Test : DmC Devil May Cry : Definitive Edition - Xbox One

DmC Devil May Cry : Definitive Edition - Xbox One

DmC Devil May Cry : Definitive Edition - Xbox One

Genre : Beat Them All avec ou sans cheveux blanc

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C’est presque trois ans après l’excellent Devil May Cry 4 que Capcom a réussi l’impossible : soulever une meute de joueurs enragés, dont je faisais allégrement partie, pestant l’attitude vénale de l’entreprise nippone pourtant autrefois vénérée. Personne ne s’y attendait. Tous les fans spéculaient sur les trous noirs de la mythologie, qui seraient enfin éclaircis à travers ce cinquième opus innovant. Qui est vraiment Nero ? D’où lui vient ce bras mystérieux ? Vergil est-il véritablement son père ? Mundus fera-t-il enfin son grand retour, ainsi que le maniement de l’épée Sparda, d’Alastor, du frère de Dante ? Alors que les amateurs de la saga débattent sur les forums du monde entier de la plus jouissive des améliorations et du plus bandant des retours, Capcom fait monter la sauce en teasant un nouvel épisode. La pression monte, la situation est instable. Chaque événement vidéoludique est un prétexte à l’annonce d’un Devil May Cry 5, toutes les oreilles sont tendues vers le comeback imminent d’une série légendaire du jeu d’action. Puis, lors du Tokyo Game Show 2010, mon ami JoKeR, votre seigneur à tous, me file un lien sur MSN, intitulé « Devil May Cry 5 Announcement Trailer ». La chair de poule à son plus haut point, le rythme cardiaque proche d’une rafale d’Ebony et Ivory, je visionne la vidéo. Et, à l’instar de milliers d’autres internautes, je me raidis, grogne, et cherche à me rassurer.

Test effectué à partir d'une version PS4

Vous ne lisez pas ici un test ordinaire. Il s’agit d’un article mûrement réfléchi depuis des années, après cinquante-neuf mois d’attente, très exactement. Vous avez là les lignes les plus objectives qui soient, écrites par un amateur extrême de la saga qui, pourtant, prend son rôle de testeur très au sérieux et s’efforce de ne pas virer dans la vulgaire subjectivité. Vous ne comprenez pas pourquoi les fans ont ragé de telle façon durant toutes ces années ? Revenons là-dessus. Ouais, j’m’en fous si vous comptez uniquement lire l’avis du jeu. On est là pour déblatérer sur le jeu vidéo, non ?
Imaginez que vous aimiez une saga, cette dernière ayant marqué votre enfance et révélé votre amour pour le Dixième Art, et que chaque épisode est d’une telle rareté que chacune des sorties est un événement planétaire à vos yeux. Alors que les mystères sur le scénario vous prennent littéralement en haleine, et que vous réfléchissez chaque jour, chaque nuit à ce qui pourrait les combler, en imaginant quotidiennement la suite de vos rêves, l’éditeur du jeu en question commence doucement à teaser sur le projet en promettant un titre fait sur mesure pour les fans. Jubilation ! Puis, finalement, lors de l’annonce tant attendue, on vous annonce un reboot total, qui n’a plus rien à voir avec ce que vous connaissiez. Fuck les éclaircissements sur l’histoire, fuck votre icône du jeu vidéo, fuck you tout court : « on change tout, on veut faire du CA$H ». Le seul sentiment qui vous vient est l’humiliation, celle d’avoir été pris pour un mouton. Des années de spéculation foutues en l’air. Il n’y a aucun doute : Capcom a ici manqué de respect à ses fans de manière majestueuse, et ils s’en souviendront.
Alors certes, comme dans toute population, il y a des décérébrés, et c’est eux que l’on retiendra majoritairement et que l’on prendra comme reflet du groupe en question. Oui, Dante a les cheveux bruns, ressemble à un punk drogué aux hormones et affronte des robots chelous en fumant une cigarette sous des airs de Vincent McDoom, mais ce n’est pas ça que les fans rejettent : ce qu’ils ont vomi, c’est le doigt d’honneur qui leur fut adressé par la société nippone lors de cette annonce. Du moins, les plus sensés d’entre eux, les autres recrachant uniquement et bêtement la déformation violente du symbole vidéoludique qu’est Dante. Comprenez-vous la colère qui s’est emparée de tant de joueurs ? De la déception ultime, la pire imaginée pour un fan d’une licence, quelle qu’elle soit ? C’est CA qui fait mal. Et le plus dur au final, c’est de se dire que l’on ne pourra rien y changer, que Ninja Theory, le nouveau studio de développement, n’a fait qu’appliquer les ordres de Capcom et qu’il faudra faire avec. Êtes-vous de ceux qui renient définitivement le changement et se rétractent à toute opposition ou de ceux qui savent vivre avec les défauts que l’on nous objecte afin de les surmonter ? Nous, à GameHope, on a déjà choisi notre camp.

