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Annoncé en 2017, A Plague Tale : Innocence est finalement disponible. Développé par les bordelais d’Asobo Studio et édité par Focus Home Interactive, ce titre choisit de mettre en scène des enfants devant faire face à l'horreur. L'horreur des morts causés par la peste, l'horreur de l'Inquisition qui n'hésite pas à tuer tout ce qui se dresse sur son chemin. Se voulant touchant et émouvant, ce titre parvient-il à atteindre ce but ? Réponse tout de suite.
Test effectué à partir d'une version PS4
Royaume de France, 14ème siècle. Le peuple a fort à faire : entre les batailles contre les Anglais, la peste noire qui sévit partout et les illuminés de l’Inquisition, il ne fait pas forcément bon vivre. Et c’est encore pire pour la famille des de Rune, qui est pour une raison inconnue attaquée par les soldats de cette dernière. La jeune Amicia est alors sommée par sa mère d’emmener son petit frère Hugo loin du massacre. Si leur but premier est évidemment de survivre à l’attaque, frère et sœur doivent surtout se rendre chez le médecin du petit garçon, celui-ci souffrant d’une maladie à priori assez dangereuse. Comme si ça ne suffisait pas, des armées de rats dévorant tout sur leur passage font leur apparition et vont rendre leur progression encore plus compliquée. Bref, bienvenue en France.
J'aime regarder les filles qui marchent sur la plague
A Plague Tale : Innocence prend essentiellement la forme d’un jeu narratif, mais pas que. Les bordelais d’Asobo Studio ont en effet inclus tout un tas d’autres choses pour varier les plaisirs, comme de l’infiltration, des courses-poursuites, des énigmes ou encore des combats. Malgré tout, le cœur du jeu reste son histoire, et ça se sent. Si l’on regrette une fin un peu vite expédiée, le scénario du titre est particulièrement agréable à suivre et c’est un vrai plaisir de découvrir la suite des aventures d’Amicia et Hugo, notamment grâce à une mise en scène réussie, des dialogues bien écrits et une ambiance bien posée venant tantôt jouer sur nos émotions, tantôt nous filer un coup de stress. La relation entre les deux jeunes gens est également bien travaillée et se développe sous les yeux du joueur : s’ils ne se connaissent pas forcément très bien en début d’histoire – Hugo ayant toujours été mis ‘’en quarantaine’’ par sa mère, leur relation devient de plus en plus forte, poussant Amicia à accomplir les pires atrocités pour sauver son petit frère.
Traqués par les soldats de l’Inquisition, les deux jeunes gens n’auront d’autre choix qu’user de la force pour s’en sortir. Enfin, la force, façon de parler, puisqu’ils ne peuvent évidemment pas se battre face à une armée équipée comme il se doit. Néanmoins, il est possible de se débarrasser de certains adversaires. Tout d’abord grâce à la fronde d’Amicia, qui est capable de tuer un ennemi d’un coup bien placé dans la tête. Au départ horrifiée de ses premiers ‘’meurtres’’, la jeune femme va petit à petit élargir son éventail de possibilités puisque se rendant compte qu’elle n’a pas vraiment le choix. Plus tard, il devient ainsi possible de faire en sorte que les rats se jettent sur un soldat pour le boulotter en deux secondes (et c’est particulièrement jouissif, on ne va pas se mentir), et grâce à l’alchimie la jeune femme sera aussi capable d’endormir un adversaire ou encore de faire fondre son casque pour exposer sa tête.
L'enfer, c'est les rats
Si certains passages obligent le joueur à tuer les soldats présents sur place, il est toutefois recommandé en règle générale de faire profil bas et de s’infiltrer. Un peu idiots, les soldats n’hésitent en effet pas à se rendre vers un endroit sur lequel on aura jeté un caillou pour faire du bruit et tourner le dos suffisamment longtemps au duo pour que celui-ci progresse. La bonne nouvelle, c’est que contrairement à bien d’autres titres obligeant une escorte, Hugo n’est ici jamais un problème. On peut certes lui donner quelques ordres basiques, du genre ‘’Reste ici’’, mais ce ne sera pas utile la plupart du temps, le petit garçon tenant sagement la main de sa sœur, la lâchant le temps qu’elle utilise sa fronde et se déplaçant à la même vitesse qu’elle. Une jolie prouesse de la part des développeurs car, on ne va pas se mentir, ce genre de chose vire rapidement au calvaire dans la plupart des jeux.
