Test : Yesterday Origins - Xbox One

Yesterday Origins - Xbox One
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Si vous êtes un amateur de point'n'click depuis de nombreuses années, le nom de Pendulo vous dit forcément quelques chose. Ce studio espagnol est en effet derrière de nombreux très bons titres, comme la série des Runaway ou encore The Next Big Thing. En 2012, le studio a pris un tournant inattendu avec Yesterday, qui mettait de côté l'humour pour se prendre un peu plus au sérieux. Quatre ans plus tard, les espagnols ont décidé de donner une suite au titre, baptisée Yesterday Origins.

Test effectué à partir d'une version PS4

Année 1481, Espagne. Dans la petite ville de Fuentenegra, un jeune homme vient de se faire arrêter par l'Inquisition. Son crime ? Comprendre et parler toutes les langues au monde. Il n'en fallait pas plus pour que ce pauvre Miguel soit accusé d'être le fils du diable, rien que ça. Traîné en prison, il est voué à un triste sort : être torturé puis tué. Va-t-il attendre bien gentiment ? Bien sûr que non, d'autant plus qu'un petit groupe de moines est venu l'aider à se sortir de ce mauvais pas, histoire de profiter de son incroyable don. Retour dans le présent, à Paris. Le jeune espagnol de l'époque se trouve en fait être un certain John Yesterday qui, après une mystérieuse transmutation, a développé la capacité de ressusciter à l'infini. Néanmoins, cette immortalité s'accompagne d'un souci non négligeable : après chaque mort, John perd la mémoire. Un problème que ne rencontre pas Pauline, sa petite amie dotée du même pouvoir. Quoi qu'il en soit, tous deux vont tenter de percer le secret de cette immortalité et, surtout, essayer de découvrir comment empêcher John de perdre la mémoire à chaque fois, ce qui serait tout de même bien plus pratique. Et pour ce faire, il n'y a pas de secret : il va falloir voyager dans le monde entier, que ce soit dans le présent ou dans le passé via de nombreux flashbacks.

Yesterday Origins

John Doe Yesterday

Véritable point fort des productions Pendulo, la narration de ce Yesterday Origins se montre plus que convaincante. Si le début est un peu poussif et que quelques personnages sont relativement insupportables, la globalité du titre est plutôt agréable à suivre, et ce pour différentes raisons. Les flashbacks, tout d'abord, qui permettent au joueur de voyager dans le temps et aux quatre coins du monde, mais également les personnages, souvent hauts en couleurs (on pense notamment à l'anglaise à priori atteinte du syndrome de Gilles de la Tourette), et bien entendu l'humour. Noir et incisif, il est omniprésent durant toute l'aventure et risque de surprendre ceux qui n'en ont pas l'habitude à cause de scènes un peu surréalistes, comme Pauline qui se suicide régulièrement pour enlever ses rides (puisque chaque mort la ramène à son physique originel). Bref, une écriture de bonne facture, qui plus est soulignée par une mise en scène réussie et un visuel flatteur pour la rétine. Immédiatement, le style Pendulo frappe l’œil du fan : les protagonistes en 3D évoluent sur des décors 2D, les traits sont francs, les personnages reconnaissables et les arrière-plans sont tout bonnement magnifiques. Faits main, ils regorgent de détails et de couleurs variées, sans compter qu'ils bénéficient tous d'une ambiance particulière. Quant à la progression de l'aventure, elle se fait dans le plus pur style bande-dessinée : de petites cases et des bulles pour les dialogues.

