Test : Cold Fear - Xbox

Cold Fear - Xbox

Cold Fear - Xbox

Genre : Survival Horror

Partager
Resident Evil 4 vient de sortir et détruit véritablement tout ce qui a été inventé jusque-là. Aussi bien en terme de réalisation que de variété de l’action, le survival-horror a ici dépassé un nouveau palier, très bien. Ca n’est pas pour autant que les Français devraient subir la loi des yeux tamisés. Après avoir fait leurs gammes sur Alone in The Dark 4 (1.2 millions d’unités vendues au total), les Parisiens de Darkworks viennent d’achever Cold Fear, un titre au scénario de mauvaise série B, mais à l’ambiance parfaitement terrorisante. M’en fous, j’ai mon doudou.
Vous, vous aimez la mer. Le sable fin entre les doigts, les vaguelettes entre les pieds, et le soleil vif adouci par le vent marin. Le trip. Ni une ni deux, vous avez voulu faire surfeur en haute mer. Puis vos affinités vous ont finalement fait dériver au fabuleux métier de Garde côte. C’est tout pareil, mais avec le soleil remplacé par le vent, le vaguelettes par les vagues, et le sable par des tas de trucs qui veulent vous bouffer. Le bon job pour se faire des connaissances, lier des amitiés, et –qui sait ?- rencontrer l’âme sœur. Garde-Côte, plus qu’n métier, une passion.

Allez viens j’t’emmène au vent…

L’aventure commence sur les chapeaux de roue… Vous êtes sur votre bateau de surveillance, frêle esquif dans les tourments de Dame Nature. Vous avez envie de vomir, d’aller aux toilettes, vous avez peur, faim, et un bouquin à terminer au chaud, au fond de votre lit. Reste qu’un cargo à quelques mètres de vous semble en grave perdition. Ni une ni deux, prenant votre courage à deux mains, vous sautez sur le ponton, prêt à jouer les gros bras pour sauver d’éventuels survivants !! Taillaud, trop chaud !! La veuve ! L’orphelin ! J’arrive !!
Ah mon pote, dans quoi tu t’es pas embarqué…

C’est pas l'Homme qui prend la Mer…

Cold Fear vous propose ainsi une expérience unique, qui se déroule exclusivement sur un cargo, au beau milieu de nulle part, à belle lurette de toute présence humaine amicale, et avec pas mal de flotte autour de vous. La tempête fait rage dehors, et vos déplacement seront souvent ponctués par le tangage du bateau, les vagues déferlant sur le ponton, ou encore les harnais et autres bibelots accrochés en hauteur qui peuvent vous couper la tête à tout moment. Les jets de flotte salées laissent des limbes d’eau sur l’écran, les éclairs zèbrent le ciel, et l’éclairage chaotique ne met pas en confiance. La bande son est parfaitement dans la ton, avec bruit de vagues (des clapotis doux et rassurants, bien sûr) et autres bruitages propres à là vie en mer. Et je sais de quoi je parle, parce que j’ai vu tout plein de documentaires sur des gens qui vivent sur des bateaux, pour l’occasion, avec tout pareil que dans le jeu, genre les voiles qui bougent, l’eau qui trempe les gens et tout. Et ça fait pile le même bruit. Bref, une ambiance décapante, déjà un peu flippante, alors que l’ennemi n’a pas encore pointé le bout de son nez.

Sea Side Rendez Vous…

Car l’ennemi est un grand timide. En fait, vous remarquerez rapidement vous être fait berné par le SOS pipeau, et découvrirez que le navire était censé délivrer quelques technologies un peu zarb, comme ces Exocels qui semblent prendre le contrôle des anciens habitants du navire en s’installant dans leurs cerveaux. Ca y est, c’est là que vous comprenez que ça va rapidement être un beau bordel pour survivre. Car pour le coup, si tuer un ennemi n’est pas difficile, ça ne suffit plus. L’exocel peut en sortir et venir vous taquiner. Le gameplay se fonde alors rapidement sur une guerre aux headshots servant à se défaire rapidement de ces sales bestioles. Pire, lors de grandes rencontres (souvent conviviales, mais toujours sanglantes), tirer dans le tas réduit considérablement le quota de balles que l’on possède. Il faut alors miser sur les éléments du décor, souvent exploitables au travers de barils, extincteurs, valves et autres boîtiers électriques. Une des armes, le lance-fléchette, est d’ailleurs prévu à cet effet : une fois projetée, la fléchette libère un gaz qui attire les exocels, enfouis dans les cerveaux de vos ennemis. Les zombis se dirigent alors vers votre fléchette, par exemple judicieusement propulsée sur un container d’explosifs (ouhh que c’est malin). Youpla boum, je ne fais pas de dessin.

