Test : Assassin's Creed Chronicles : China - Xbox One

Assassin's Creed Chronicles : China - Xbox One
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Moyen-Orient, Italie, France, Caraïbes, USA et bientôt Londres, la série Assassin’s Creed nous aura fait faire le tour du monde en quelques années. La puissance historique de la licence d’Ubisoft est un argument marketing sans nom puisqu’elle s’avère la plus rentable de ces dernières générations. Un mastodonte vidéoludique qui pousse la firme française à explorer de nouveaux horizons : la plateforme 2D. Chronicles China s’y atèle en nous emmenant au pays du nem : une aventure qui donne sérieusement envie d’aller se faire un buffet à volonté le soir même.

Test effectué à partir d'une version PS4

Assassin’s Creed : Chonicles est en fait une branche de la série composée de trois opus téléchargeables : China, India et Russia qui paraîtront chacun dans les mois qui arrivent. Le premier d’entre eux, qui est donc passé dans nos mains expertes, posent les bases d’un concept intéressant : retranscrire toute l’ADN de la série phare dans des plateformes 2D.

On vous présente Shao Jun.
On vous présente Shao Jun.

Avec une telle dictature, tout le monde devait se sentir bridé

Au XVIe siècle, la confrérie chinoise des Assassins a presque été entièrement exterminée par les Tigres, une faction des Templiers ayant pris secrètement le contrôle de l’Empire Chinois. Plutôt vexée (et on la comprend, il n’y a rien de très plaisant à voir les siens massacrés), la très douée Shao Jun part dans une quête de vengeance en tentant de décimer les têtes pensantes de l’organisation adverse. Elle a notamment des liens avec notre petit chéri Ezio et les reliques de l’ancienne civilisation : des composantes du scénario presque complètement mises à l’écart au profit d’une trame vengeresse assez futile. L’histoire, comptée par des bouts de papier-peints animés, s’avère effectivement plutôt anecdotique et ne sert que de prétexte pour s’enfoncer dans la charismatique Chine ancienne.
Un plan à trois de l'époque.
Un plan à trois de l'époque.

L’ambiance chinoise est d’ailleurs assez bien représentée. Le très beau style graphique, à mi-chemin entre l’aquarelle et la modélisation 3D, nous donne l’impression de rentrer directement dans un compte authentique. La direction artistique nous représente donc un univers chinois franchement classique mais d’un point de vue assez poétique. Cela va de pair avec une ambiance sonore peu audacieuse mais très efficace. Cependant, il est dommage que le titre accuse une framerate assez fragile (tournant de base à 30FPS) occasionnant pas mal de ralentissements.

On devait se faire chier à cette époque sans NemP3

Le gameplay d’AC : Chronicles – China est assez étonnant dans le sens où il parvient très bien à retranscrire celui de la série en 3D. Toute les composantes principales sont présentes et arrivent peu à peu dans l’aventure : le sprint et parcours, les combats à base de contre-attaques, la dissimulation dans la foule ou renfoncements, la synchronisation et même le saut de la foi. Pas de doute, on joue bien à un Assassin’s Creed, ici cependant basé énormément sur l’infiltration. Les nombreux gardes qui parcourent les niveaux disposent chacun d’un champ de vision qu’il faudra éviter. Des obstacles sonores, comme des parquets qui craquent, des oiseaux en cage ou simplement des traqueurs munis d’une ouïe très fine vous feront réfléchir quant à comment les esquiver. Shao Jun dispose de sa lame secrète (y compris de lames de semelles, swag attitude), d’une corde aiguisée et de différents ustensiles comme des fléchettes sonores, des pétards ou des couteaux de lancer. On notera également la furtivité Helix qui permet à l’héroïne de se déplacer invisiblement et à grande vitesse entre les cachettes.

Le chat perché, un jeu historique.
Le chat perché, un jeu historique.

Le level design est lui plutôt bien pensé, chaque niveau offrant une multitude de chemins pour arriver à son but, parfois éparpillés sur des profondeurs différentes (il y a effectivement un tout petit peu de 3D). Seulement, AC : Chronicles – China manque d’une petite étincelle pour le rendre vraiment particulier. À n’en pas douter, cela réside dans un scénario, une narration bien plus fournis qui donneraient l’impression au jouer de ne pas juste enchaîner les niveaux (avec un scoring simple mais opérant) sans trop de raisons. De plus, Ubisoft, ou plutôt le studio de développement Climax, n’a tout de même pas trop pris de risque dans le cadre historique du jeu : nous avons là exactement ce que l’on pouvait imaginer d’une Chine post-médiévale, un thème déjà abordé de multiples fois dans le jeu vidéo. On retiendra donc ce premier opus comme une aventure satisfaisante, d’une durée de quatre ou cinq heures, mais finalement trop peu audacieux.

Assassin’s Creed : Chronicles – China a le mérite de poser les bases de cette nouvelle branche next-gen avec sécurité. Un peu trop, même. Cette première aventure d’une poignée d’heures dispose d’un style graphique réussi, d’un level-design plutôt vaste ainsi que d’un gameplay très fidèle à la série mais ne parvient pas à donner aux joueurs un sentiment de grande originalité. On peut toujours compter sur le scoring intéressant offrant un certain challenge et sur l’ambiance savoureuse bien que classique de la Chine Antique… mais son histoire bidon et racontée avec les pieds ne donne décidément pas l’impression de jouer à une époque importante de l’histoire des Assassins. Un jeu qui ose peu, mais qui est indéniablement efficace.
21 avril 2015 à 15h13

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Points positifs

  • Style graphique joli et poétique
  • L'ADN de la série implémentée dans ce système de plateforme 2D
  • Du scoring sympathique

Points négatifs

  • Histoire bidon
  • Assez court
  • Il aurait pas fallu pondre plus de risques pour donner plus d'originalité !
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