Sick Smoking Style

La véritable question concernant cet opus était à propos de sa véritable nature : s’agit-il d’un reboot total de la série ou d’une préquelle à DMC 3 ? Capcom et Ninja Theory n’ayant jamais su répondre à la question, se contredisant tour à tour, nous livrent enfin la réponse dans le jeu complet : oui, il s’agit bien d’une refonte presque totale de Devil May Cry. « Presque », car le background de DmC garde tout de même certains éléments de la mythologie originelle. Ainsi, Dante et Vergil sont toujours les fils jumeaux de Sparda, le démon ayant trahi son roi Mundus pour une humaine, Eva, qui lui donna les deux hommes que l’on connait. Ah non merde, je rectifie : Eva n’est plus une humaine, mais désormais un Ange. Oui, cette nouvelle race jusqu’alors inconnue de la série fait subitement son apparition et justifie alors le statut d’être extraordinaire des deux frères : ils sont les deux seuls Nephilims restant, hybride d’ange et de démon, tirant leurs atouts de chacune des deux races. C’est donc tout naturellement que Mundus, régnant toujours sur le monde démoniaque et désormais sur le monde humain en contrôlant la première compagnie économique grâce à son avatar humain, cherche à exploser Dante afin d’éliminer la seule menace qui pèse sur lui. Aidé de son frère Vergil et de l’Ordre, une organisation contrôlée par ce dernier dont le but est de libérer les humains de l’emprise des Démons, Dante apprend alors à se connaître lui-même ainsi que le monde qui l’entoure : en effet, à l’âge de sept ans, le chasseur de démons tout comme son frère ont vu leur mémoire effacée mystérieusement, suite à l’assassinat de leur mère par l’Empereur Démoniaque. Un traumatisme qui suivra Dante tout au long du jeu et lors de l’acceptation de ses pouvoirs diaboliques.
En soi, la trame est très représentative des précédents jeux de Ninja Theory (Heavenly Sword, Enslaved) : (très) simple, pas formidablement recherchée, elle se veut néanmoins maquillée par une mise en scène et une narration de bien bonne qualité. Les cinématiques sont moins présentes que dans DMC 4 et se veulent plus cohérentes, malgré certains passages too-much. L’écriture est moins touchante qu’un Heavenly Sword et l’impact moins percutant, mais il n’empêche que l’avènement de Dante face à Mundus, qui signe enfin son grand retour, fait furieusement monter la pression jusqu’à un final explosif, prévisible certes, mais qui a le mérite de faire plaisir aux fans et d’offrir à certains joueurs une certaine jubilation. On est certes loin de la claque du combat contre Mundus du premier épisode de la série, mais qu’importe : le scénario a beau ne pas être très complexe, l’écriture est plutôt soignée comme l’on pouvait s’y attendre. Malheureusement, Capcom a décidé à l’instar de son Resident Evil 6 d’installer une VF très, très inégale. Si en soi l’idée de mettre des voix françaises à un DMC est… une hérésie de premier choix (!!!), Ninja Theory aurait au moins pu tenter d’amortir le choc : entre des voix clichées, une synchronisation labiale à gerber et des passages où la bande-son prend le dessus sur les paroles et nous force alors à activer les sous-titres, on aura vite fait de mettre sa console en anglais pour profiter de doublages, eux, de très bonne qualité. On regrettera donc l’absence d’une option VOSTFR, qui aurait été furieusement utile pour profiter du son original tout en appréciant la langue de Molière.

