Test : Oddworld : la Fureur de l'Etranger - Xbox

Oddworld : la Fureur de l'Etranger - Xbox
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Deux ans après l'arrivée d'Abe et de son pote handicapé Munch sur Xbox, le monde d'Oddworld revient à l'honneur. Mais les développeurs ont cette fois décidé de délaisser nos deux comparses pour se focaliser sur un personnage mystérieux et plus que charismatique : L'Etranger. On abandonne les rots, et les pets grossiers, ça va nous manquer. Mais on découvre ici un gameplay plus incisif et plus adapté à la Xbox, permettant aux développeurs de se racheter auprès des fans déçus par Munch.
Dans un souci de renouvellement de la série, les développeurs s'essaient dans chaque épisode à la création d'un nouvel héros. Si dans les deux premiers opus, sortis voila belle lurette sur PlayStation, le héros unique était le célebrissime et plus que charismatique Abe, c'est Munch qui a eu la vedette lors de l'arrive de la série sur XBOX. Le résultat était sympathique, tout le monde s'était excité sur le bond technique qu'avait fait la série, mais la saga avait un peu perdu en intelligence et en dynamisme. Le gameplay si efficace dans les deux premiers opus en 2D semblait avoir du mal à se trouver dans un univers en 3D, c'était évident. Comment alors poursuivre une série sensée durer pendant encore de longues années??

Plusieurs années de longues réflexions et de brainstorming complexes...

Après avoir mûrement réflechi face à l'accueil mitigé de Munch Odyssee, Oddworld inhabitants est arrivé à une conclusion : la série n'est pas centralisée autour d'un personnage, ou d'un gameplay. Que nenni. Mais autour d'un humour, d'un univers, où lutte contre l'autorité et discours écolo sont les vecteurs principaux! A la porte les usines souterraines des premiers opus! Au revoir énigmes délirantes et autres personnes que l'on pensait indispensables (à savoir Abe ou encore Munch)! Non, ce nouvel épisode remet tout à plat : Vous êtes l'Etranger, un chasseur de primes dans la plus grande lignée des Spike Spiegel et autres, et vous devez gagner votre vie en jouant au flic et au voleur.

Un gameplay Hors-Sujet?

Il faut bien l'avouer, ce nouvel opus s'éloigne vraiment du gameplay jusque là propre à la série. Peu d'énigmes, de mécanismes à repenser, ou de larbins à sauver. Les développeurs en ont quand même intégré, pour contenter tous les publics, mais l'Etranger n'a pas vraiment ça dans le sang. Non, ici, votre objectif est d'arrêter la vermine environnante, de n'importe quelle façon -violente ou réfléchie- que ce soit.

Dis? Hé, dis! Je suis qui moi?

Dans un univers aux furieuses allures de Far West embrumé, votre histoire débute lorsque un chirurgien sûrement très compétent et très diplomé vous informe -petit sourire en coin- que l'opération nécéssaire à votre survie vous coûtera 20 000$. De nature très égoiste, vous allez alors devoir reunir cette somme dans les plus brefs délais, et ce exploitant principalement vos compétences en "Tir entre les deux yeux". Et hop, c'est parti, vous vous retrouvez à écumer les villes à la recherche de pancartes publicitaires du genre "Reward Bob l'Eponge 1000$ Dead or Alive" et autres "Avec Pantrex, oubliez les problèmes de vessie" (nous avons ici accès à un point propre à l'intimité de l'Etranger. Merci de garder ça pour vous). Ca y'est, vous pouvez prendre la manette.

Qui a dit que jouer les policiers était ennuyeux?

Après avoir choisi consciencieusement votre proit, et avoir questionné les villageois de la région, vous aurez alors assez d'informations sur la gengraine que vous recherchez. S'en suit alors généralement une course effrénée à travers des montagnes et quelques vallées à la végétation luxuriante, pour tomber -comme par hasard- sur une petite baraque pommée aux fortes allures de refuge. On appelle généralement cette baraque "la maison des méchants", et c'est là que se trouve le... bah le méchant... le gars qui rapporte du fric. En bon joueur de Halo et autres niaiseries, vous sortez alors le Lance-Roquette, prêt à dératizer la zone, ainsi que les 3km carrés alentours. Et c'est là que vous voyez que rapporter votre proie en vie vous permet de gagner 2 à 3 fois plus de fric... Aie, va falloir ruser...

