Test : Forza Motorsport - Xbox

Forza Motorsport - Xbox

Forza Motorsport - Xbox

Genre : Course automobile

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Vous êtes fans de simulation et vous ne pouvez pas vous affirmer en société en jouant à GTR ou à Gran Turismo 4 ? Pas de panique, Microsoft a pensé à vous et vous a concocté ce dont vous rêviez. Hit du siècle ou pétard mouillé ? Moi je le sais. Mais pas vous... ou du moins pas encore.
Sur le papier en tout cas, on vous promet monts et merveilles : graphismes sublimes, grosses cylindrées, décors enchanteurs, gestion des dégâts et guitares oversaturées à tout va. Ah, chez Microsoft, on ne lésine pas sur les moyens pour envoûter le client potentiel ! Dès le lancement du soft, l'ambiance y est en tout cas, une fois que l'on aura coupé l'infernale bande-son. Et le joueur du dimanche ne sera pas déçu, grâce au mode arcade qui permettra au premier plouc venu de vaincre les meilleurs pilotes IA de tout l'ouest. En activant toutes les aides, bien sûr.

A... A... A la queue leu leu !

Avec ces fameuses aides, le premier tour de piste s'avère d'une facilité déconcertante : une ligne verte vous indique la trajectoire idéale, et a la bonne idée de rougir lorsque vous négociez un virage un peu trop vite. Mais en général, c'est déjà trop tard, et ce premier contact avec le décor permettra de vous émerveiller devant un fait trop rare pour être souligné dans une simu : la gestion des dégâts ! Et avec les voitures officielles, qui plus est ! Et là c'est la révélation : Polyphony n'aura plus d'excuses quand ils diront que les constructeurs ne veulent pas qu'on abîme leurs voitures dans les jeux.
Ce premier contact vous montrera que Microsoft, à vouloir "s'inspirer" de Gran Turismo, en a même pris les défauts. Ainsi, les voitures pilotées par l'IA auront tendance à se la jouer : "je suis ma trajectoire idéale, je ne tente pas de gros dépassement et je dégomme le joueur s'il se trouvait là par hasard". Bon, j'exagère un peu et l'effet est déjà un peu plus réussi que dans le titre de Polyphony Digital parce que vous ne vous ferez pas dégommer à chaque fois, l'IA ayant appris à faire des dépassements. Il y a du mieux, mais ce n'est pas encore tout à fait ça ! Surtout quand on sait que dans les longues courses, vos adversaires se contenteront de passer au stand uniquement quand leur réservoir est vide...

Les clés de bagnole

Mais ce qui vous intéresse, ce ne sont pas les autres pilotes, mais VOTRE voiture. Et de ce côté-là, on est un peu déçus : la sensation de vitesse est incroyablement mal rendue, et vous aurez l'impression que votre Audi TT se traîne, même poussée dans ses derniers retranchements. En fait, vous vous rendrez compte que vous allez trop vite uniquement lorsque vous sortirez de la piste, après une entrée dans un virage un peu trop brutale. Rassurez-vous : vous finirez par vous habituer, mais ce serait sans compter sur l'autre problème. En effet, les freinages sont aussi mous que la sensation de vitesse. Mais c'est ici que le testeur non averti se planterait : il faut savoir faire la part des choses entre réalisme et fun. Et là, si vous cherchez un jeu privilégiant les bonds de 500 mètres et les dérapages de fous furieux, passez votre chemin et ressortez un bon vieux classique tel que Trackmania Sunrise ou Burnout 3. Par contre, si c'est la simulation qui vous intéresse, restez encore un petit peu... Allez quoi, faites-moi voir que je n'ai pas écrit ce test pour rien !

Yeah, ça décoiffe !

Rien qu'au niveau des règles, Forza Motorsport se targue d'être plus réaliste que Gran Turismo : cela peut paraître idiot, mais rares sont les jeux où vous êtes pénalisé si vous prenez des raccourcis, ce qui est le cas ici. Comme la gestion des dégâts est prise en compte, la conduite sera plus difficile si vous commencez à rentrer dans le décor. Sur ce plan-là, on n'atteint pas le sommet d'un TOCA Race Driver 2 mais l'effet reste sympa, avec des bouts de voitures qui ornent la piste après quelques tours de circuit. Cependant, comme vous recommencez avec une voiture neuve en début de course, autant arrêter le massacre et recommencer l'épreuve lorsque tout commence à partir en couille.
En ce qui concerne le réalisme, en revanche, je ne pourrais pas tellement me prononcer, mon contact avec le bitume dans la vraie vie se limitant au karting et à la Saxo. On va dire que Forza et GT sont à peu près équivalents mais qu'ils restent assez loin de GTR sur PC, ZE simulation pour oufs du moment. Par contre ce que je peux constater, c'est qu'avec "seulement" 250 voitures, Forza Motorsport fait bien pâle figure face à son rival Monsieur Gran Turismo 4, et encore je suis bien gentil car de nombreuses voitures se ressemblent. Mais est-ce un mal que le titre de Microsoft ne soit pas plus fourni ? A vous de voir si vous préférez errer pendant des heures dans les menus et lire du texte flou sur une télé à 50 Hz ou non.

"Plus tard, j'serai pilote de course !"

