Test : Sherlock Holmes : The Devil's Daughter - Xbox One

Sherlock Holmes : The Devil's Daughter - Xbox One
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Entre Frogwares et Sherlock Holmes, c'est une longue histoire d'amour. Une histoire d'amour ayant abouti sur toute une plâtrée de jeux, dont six édités par Focus Homes Interactive : si les premiers étaient perfectibles, ils offraient tout de même des enquêtes intéressantes. Et, heureusement, ils se sont amélioré petit à petit pour terminer il y a quelques temps sur le très bon Crimes and Punishments. Autant dire que ce nouvel opus, The Devil's Daughter, est attendu au tournant, d'autant plus que l'éditeur de celui-ci n'est pas le même que d'habitude puisqu'il s'agit de Bigben.

Test effectué à partir d'une version Xbox One

La première chose qui frappe lorsque le fan lance Sherlock Holmes : The Devil's Daughter, ce sont les deux personnages principaux, bien loin de ceux que l'on a l'habitude de voir. En plus d'avoir tous deux rajeuni, leurs visages ont changé : celui de Watson se pose en sosie de Jude Law, là où celui de Sherlock fait vaguement penser à un Robert Downey Jr. mal rasé. Si l'on comprend la logique de tenter de rajeunir la chose pour attirer un nouveau public, on ne comprend en revanche pas bien pourquoi les développeurs ne sont pas allés jusqu'au bout des choses. Lestrade, par exemple, n'a pour sa part pas eu droit à l’élixir de jouvence, tout comme Madame Hudson. Dommage, le côté old-school des autres épisodes avait un certain charme, et ce bon vieux Holmes vêtu de tweed et arborant le haut-de-forme (qu'il est toutefois toujours possible de mettre via les déguisements) semble bien loin. Mais le physique n'est pas le seul changement apporté par ce nouvel opus, puisque la mentalité même du détective n'est plus tout à fait la même. Autrefois sociopathe confirmé, le voici en effet désormais transformé en père (plus ou moins) attentionné d'une petite fille adoptive, Katelin. Les joueurs découvrent donc ici une nouvelle facette de la personnalité de Sherlock, et l'ensemble de ces changements risque de ne pas forcément plaire à tous...

Sherlock Holmes : The Devil's Daughter

The Devil's Doctor

Mais une fois ce premier choc passé, les habitués de la licence de Frogwares avanceront un peu plus en terrain connu. The Devil's Daughter propose quatre enquêtes distinctes (plus un chapitre optant pour le quasi tout narratif), proposant de résoudre là un meurtre, là une tentative, là encore une disparition, le tout en une petite dizaine d'heures. La plupart des éléments importants de l'épisode précédent font ici leur grand retour : observer une personne afin de dresser son portrait, connecter des idées via les neurones pour en arriver à des conclusions, ou encore mettre à l'épreuve sa moralité en choisissant d'absoudre ou de condamner un accusé. Et comme pour Crimes and Punishments, le tout fonctionne plutôt bien et le joueur prend un certain plaisir à progresser dans ces enquêtes bien écrites, même si le tout reste encore bien trop dirigiste, à discuter avec différents PNJ (même si des dialogues supplémentaires n'auraient parfois pas été de trop afin de justifier certaines conclusions), à rechercher des indices ou encore à reconstituer des événements passés grâce à la fort utile vision de détective. Il est quasiment possible à tout moment de clore l'enquête et d'arrêter la personne que l'on soupçonne, au risque toutefois de se tromper. Mais une petite nouveauté vient twister le tout : la possibilité de revenir en arrière.

Sherlock Holmes : The Devil's Daughter

Ainsi, lorsque le joueur arrête un coupable, il peut via un simple bouton vérifier s'il a raison ou tort et, surtout, s'il a récupéré tous les indices. Si ce n'est pas le cas, il peut donc retourner avant sa conclusion pour tenter de tous les trouver, histoire d'être sûr de sa conclusion. Et s'il voit qu'il s'est trompé dans ses déductions, arrêtant la mauvaise personne, il peut également tenter de modifier son raisonnement afin de tomber sur le véritable coupable. Bref, autant dire que le Sherlock Holmes nouveau ne laisse que très peu de chances au joueur de se tromper. Une casualisation qui se ressent d'ailleurs pendant toute l'aventure, peu importe le mode de difficulté choisi. Comme dit précédemment, la progression est en fait ultra dirigiste et, comme si ça ne suffisait pas, le joueur est quasiment constamment pris par la main et mené vers sa prochaine destination. Tant et si bien qu'il est bien difficile de rester bloqué et, lorsque cela arrive, c'est surtout à cause d'une logique un peu trop tirée par les cheveux... ou à cause d'une phase pas forcément réussie. En effet, les développeurs de chez Frogwares ont décidé d'inclure tout un tas d'activités variées à leur titre, histoire que le joueur ne se lasse pas, pour le meilleur mais aussi pour le pire.

