Test : Saints Row : Gat Out Of Hell - Xbox One

Saints Row : Gat Out Of Hell - Xbox One
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Contrôle de la criminalité d’une ville, présidence aux Etats-Unis et règne intergalactique : alors que tu trimes pour passer manager à McDo, les Saints, eux, ont gravi les échelons avec une rapidité épatante. Après quatre opus à la folie croissante, il était difficile d’envisager un futur encore plus taré… Jusqu’à ce que les développeurs de chez Volition décident de faire migrer le gang en Enfer. Normal.

Test effectué à partir d'une version PS4

L’histoire prend place peu après Saints Row IV : confortablement installés dans le vaisseau spatial, les survivants des Saints se tapent une petite party tranquille. Malheureusement, après avoir joué à l'un de ces jeux sataniques qui inspirent plus d’un film d’horreur, le président (vous, en temps normal) se fait happer dans les Enfers. Pourquoi, comment ? Ni une ni deux, le fidèle second du gang, Gat, et la grosse tête Kinzie s’aventurent dans un halo maléfique pour atterrir dans le fief de Satan. Si vous êtes familier de la série, ce genre de péripétie ne devrait même pas vous étonner.

Satanique ta mère

L’Enfer s’avère relativement cool. Sous les traits d’une ville sombre, entourée de magma et aux édifices urbains et gothiques, on a l’impression de se retrouver face à un Stillwater maléfique. Dès votre arrivée, votre ancien rival Bane, qui a fait prospérer la société Ultor ici-bas, se rallie à vous et vous transmet l’auréole de Satan, fièrement dérobée. Cette dernière vous dote de pouvoirs forts agréables, qui vous seront utiles pour sauver le boss, retenu des griffes du Diable qui veut… le marier à sa fille.
Le WTF est de prime, et ça aurait été bien dommage de passer à côté. Si l’histoire ne se prend pas au sérieux pour un sou, la narration s’avère assez efficace… Du moins quand elle est présente. Gat Out of Hell dispose en effet de bien trop peu de dialogues et de cinématiques, la plupart se disposant sous la forme d’un conte à la Disney. Bien heureusement, l’humour est présent et certaines scènes sont franchement sympas, mais cela ne parvient pas à sauver une campagne très courte, trois heures environ, et dont les objectifs relèvent de la fainéantise. Il vous faudra, sous les traits de Gat ou Kinzie, au choix (mais n’impactant aucunement le gameplay), conquérir la confiance de plusieurs têtes connues de l’histoire résidant en enfer : Shakespeare, Barbe Noire, Vlad l’Empaleur… Pour ce faire, il faudra tout simplement effectuer une série de missions qui s’avèrent être le type d’objectifs optionnels d’un Saints Row habituel. Quelques nouveaux genres de défis sont présents, comme récupérer les âmes damnées tombant du ciel ou les parkours aériens. Le problème est que l’on ne se retrouve aucunement à faire des missions originales, toutes ou presque relevant de la banalité pure et simple, et s’avérant comme dit des missions qui devraient normalement être annexes.

Diablotintin et la Secret de la Licorne

En dépit d’une campagne excessivement courte, le jeu propose tout de même un contenu conséquent et tout à fait honnête pour le prix auquel il est proposé. De multiples épreuves sont disponibles, une tonne de collectibles sont disséminées à travers la ville et plus d’une centaine de défis peuvent être relevables. En jouant un peu plus, on se rend compte que les développeurs ont souhaité apporter un certain background à l’Enfer : une soixantaine de récits à trouver nous narrent le fonctionnement du milieu, toujours avec humour.
Mais surtout, il y a une foule d’améliorations à débloquer. Il est possible d’upgrader ses armes à feu – dont sept armes délirantes représentant chacune un péché capital – à la manière de tout bon Saints Row, mais aussi ses capacités physiques. À l’instar du quatrième épisode, notre héros est doté de superpouvoirs : ici une paire d’ailes pour voler, un sprint à la Flash Gordon, un supersaut et des possibilités d’attaque. On peut désormais invoquer des diablotins, des titans, happer ses ennemis dans un vide intersidéral, les transformer en pierre grâce au pouvoir de la gorgone… D’ailleurs, pas mal de références à God of War sont présentes, à commencer par les deux couteaux de Gat pour exécuter ses ennemis.
Si les techniques de combat sont bien vues, les gunfights en revanche s’avèrent toujours aussi hasardeux. La caméra fait parfois des siennes et, surtout, c’est techniquement que le jeu pèche. BEAUCOUP. Même sur PS4, le jeu est parfaitement digne de la PS2 : les textures sont pauvres, le clipping est présent, la foule est peu présente… Très loin de la norme habituelle, Gat Out of Hell ne fait pas vraiment passer de bons moments à nos rétines. Il a au moins le mérite de proposer un framerate à 60fps stable, du moins sur consoles new-gen. Au final, que ressent-on à propos de ce stand-alone Saints Row ? Indéniablement, la campagne est décevante malgré quelques bons moments proposés. Le jeu est graphiquement laid, possède un moteur physique à la ramasse et des bugs de collision sont à prévoir… Mais l’Enfer a son charme et le contenu qu’il propose est important. Au prix proposé, vous pouvez être séduits.
Saints Row : Gat Out of Hell est une extension, au final, plutôt sympathique malgré de nombreux points noirs. Si l’histoire se termine en une minuscule poignée d’heures, l’Enfer regorge d’activités, pas toujours passionnantes, mais qui ont le mérite de prolonger la durée de vie du titre à la bonne dizaine d’heures. Un peu faiblard dans les missions qu’il propose et à la ramasse techniquement, ce stand-alone n’en reste pas moins une aventure drôle, ambiancée et surtout pas chère pour le nombre d’heures qu’il peut vous offrir. À réserver cependant aux afficionados de la série.
02 février 2015 à 17h41

Par

Points positifs

  • Beaucoup de choses à faire si l'on est assidu
  • Botter le fion à Satan en personne, ça a quand même de la gueule
  • Du 60fps et 1080p sur PS4 et Xbox One, mais...

Points négatifs

  • ... qu'est-ce que c'est moche, bordel
  • Une physique dégueulasse
  • Une campagne beaucoup trop courte et composée de missions peu intéressantes
  • Une bonne durée de vie au final, oui, mais tous les défis optionnels ne sont pas bien passionnants
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