Je vais te dévisser la tête, pisser dans ton cou, et chier sur ton cadavre de MEEEEEERDE

Vous l’aurez compris, DmC diffère également de ses prédécesseurs par ses dialogues violents. Pour la première fois dans la série, nous avons des gros mots insérés dans des répliques franchement balèzes, que certains ne trouveront pas forcément nécessaires mais participant à l’intention de changer de la saga. Ces dialogues permettent en revanche de mieux travailler certains personnages : Kat par exemple, malgré son aspect ultra-classique, s’avère plus exploitée que prévue. Vergil se retrouve dans le même cas, même si l’on n'a toujours pas compris pourquoi il hack des ordinateurs et tire sur ses cibles au fusil d’assaut. Mundus se veut terriblement terrifiant et chacune de ses apparitions nous fait redouter l’affrontement entre lui et Dante, qui sera à tous les coups l’un des plus gros clashs du jeu. Si certains prota/antagonistes sont réussis, d’autres sont en revanche totalement passés à la trappe. Sparda pour ne citer que lui, apparait ici sur quelques clichés ridicules où l’on peut le voir de dos, en chemise à carreaux, pas costaud pour un sou et s’apparentant plus à un lover qu’au puissant Légendaire Chevalier Sombre que l’on connaissait. Peut-être un sort meilleur lui sera réservé pour le prochain opus… Dans tous les cas, on appréciera la classe de Dante, représentée sous un tout autre style il est vrai, ainsi que celle de son concurrent principal.
Continuons sur le character design en enchaînant sur les ennemis qui, eux, représentent l'une des parties finalement les plus importantes du titre. Qu’on se le dise, Ninja Theory a toujours eu du mal avec les méchants, et cela se ressent plus que jamais dans DmC Devil May Cry. Si les ennemis de base ont un design sympathique, ils intègrent un bestiaire assez pauvre qui n’aura bientôt plus de secrets pour vous tant rencontrer les mêmes ennemis est récurrent. On se reposera alors sur un gameplay bien huilé, sur lequel nous reviendrons plus tard, pour ne pas sombrer dans la lassitude. Fort heureusement, cinq boss sont à affronter au cours de l’aventure, mais là encore, on est loin d’un Devil May Cry classique (excepté le 2, bien entendu). Si la mise en scène est réussie et le combat globalement très explosif, l’aspect de ces grosses bestioles est très discutable et pas toujours de très bon goût. On peut prendre pour exemple la Succube, l’ennemi de la démo téléchargeable, qui insulte à tout va, vomit constamment et ressemble à une larve géante dont les verrues auraient trouvé la peau très agréable pour une habitation à long terme. Bref, c’est loin d’être dramatique, il est vrai, mais ce n’est pas du DMC… Enfin ça, on le savait déjà.

We don’t fuck with a God

Venons-en à quelque chose de primordial pour un Devil May Cry : la direction artistique. Gothique, sombre et presque flippante pour DMC premier du nom, elle a évolué tout au long de la série pour proposer des environnements plus distincts (on se souviendra de la jungle de DMC 4 pour être légèrement… hors-sujet) tout en gardant l’esprit de la saga de Capcom. Ici, oubliez l’Île Mallet, le Temmen-Ni-Gru et autre Château de Fortuna, et dîtes bonjour aux Limbes, nouvelles représentations du Monde Inférieur, l’univers démoniaque. Les puristes de la licence seront évidemment monstrueusement déçus de ne retrouver en aucun point ou presque l’ambiance des anciens jeux, mais ne pourront en aucun cas renier la qualité de la direction artistique. Indépendamment du fait qu’elle diffère beaucoup de ce dont on était habitués, rien à dire : ça poutre méchamment son grand-daron. Tout le long du jeu ou presque, Dante est attiré dans les Limbes, le reflet démoniaque du monde humain, dans lequel on devra évoluer. Des couloirs et encore des couloirs, certes, mais des couloirs qui se déforment, qui essaient de vous bouffer à tout moment, de vous faire tomber dans le vide, de vous écraser comme un vulgaire insecte. Que ce soient les murs, le sol, les caméras de surveillance, tout semble vous épier afin de vous piéger à tout moment. Les effets sont parfois impressionnants, comme cette église que l’on essaie de traverser en vain, la terre se dérobant sous nos pieds et s’éloignant constamment. En soi, le level-design est plutôt paresseux, des phases de plate-forme étant là pour redresser un tout piti poil le niveau, mais c’est surtout sa mise en scène et, au final, l’ambiance de la campagne qui prime sur le reste. À tel point que tout cela gagne même sur la réalisation graphique et technique du titre : développé sur l’Unreal Engine 3, le soft affiche des graphismes propres mais très perfectibles sur ses nombreuses textures baveuses ainsi que sur ses quelques lags, infimes il est vrai, mais présents. Alors oui, ça fait un très mauvais DMC de ce côté-là, mais en tant que jeu vidéo, DmC mets la barre suffisamment haut pour que l’on applaudisse le travail du studio britannique. On retiendra juste la fausse promesse de Capcom, qui insistait sur les interactions avec le décor dans ces temps d’insultes et de déception, qui est un engagement à moitié tenu. Il ne suffit pas de s’accrocher de murs en murs pour arriver à un point B pour justifier ses dires, malheureusement…

