettent de varier un peu face aux 10 skins humains présents dans le jeu(c'est peu dans toute une population...). Forcément, pour un jeu XBOX, c'est plutôt moyen. Pas mauvais, non, mais il est difficile de comprendre pourquoi le moteur graphique ne se laisse pas plus guider dans des délires pyrotechniques. Le DVD avait peut être du mal à tout emmagasiner... Enfin, ne soyons pas rancunier, il est vrai que certains environnements sont énormes.
Musicalement, c'est très bon, forcément. Générique habituel de début, musiques d'ambiance variant selon les planètes, etc. Les voix en français sont de bonne qualité, même si certaines ont du mal à s'apposer aux personnages de leurs représentants virtuels. En anglais de toute façon, c'est impec. Le plus agréable est bien entendu le souci des détails concernant toutes les voix de toutes les espèces. Les ewoks et autres Chewbie seront au rendez-vous. Enfin, les bruitages des véhicules, armes et vibro-masseurs (3e appart à gauche, dans la commode de droite) sont impeccables là aussi.

Au final

La XBOX avait besoin de RPG, KOTOR arrive à point nommé. Génial sous beaucoup d'aspects, il possède heureusement quelques défauts qui nous rappelle que la vie réelle est mieux, car non aliasée. En dehors de cela, les possibilités de ce RPG sont grandes, très grandes, la durée de vie est longue, la variété des missions tout comme leur originalité sont au rendez-vous. Bref, KOTOR insiste, au travers d'une trame s'adaptant à vos choix, sur les importantes évolutions de votre perso et de son alignement. Depuis 10 ans que les fans de Star Wars demandaient un jeu capable de nous donner cette liberté de choix, on ne va pas cracher dessus.
Si techniquement KOTOR est moyen, le fond du jeu est excellent. Scénar' évolutif et évolution du perso sont les maîtres mots. Mais cela ne s'arrête pas là, et comptez des heures de sous-quêtes, de gestion d'inventaire, de bourlingage dans les bars branchés de la galaxie à la recherche de coéquipiers, et de mini-jeux de qualité, pour arriver à en voir le bout.
10 septembre 2003 à 19h41

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Points positifs

  • Evolutions du perso
  • Alignement du héros
  • Quêtes secondaires
  • Un vrai RPG à la sauce Star Wars
  • Grosse durée de vie
  • Mini-jeux, courses, etc
  • Gamepad bien exploité

Points négatifs

  • Techniquement bon, mais on s'attendait à une perle
  • Quelques lourdeurs dans l'interface
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