Un minimum de réflexion! Mais juste un peu hein, après le fun reprend le dessus.

L'Etranger dispose de deux vues : une vue à la troisième personne, très pratique pour les déplacements rapides et les passages plate-formes du jeu, et une vue à la 1ère personne, à la Halo, où le héros peut alors viser bien plus précisément, et surtout utiliser son arme : une arbalète. Cette dernière dispose de 9 munitions, trouvables un peu partout dans l'univers d'Oddworld : vous pourrez projecter des putois, des guèpes, des araignées, etc. Chaque munition se révelera génialement utile dans un cas précis/ Le plaisir prenant rapidement le dessus, le joueur intelligent et cultivé tentera alors de PROVOQUER certaines situations.

Un exemple?

Attendre que plusieurs ennemis se regroupent pour leur lancer un putois qui pète au beau milieu, les voir suffoquer quelques précieuses secondes et ainsi les enlacer grâce aux toiles des araignées, ahaha, voila le genre de combo dévastateur que tout le monde adore. De l'action intelligente, délirante, et originale. On n'en demandait pas temps. Et en plus, on ramène les ennemis vivants, et ça, ça rapporte plein de fric, youpi...

Une réalisation pleine de charme

Pour retranscrire l'ambiance FarWest, les développeurs ont usé de concepts ingénieux. Les batiments, personnages, et environnements rappelent heureusement furieusement le design de génie propre à la série Oddworld. Mais le tout lorgne désormais sans vergogne sur les Westerns spaghettis. Le mix de ces deux backgrounds donne un coté "univers déjanté" qui pourrait facilement être l'oeuvre de visionnaires un peu détraqués à la Tim Burton. Y'a pas à dire, l'ambiance de la Fureur de l'Etranger est recherchée, savoureuse, et terriblement plaisante. Un vrai Farwest soupoudré de cotés glauques, torturés, où le couché de soleil chancelant est plus symbole du flou mystérieux qui recouvre le monde, que de la sympathique journée qui s'annonce. Comme à son habitude, les développeurs ont pris soin de parfaitement finaliser la cohésion technique du soft, avec une bande son aux petits oignons, ainsi que des vidéos génialissimes (l'intro est une perle de justesse et de frissons hollywoodiens) et des doublages déments. Rien à redire sur la technique décidément, Oddworld est le Square-Enix de la XBOX.

Au final

S'éloignant un peu de l'univers initialement balayé en long et en large par les 3 premiers opus, La Fureur de l'Etranger n'en est pas pour autant ininteressant. De nombreux éléments sont toujours là, comme l'humour délirant, et un game-design toujours aussi décalé et pourtant familier. L'Etranger est charismatique, et le diriger est un véritable plaisir, aussi bien en mode combat qu'en pleine balade sur les vertes plaines d'Oddworld. Le gameplay est novateur, et très bien balancé. Les combats sont très dynamiques, et donnent envie d'essayer des méthodes toujours plus mesquines, même si le travail de chasseur de prime est généralement limité à "renseignement en ville/balade en montagne/étripage chez l'ennemi". Heureusement, le scénario a quelques bases solides et nous apporte assez de révélations sur le héros, comme sur l'univers, pour nous faire perséverer. Reste que Stranger Wraith est un jeu rapidement bouclé. Ca n'est pas aussi rapide que Fable, mais l'action est ici beaucoup, beaucoup plus redondante, et les possibilités d'évolution plus limitées. On aurait bien aimé quelques phases de jeu délirantes (poursuite en parapente? En surf? Concours du plus gros mangeur de hot-dog? Tuning de son cheval? Je pense que chacun à assez de talent inventif pour trouver des jeux idiots, mince.), mais il faudra se contenter de poursuite contre la racaille de l'univers, et de quelques combats contre les boss locaux.
Répétitif et un peu court. Mais Oddworld nous livre pourtant un épisode au gameplay en béton armé, au background excellent, et à la réalisation génialement balancée. LA meilleure surprise Xbox de ce début 2005, sans hésitation.
07 mars 2005 à 01h09

Par

Points positifs

  • Le background, mélangeant crédibilité envoûtante et délires psychotiques
  • La réalisation, superbe
  • L'humour
  • Les combats à la 1ère personne, très jouables
  • Le héros, très charismatique

Points négatifs

  • Un peu court
  • Surtout assez répétitif
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