Cependant, les versions PS4 et XOne sont celles que l'on conseillera en priorité : Ninja Theory offre ici une mouture en 1080p assez agréable, certains détails ayant été bien améliorés comme le détail des visages et de la peau. Et surtout, le 60 FPS change la vie : malgré des lags très occasionnels, le jeu est d'une belle fluidité et s'avère extrêmement agréable à prendre en main, bien plus encore qu'avec les moutures PS3 et X360.

There you are, flocking bastards !

Pour accompagner cette ambiance démoniaque, Ninja Theory a compris que la bande-son était un élément primordial pour coller avec le reste. Et de ce côté-là, encore une fois, les petits gars ont fait du très bon boulot. De même, l’ambiance musicale a changé tout au long de la série, mais gardant toujours cet aspect métal/electro important. Les chanteurs Shootie HG, Warren Fischer et Jason "Shyboy" Arnold qui avaient composé les excellents thèmes principaux de DMC 3 et 4 ont laissé leur place à des groupes plus connus : Combichrist pour le rock et Noisia pour l’électronique assurent une OST tout simplement monstrueuse. Un poil moins répétitive qu’auparavant, ces célèbres artistes signent là une ambiance musicale mélangeant le metal, plus classique et plus violent encore, et la Drum & Bass, cousin de l’immensément reconnu Dubstep. Chaque style de musique intervient au moment le plus adapté : ainsi, dans les environnements urbains, on aura le plus souvent les guitares et les mecs qui se cassent la voix au micro tandis que les combats de boss et les lieux plus modernes, tel que le niveau de la boîte de nuit, vous balancent de l’électro démentielle au rythme particulier, collant vraiment bien au style de ce reboot. On en prend plein les oreilles, et pour notre plus grand plaisir ! On regrettera simplement la disparition totale de la liturgie, qui aurait parfois pu s’adapter à certains combats importants pour en accentuer l’aspect dramatique. Tant pis !

Ça c'est une gueule que seule une mère peut aimer !