Comme dans tout jeu de course digne de ce nom, vous devrez passer par la case "mode carrière". Ici aussi, les avis divergent. En fait, Forza Motorsport, fait fi des permis si chers à la série de Polyphony Digital : dans ce monde capitaliste, tout s'achète ! Ainsi, vous progresserez en gagnant des sous, ces derniers vous permettant d'acheter des voitures plus puissantes et passer à un niveau plus élevé. Ce sont ces mêmes niveaux qui vous donneront accès à d'autres courses. Les permis de Gran Turismo permettaient de rendre le jeu un peu plus varié et d'apporter toute une série de défis intéressants. Ici, on se retrouve avec un banal enchaînement de courses comme on en a déjà vu des centaines. De plus, certains championnats au début sont assez barbants, tels que des courses entre des vieilles rognes amerloques ou des voitures de monsieur-tout-le-monde. Pour corser la difficulté, les développeurs ont utilisé la technique facile qui consiste à organiser des championnats dans lesquels vos concurrents sont mieux nantis que vous : ainsi, vous devrez participer à des courses où l'un de vos adversaires pilote un bolide, pendant que vous, vous vous traînez avec une daube sans nom. Bien entendu, la seule façon de pouvoir continuer le jeu est de réussir à battre un adversaire de toute façon trop rapide pour vous. Alors, bien sûr, ça rajoute un peu de piment au jeu, mais si l'IA et le gameplay étaient mieux rodés, les développeurs n'auraient pas eu besoin d'avoir recours à ce genre de tactique pour vous proposer un véritable challenge. Rassurez-vous cependant : si vous en avez vraiment dans le pantalon, ce n'est pas ça qui devrait vous arrêter.

Fast and Furious. Sans le fast, ni le furious.

On notera tout de même quelques vraies nouveautés, comme la possibilité de tuner sa voiture en modifiant certaines de ses pièces comme l'aileron, et vous pourrez même lui coller des vinyles pour donner à votre 206 un look de djeunz à donf dans le staïle. Yeah !
Aussi marrant qu'inutile, le mode Drivatar vous permettra d'apprendre à conduire à un pilote virtuel. Pour cela, vous effectuerez des tours de piste et ce pilote essaiera de vous imiter, avant de se lancer dans les championnats à votre place. L'intérêt ? Pratiquement nul : vous pourrez mieux vous rendre compte de vos défauts et vous pourrez récupérer une partie de la thune qu'il aura gagnée, mais après quelques minutes, l'ennui prend rapidement le dessus. Ne soyons pas de mauvaise foi non plus : après quatre épisodes, l'intérêt des permis de Gran Turismo est devenu assez douteux lui aussi, et on ne peut que saluer l'initiative de Microsoft à tenter quelque chose de nouveau.
Vous pourrez également jouer à plusieurs via le Xbox Live. Tout cela aurait pu être plaisant si les développeurs s'étaient bien gardés de le fusionner avec le mode carrière : en effet, vos parties sur le Live vous permettront de gagner des crédits, qui seront alors disponibles en mode solo. Autant dire que ceux qui n'ont pas le Live se sentiront lésés, et que les autres seront blasés de voir l'ambiance qui peut régner lors de certaines courses. On n'est pas là pour s'amuser, on est là pour gagner des crédits. Point. Mais là aussi, c'est mieux que rien, comparé à un certain jeu de Polyphony Digital qui visiblement n'a pas encore entendu parler du net...

Le plus beau jeu de course de tous les temps (tm)

Forza Motorsport n'est pas moche à regarder mais aurait pu être bien plus beau. Le jeu s'en sort très bien pour ce qui est modélisation des bolides, mais on se retrouve à peine un cran au-dessus de Gran Turismo en ce qui concerne les décors. Ces derniers sont fades, assez pauvres et on aurait aimé davantage de courses pittoresques et moins de courses sur des circuits classiques. Sans oublier qu'il fait toujours beau dans le joli monde de Forza Motorsport. En plus, la fluidité reste assez décevante : ça ne rame jamais, certes, mais on ne dépasse guère les 20 ou 30 images par seconde. Rien à voir avec la perfection de Gran Turismo... le 3, hein.
Au final, nous sommes en présence d'une simulation réservée à ceux qui privilégient le réalisme au fun et qui en ont marre de l'écrasante domination de Polyphony Digital sur le marché des consoles. Si vous n'êtes qu'un pauvre joueur du dimanche, vous pouvez tenter l'expérience, grâce aux nombreuses aides proposées, mais je vous conseille plutôt de vous pencher vers un titre plus grand public style Project Gotham Racing 2 ou Burnout 3, autrement plus funs.
19 mai 2005 à 13h50

Par

Points positifs

  • La seule vraie simulation d'actualité sur Xbox
  • Accessible aussi bien aux débutants qu'aux joueurs confirmés
  • Quelques nouvelles idées

Points négatifs

  • Absence d'une vraie sensation de vitesse
  • Pas assez fun
  • Manque de variété dans les décors

Gribouillé par...

Monsieur Tomate

Monsieur Tomate

Grand gourou

Depuis la fondation de GameHope en septembre 1999 sous le nom de HardGamers, le taulier du coin n'a cessé d'abuser de son fouet pour faire régner la terreur parmi son équipe. Ingénieur en informatique le jour, tyran impitoyable sur GameHope la nuit, on ne l'arrête jamais et gare à vos fesses si vous vous trouvez au travers de sa route lorsqu'il a en tête un énième plan diabolique, vous risqueriez de boîter le lendemain...
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