Yesterday Origins

Bon, évidemment, tout n'est pas non plus tout rose en ce qui concerne la réalisation, et d'autres aspects sont un peu plus en dents de scie. On peut ainsi citer un rendu moins convaincant durant les cinématiques que durant les phases ingame. Ce qui est tout de même peu banal, et pourtant : les animations semblent plus rigides et les jeux d'ombre et de lumière sont moins réussis. Les doublages, intégralement proposés en français, oscillent également en permanence entre le mauvais et le juste bon, avec des acteurs plus ou moins convaincus – et donc convaincants. Dommage. Quant aux musiques, elles sont globalement de bonne facture et collent bien souvent parfaitement à l'ambiance, sans toutefois que l'une des pistes ne parvienne à se détacher du lot. On peut également noter le souci du détail concernant les deux héros, John et Pauline, qui ont tous deux leur thème attitré. Sur un même tableau, le joueur peut donc alterner entre les deux pistes lorsqu'il passe d'un personnage à l'autre, les deux héros étant jouables. Techniquement, Yesterday Origins est très propre sur PlayStation 4 : fluide, sans temps de chargement interminables et bénéficiant d'une jouabilité à la manette parfaitement optimisée, cette mouture se montre clairement à la hauteur – même pour ceux qui ont l'habitude d'utiliser la souris pour les point'n'click.

Yesterday Origins

All my troubles seemed so far away

Les fans du genre le savent : les point'n'click sont basés sur deux points essentiels, à savoir l'histoire et les puzzles. Si le scénario de ce Yesterday Origins sait se montrer plutôt sympathique, avec quelques twists bienvenus, le gameplay se montre également plutôt réussi, et ce malgré un bien gros défaut. Les joueurs retrouvent donc tous les éléments habituels du genre, comme l'inventaire, les objets à combiner entre eux ou encore à présenter à des personnages afin de débloquer de nouvelles lignes de dialogue. A cela s'ajoute une part non négligeable d'observation, plus que dans d'autres jeux du même type. Il est ainsi demandé d'observer de plus près de nombreuses choses, comme certains personnages ou différents éléments du décor afin de, là encore, débloquer de nouveaux indices. Malheureusement, si ce côté enquête se montre intéressant sur le papier, il rend la résolution des puzzles un peu trop laborieuse par moments, surtout lorsqu'il faut switcher entre les deux personnages dans le but de réaliser un travail d'équipe.

Yesterday Origins

Ainsi, il arrive souvent qu'un élément ne soit pas immédiatement observable mais qu'il se débloque un peu plus tard. Forcément, le joueur n'a pas le réflexe d'observer le lieu une seconde fois et risque de tourner en rond un certain moment... Et prendre l'habitude ne suffit pas à rendre le tout plus agréable, puisque l'on se rend alors compte que l'on fait bien souvent la même chose. Un côté répétitif donc, ce qui est franchement dommage. Au moins, les casse-tête sont en règle générale assez logiques et ne retiennent jamais bien longtemps le joueur, c'est déjà ça. Ce qui est en revanche plus sympa, c'est que passer un tableau procure un véritable sentiment de satisfaction, du fait de cette manière un peu différente de progresser. En effet, certains passages nécessitent de mettre en place un plan plus ou moins complexe. Une fois la chose faite, il ne reste donc plus qu'à enclencher le tout et regarder les événements s'enchaîner les uns après les autres, parfois d'une manière différente de celle que l'on aurait pu imaginer. Un sentiment qui, malgré les quelques défauts de ce Yesterday Origins, donne constamment l'envie d'aller plus loin.
S'il ne s'élève pas à la hauteur des anciennes productions de Pendulo, ou même de titres actuels d'autres sociétés (par exemple Deponia chez Daedalic), Yesterday Origins se montre assez agréable à parcourir. Les développeurs ont ainsi amélioré la formule du premier opus : une durée de vie rallongée, une histoire qui se prend moins au sérieux avec pas mal d'humour noir et des twists bien vus, des personnages hauts en couleurs, des puzzles logiques et un visuel franchement agréable. Malgré tout, les fans tiqueront sûrement sur quelques défauts assez gênants, comme une avancée assez répétitive et parfois laborieuse dans la résolution des énigmes, un début poussif ou encore des doublages français assez moyens.
24 novembre 2016 à 11h06

Par

Points positifs

  • Une narration maîtrisée
  • Visuellement très joli
  • De l'humour noir
  • Des puzzles logiques ne bloquant jamais trop longtemps

Points négatifs

  • Une progression parfois laborieuse et répétitive
  • Doublage français moyen
  • Un début poussif

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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