Sherlock Holmes : The Devil's Daughter

Welcome to Hell

Aux côtés des traditionnels minis-jeux plus ou moins intéressants et plus ou moins bien fichus (crochetage de serrures, activation de mécanismes, détection de pistes olfactives avec le chien, etc), demandant parfois de switcher entre Holmes et Watson, Sherlock Holmes : The Devil's Daughter propose aussi d'autres phases pas toujours bien senties. L'infiltration, par exemple, n'est pas une franche réussite et il arrive parfois que l'on se fasse repérer sans que l'on sache vraiment pourquoi. La filature n'est pas non plus exempte de défauts, tout comme les scènes d'action d'ailleurs. Ainsi, durant ces moments particuliers, certains passages passent au ralenti, et c'est alors au joueur de se dépêcher de déplacer son curseur sur le bon objet à saisir afin de sortir vainqueur. Parfois, plusieurs items sont disponibles et il s'agit de faire le bon choix, sous peine d'avoir à tout recommencer. Mais ce n'est rien comparé a la scène de course-poursuite en forêt, franchement ratée. Et même si tout ce beau monde peut être passé d'une simple pression sur un bouton, histoire de ne pas trop s'arracher les cheveux, il est franchement dommage de voir que les développeurs ont choisi de proposer un contenu certes diversifié mais pas toujours maîtrisé au lieu de se contenter de moins de variété mais mieux finie.

Sherlock Holmes : The Devil's Daughter

Et ce manque de finition se fait également ressentir dans la réalisation globale de ce Sherlock Holmes : The Devil's Daughter. Si l'on note certes un bel effort pour rendre les environnements toujours plus beaux, les jeux d'ombres et de lumières toujours plus vivants et les personnages toujours plus détaillés, le tout reste tout de même bien trop vilain. Comme toujours avec un épisode de Sherlock Holmes made in Frogwares, cet opus aurait plus eu sa place sur la génération précédente de consoles. Mais le pire reste tout de même les temps de chargement affreusement longs. A ce propos, il est plus que conseillé de se rendre rapidement dans les options afin de choisir les ''trajets en fiacre'' : cela ne réduit pas le chargement, mais le joueur peut au moins en profiter pour se replonger dans son carnet, revoir des preuves ou tenter de relier ses neurones entre eux pour faire apparaître des déductions. Les doublages français ne sont pas non plus exempts de défauts, certains acteurs semblant clairement plus motivés que d'autres. Heureusement, les personnages principaux n'ont pas ce souci, puisque Holmes, Watson et Lestrade sont doublés par les acteurs officiant dans les mêmes rôles sur la série anglaise Sherlock. C'est déjà ça.
Crimes and Punishments avait frappé fort et, malheureusement, The Devil's Daughter ne parvient pas à faire aussi bien. Si les enquêtes sont toujours aussi agréables à suivre, puisque bien écrites et portées par des personnages plutôt intéressants, les développeurs ont voulu trop en faire. La recherche d'indices, les interrogatoires et les déductions sont toujours un plaisir, mais ces éléments sont malheureusement noyés sous une masse d'autres éléments loin d'être maîtrisés et présents en trop grand nombre : quelque minis-jeux sont peu intéressants et un peu lourdingues (le boulingrin, au secours), et les phases d'action ne sont pas une franche réussite... Si l'on rajoute à cela une réalisation toujours perfectible, une durée de vie d'à peine une dizaine d'heures (voire moins si l'on passe beaucoup de minis-jeux), un relooking qui ne plaira pas à tous et une fin décevante, on tient là un titre certes sympathique mais loin d'égaler d'autres opus de la licence. Dommage.
15 juin 2016 à 12h13

Par

Points positifs

  • Les enquêtes toujours sympas à suivre
  • Tout en français
  • Certaines énigmes vraiment bien fichues
  • Possibilité de passer les minis-jeux
  • Des personnages intéressants

Points négatifs

  • Doublage français très inégal
  • Trop d'action mal maîtrisée
  • Des minis-jeux un peu osef
  • Assez court
  • Réalisation toujours en retard (pas bien beau, temps de chargement affreux...)
  • Un relooking qui ne plaira pas à tous

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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