Seven Seas of Rhye…

Cold Fear n’est pas original dans ces inspirations. Il rappelle quelques films d’horreur pourraves pour le trip « bateau esseulé avec à son bord quelques bestioles assoiffées de sang », comme le très nul Virus, avec la formidable d’inspiration Jamee Lee Curtis. Mais aussi d’autres films plus populaires, à l’instar de la saga Alien pour l’idée des Exocels qui viennent se nicher dans votre cerveau.
Le gameplay est assez bien foutu, et bien équilibré par l’expérience des développeurs comme le rodage d’un genre aux bases désormais solides. Avec quelques grosses inspirations bien sûr à Resident Evil, aussi bien dans les idées, que dans les combats à corps à corps par exemple. On peut enfin citer quelques très bonnes sources d’inspiration, comme The Thing pour le coté paranoïaque, ou encore le dernier bébé de Darkworks (à savoir Alone In The Dark 4), dont certaines idées sont reprises. Le résultat est très convaincant. Même en limitant le lieu de l’action au bateau, on ne ressent pas le besoin immédiat de sortir de cette ambiance pesante et oppressante tellement bien reconstituée, si ce n’est pour aller vomir un bon coup avant de revenir devant son écran. Oui, même le mal de mer est présent, pour le grand bien des amateurs de simulation de roulis en haute mer (et je sais qu’ils sont nombreux).

Quelques déboires énervants

Deux ou trois petits défauts sont à détailler, incitant à penser que les développeurs ont bouclé leur bébé peut être un peu vite. Tout d’abord, évidemment, la durée de vie est un peu faible. 10h pour boucler un titre, même pour un survival horror qui ne laisse pas de place aux énigmes, c’est un peu court jeune homme. On peut bien sûr retenter l’expérience, avec tout plein de niveaux de difficulté différents. Mais l’aventure étant très linéaire, ça n’apporte rien. De la même façon, les sauvegardes sont mal foutues. Situées à des endroits précis, elles obligent parfois à se refaire des passages lents et sûrement pas amusants (et quand je dis « sûrement », je laisse le bénéfice du doute, hein, mais généralement, c’est « super 100% pas amusant »). Je n’ai jamais été pour ce système, mais j’avoue qu’il peut rendre l’expérience plus suante et obliger le joueur à un minimum de rigueur. Bref, ça peut augmenter l’immersion et rendre le titre d’autant plus adictif. Mais bon, ici c’est pas ça, et les bornes de sauvegarde énervent très vite. C’est de l’abus d’extension de la durée de vie tout ça. Et j’en ai un autre exemple : l’absence d’une carte générale oblige à de nombreux allers-retours- génants. On a parfois besoin de revenir loin en arrière parce qu’on a perdu un truc, ou pour rouvrir une porte jusqu’à là fermée, et ne pas avoir de cartes –malgré la linéarité du jeu- nous oblige à quelques tournages en rond un peu inutiles. Mince, même Castlevania sur GBA en avait une, zut de zut !!
Cold Fear est un survival-horror de très haute volée. L’ambiance est géniale, avec trombes de vagues qui balaient le ponton et autres éclairages dynamiques très sympas. La jouabilité est simple et dans son temps, avec rayon laser et caméra à l’épaule lors des gunfights. Le tangage du bateau ne va pas toujours de pair avec la visée, mais il faudra s’en contenter. Car en dehors de quelques défauts d’ordre purement pratique (carte générale absente, durée de vie moyenne, et bornes de sauvegarde mal placées), le jeu est très sympa, se permettant de repomper les ténors du genre aussi bien dans le cinéma que dans le jeu vidéo, sans se priver de quelques petites excursions sur des pentes pas encore exploitées du Survival Horror.
20 mars 2005 à 10h21

Par

Points positifs

  • L’ambiance
  • Le rendu graphique
  • Les influences de nombreux jeux et films

Points négatifs

  • Durée de vie maigrichonne
  • Très linéaire
  • Bornes de sauvegarde
Revenir en haut