Mais à vrai dire, bon nombre de joueurs considèrent Devil May Cry comme un chef d’œuvre pour son gameplay exemplaire. Sans doute meilleur Beat Them All de cette génération avec Bayonetta, DMC 4 a su proposer une jouabilité proche de la perfection, infiniment complexe et simple à appréhender à la fois, ce qui a fait de lui une petite perle en son genre. DmC en est-il un bon descendant ? Connaissant Ninja Theory, il y avait de quoi s’inquiéter un poil de ne pas avoir un système aussi performant que celui d’avant. Et autant vous l’avouer : il est… différent. Puisant directement dans le gameplay d’Heavenly Sword, on peut alterner entre les coups normaux avec Rebellion, l’épée de Dante, les coups légers en restant appuyé sur la gâchette de gauche (représentant les pouvoirs angéliques) et les coups lourds et puissants avec celle de droite (les capacités démoniaques). L’aptitude de Nero de l’ancien opus à tirer les ennemis vers lui, ou l’inverse, est ici reprise grâce à un grappin avec lequel il faudra également jouer pour s’en sortir vivant. Les armes à feu sont toujours présentes, mais elles sont malheureusement plus en retrait au vu de leurs dégâts plutôt faiblards.
Au début de l’aventure, le gameplay est plutôt difficile à appréhender. On ne se souvient pas forcément quelle touche correspond à quoi, et l’on jongle souvent hasardeusement entre les gâchettes pour trouver la bonne action. Le hic, c’est que ceci est également valable pour les plus habitués de la licence, qui auront eux aussi leur moment de perdition. Alors que Capcom assurait précédemment un gameplay fidèle aux anciens titres où les fans retrouveront leurs marques sans grand problème, le fait est de constater qu’ils se sont gourés. Fort heureusement, le verrouillage des ennemis, absent des versions PS3 et X360, a été rajouté dans cette Definitive Edition : l'occasion pour les habitués de retrouver quelques marques, comme la vie de l'adversaire et une meilleure précision. Le Stinger, qui permet de se jeter en avant sur un adversaire l’épée à l’horizontale et qui s’effectuait avant en une succession de levers de joystick suivies de la touche d’attaque, est désormais réalisable à l'ancienne… Malheureusement, ce manual lock s'avèrera vite difficile à manipuler, la faute aux gâchettes d'attaque (attaques démoniaques et angéliques, on le rappelle) qui chevauchent la touche et qui devient alors difficile d'accès. Mais qualifier le système de combat de mauvais relèverait incontestablement du mauvais goût ! Vous n’avez pas été conquis par la démo ? Sachez qu’elle n’est finalement pas très représentative du jeu complet. Une fois bien assimilé, le système des gâchettes se révèle diablement jouissif, notamment vers la fin de l’aventure où vous disposez d’un arsenal assez conséquent. Les armes sont interchangeables via les touches directionnelles, et c’est peut-être là le seul autre problème de fluidité puisque ces boutons sont assez éloignés. Pour le reste, il est tout à fait possible de créer des combos de malades mentaux, de pratiquer du Jump Cancelling et de faire péter la jauge de style, toujours présente, encore et toujours. Bien plus aérien qu’à l’habituel, le gameplay offre alors des possibilités de saut plus poussés grâce aux grappins, que l’on devra apprendre à manier avant tout. Si DMC 4 permet, certainement, un rendu final plus poussé, celui de DmC est finalement bien surprenant et l’on prend vite son pied une fois la période difficile traversée. Ajoutez à cela des effets de caméra (caméra souvent capricieuse, d’ailleurs) inspirés de Enslaved et vous obtenez un soft assez dénaturé de DMC mais foutrement adapté à ce reboot assumé. Et surtout, la Definitive Edition offre le mode "Turbo", accélérant la vitesse d’exécution du jeu de 20%. Dit comme cela, ça parait peu, mais l'aventure s'avère on ne peut plus dynamique et formidablement joussive. À tel point que l'on ne décochera plus la case d'option lui étant dédié : avec ce dudit mode, DmC Devil May Cry s'avère encore plus punchy et plaisant que jamais. Réussi.