Ces phases ne sont toutefois pas exemptes de défauts, loin de là. On regrette ainsi une caméra pas toujours au top, l’aspect assez sombre du titre (mais qui, bien sûr, est essentiel pour l'ambiance) qui nous empêche souvent de voir combien de soldats sont présents dans un endroit dédié ou encore une I.A. parfois totalement stupide et parfois un peu trop omnisciente. Durant certains passages un peu plus tendus, on peste également contre le système de recharge de la fronde, qui peut nous faire tuer (on se fait évidemment one shot, ce qui est aussi vrai lorsque l’on s’approche un peu trop près des rats) un peu bêtement. Certes, rien de bien méchant puisque l’on n’est jamais vraiment bloqué – A Plague Tale : Innocence nous faisant bien rapidement apprendre de nos erreurs, mais on se demande tout de même parfois s’il n’aurait pas été préférable de ne pas inclure de combats du tout. A défaut d’être une franche réussite, ces derniers ont au moins le mérite d’être assez variés une fois toutes les recettes alchimiques débloquées.
La plague au doigt
Afin de pouvoir utiliser l’alchimie, il faut évidemment des matériaux de base : souffre, alcool ou encore tissu sont ainsi nécessaires. Pas de panique, tout ce beau monde est aisément trouvable dans les décors, à fortiori lorsque le titre oblige le joueur à faire quelque chose de particulier, comme allumer un feu pour éloigner des rats. Si Amicia ne possède pas ce qu’il faut dans son inventaire, les éléments nécessaires vont popper comme par magie autour d’elle afin d’éviter d’être bêtement bloqué. Mais, de toute façon, il suffit de se montrer un peu curieux et d’explorer les environnements – assez souvent cloisonnés – pour ne jamais être à court de matériaux (matériaux aussi utiles pour améliorer la fronde et le sac d’Amicia, obligeant parfois à faire des choix). L’exploration permet aussi de trouver des objets secondaires, comme des fleurs ou des cadeaux, qui sont pour leur part un peu mieux cachés. Les adeptes du 100% y passeront là une poignée d’heures supplémentaires, sachant que le titre demande en dehors de ça environ 8 heures pour être bouclé.
Ça peut paraître court, mais à aucun moment nous n’avons eu l’impression que l’histoire était rushée (sauf, une fois encore, sur la toute fin). Même si, honnêtement, on n’aurait pas dit non à un peu de rab : nous n’avons pas vu passer l’aventure tant elle est parfaitement rythmée ! Entre les phases au calme où Hugo s’émerveille du monde qui l’entoure, les scènes poignantes où l’insoutenable horreur prend vie sous les yeux de ces enfants, les courses-poursuites stressantes juste ce qu’il faut, les phases d’infiltration et les combats, les énigmes (là encore, jamais méchantes et demandant simplement d’utiliser ses yeux, la solution se trouvant dans les décors) ou encore les nombreuses scènes de dialogue avec les amis que le duo se fait au cours de leur fuite, il est bien difficile de lâcher la manette…
Ratatouille
D’autant plus que A Plague Tale : Innocence est aussi beau qu’il est touchant. Doté d’une remarquable direction artistique, le bébé d’Asobo Studio est visuellement fignolé de bout en bout (même s’il faut, pour cela, endurer un temps de chargement un peu longuet au début de chaque chapitre). Les jeux d’ombres et de lumières sont saisissants, les villages grouillent de détails et la modélisation des visages des personnages principaux est assez bluffante, même si celle des PNJ est moins impressionnante et que les animations sont parfois un peu rigides. La bande-son n’est pas en reste, avec des musiques vraiment réussies, des doublages français globalement convaincants et surtout des bruitages qui font souvent frissonner, comme le bruit bien particulier que font les rats lorsqu’ils se jettent sur une proie... Et d’ailleurs, en parlant des rats, on ne peut être qu’impressionné par le fait qu’à aucun moment le titre ne souffre de leur présence à l’écran, et ce malgré leur nombre plus que conséquent. Si vous avez quelque chose contre ces petites bêtes, passez votre chemin, ils grouillent littéralement partout.
A Plague Tale : Innocence est une jolie réussite sur quasiment tout ce qu’il entreprend. Si l’on peut regretter quelques menus problèmes, comme la caméra, l’I.A. ou encore les combats, difficile de rester de marbre face à l’aventure proposée par Asobo Studio. Doté d’un bon rythme alternant différentes phases jamais trop longues et jamais trop courtes, d’une réalisation léchée, d’une histoire prenante et émouvante et de personnages bien écrits dont la relation évolue au fur et à mesure, le titre bordelais a tout pour vous tenir accroché durant la huitaine d’heures nécessaire pour voir le générique de fin. Sauf si vous n’aimez pas les rats. Là, clairement, vous êtes foutus.
Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.