C’est comme ça qu’on fait le ketchup

Si vous êtes dégoûtés des changements optés par Ninja Theory, ne le soyez pas pour tout le système de jeu externe. Plutôt fidèle à la série, le jeu est découpé en vingt missions, que l’on peut recommencer à volonté. Un système d’upgrade est présent : plus vous tuez de démons et obtenez de bonnes notes de fin de missions, et plus vous remplissez la jauge adaptée pour gagner un point d’amélioration, à dépenser dans le menu ou près d’une Statue du Temps. On peut alors s’acheter de toutes nouvelles compétences, que ce soit les aptitudes de Dante ou sur les armes, allant du nouveau combo à l’augmentation de puissance, en passant par la cadence de tir améliorée. Il faudra même refaire le jeu plusieurs fois pour tout posséder, c’est dire ! Et une fois le grand Chasseur de Démon bien rôdé, le jeu vous semblera encore plus facile qu’il ne l’était déjà. En effet, l’aventure se veut décevante d’un point du vue difficulté : en commençant directement en Difficile, on termine le jeu en une bonne dizaine d’heures (ce qui est tout à fait honorable) mais s’avère pourtant assez peu ardu. Quelques Game Over et puis c’est tout, les nombreux checkpoints évitent de tout recommencer à chaque défaite, tout comme les orbes d’or, qui remplacent les jaunes, permettant une résurrection immédiate. De même, les ennemis deviennent assez vite prévisibles, notamment les boss à qui les attaques n’auront vite plus de secrets pour vous.
Bien entendu, qui dit Devil May Cry dit rejouabilité. De ce côté-là, Capcom nous a gâté comme à son habitude avec pas moins de huit niveaux de difficulté différents dont le fameux Dante Must Die, un peu moins chaud des fesses, débloquant skins (aux cheveux blancs, même) et artworks. Vos scores comme les notes finales des missions sont comptabilisés sur le réseau du jeu, ce qui vous permet de vous comparer à vos potes comme aux meilleurs joueurs de la planète, favorisant davantage le scoring, une des articulations de base de DMC. Enfin, sachez que vingt-et-une missions secrètes sont à réaliser, à la difficulté progressive, et qu’elles sont accessibles uniquement en trouvant les bons types de clés disséminées à travers les niveaux et les portes qui leur correspondent. De même, quarante Âmes Perdues, des mecs à défoncer pour gagner plus d’orbes tout simplement, sont cachées dans l’histoire et ne demandent qu’à être trouvées. Dans cette réédition PS4 et XOne, il faut savoir que les collectibles ont été partiellement replacés à travers les niveaux. De même, la difficulté a été recalibrée, certains éléments comme l'acide ayant purement et simplement disparu. La Definitive Edition a rajouté un nouveau mode de difficulté, le Gods Must Die, encore plus difficile que tous les autres : les ennemis apparaissent directement avec le Devil Trigger actif, c'est à dire bien plus puissants et presque insensibles à vos coups. De plus, il vous est impossible d'utiliser des objets pendant la partie : un véritable challenge. Comme si cela ne suffisait pas, cette nouvelle édition a implémenté le mode "Must Style", où il n'est possible d'infliger des dégâts à l'ennemi qu'à partir du rang de style S ainsi que le mode "Hardcore", les ennemis disposant d'un devil trigger quelque soit la difficulté choisie, tout en étant pas impactés par votre DT personnel (en plus de la jauge de style bien plus difficile à faire monter). Rajoutez à cela le fameux Bloody Palace et ses cent niveaux à franchir, plutôt ardu et avec certains niveaux bien pensés, et vous avez l'un des DMC les plus complets jamais sortis.
De plus, on notera la présence des DLC : les différents skins (dont celui de Dante de DMC3) et apparences d'armes, ainsi que l'apparition de deux nouveaux skins disponibles dès le début : celui de Dante de DMC1 et celui de Vergil de DMC3, de quoi faire bander les fans. Enfin, la cerise sur le gâteau, c'est bel et bien le DLC Vergil's Downfall compris dans cette édition new-gen. Pour ceux qui n'ont jamais entendu parler de ce contenu additionnel, on y incarne le frère de Dante, Vergil, dans une aventure assez faiblarde mais disposant d'un gameplay assez fantastique, bien qu'il eut gagné à être plus étoffé. Comme avec Dante, toutes les nouvelles options (Turbo - rendant Vergil absolument génial -, Hardcore, Must Style) sont disponibles ainsi que la difficulté Gods Must Style. Et surtout, Vergil est enfin jouable dans le Bloody Palace : un rêve exaucé sur 60 niveaux ardus. On regrettera cependant l'absence de récompense lors de l'achèvement du mode Gods Must Die, avec Vergil comme avec Dante.
Après trois ans de crainte pour les fans, force est de constater que DmC Devil May Cry est un fort bon titre, à partir du moment où l’on accepte le fait qu’il s’agisse d’un reboot total et que l’on ne pourra rien y changer. Un DMC de qualité ? Peut-être pas, mais nous avons là un BTA frais, au gameplay exigeant et à la direction artistique complètement dingue. On applaudira surtout la Definitive Edition qui a le mérite de relifter et retailler le titre tout en y apportant une grosse dose de contenu, rendant le tout quasiment indispensable pour les amateurs de jeu d'action. Un renouveau fâcheux pour certains et assumé par d’autres, qui a ses qualités et ses défauts, mais qui reste malgré tout l’un des meilleurs Beat Them All de cette génération. Une réussite dure à avaler quand on est borné, mais une sacrée bonne réussite quand même.
10 mars 2015 à 08h02

Par

Points positifs

  • L'univers vraiment réussi
  • Un gameplay aux petits oignons
  • Un joli contenu
  • Des cheveux blancs (mais on vous dit pas où)
  • Une mise en scène sympa
  • Une OST qui déchire
  • Le 60 FPS et le mode Turbo
  • Pas mal de contenu rajouté, et du bon contenu qui plus est
  • Votre testeur qui a obtenu le trophée Platine, deuxième mondial au classement
  • Certains éléments du scénario s’emboîtent parfaitement avec Devil May Cry 3...

Points négatifs

  • ... Dommage que d'autres en font un reboot complet
  • Des personnages pas assez travaillés
  • Une intrigue plate (mais bien narrée)
  • Une interface un peu bordélique de temps à autre
  • Un gameplay pas forcément facile à appréhender
  • Pas de VOSTFR, même dans la Definitive Edition : non, non et non
  • Malgré tout, beaucoup d'éléments de Devil May Cry ont été effacés et l'on regrettera encore et toujours le premier opus !
  • (note au chef : rajouter un 8+ pour la Definitive Edition dans le système de notation)
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