Guide Noël 2007

Guide Noël 2007
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C’est moi que le sort a désigné pour assurer l’ingrate tâche de vous dénicher les bonnes affaires de cette fin d’année 2007. « Diantre, me dis-je ! Moi, un homme au sang bleu ! Obligé de frayer avec le fretin crasseux des contracteurs de prêts ! Le sort décidément s’acharne… » De mauvaise grâce et la main gantée, votre serviteur, néanmoins, obtempère… Sur consoles next-gen les éditeurs préfèrent encore engranger les royalties plutôt que de tendre la main aux laborieux et aux improductifs en mal de pouvoir d’achat. On les comprend. Ainsi, sur la machine de Sony, l’inénarrable PS3, il va falloir être beaux joueurs, messieurs, et accepter les Premium Prices pendant encore quelques temps. Après tout, quand on accepte de débourser 500 euros pour s’offrir un lecteur de Blu-Ray, on aime être entre soi. Bref, la PS3, fraîchement débarquée du Japon, a ainsi la chance de ne pas encore disposer d’un catalogue de titres neufs à un prix inférieur à 30 euros. Les possesseurs de la console que quelques capilotades boursières auraient poussé dans les bras tièdes et puants de l’armée du salut, Lord will provide, devront donc se rabattre sur le marché [noir] de l’occasion pour espérer découvrir quelques affaires convenant à leur maigre bourse. Pauvreté n’est pas vice mais quand même… Nous n’avons pas beaucoup d’argent, dit l’indigent d’une voix que la pudeur étrangle. « Rassurez-vous, répond Oncle George [bedonnant et débonnaire], on le prendra quand même… » Notons que les machines de Nintendo résistent non moins héroïquement que leur consœur nippone à la rapacité des plus démunis. Hélas, l’engeance Promotion a déjà infecté la Xbox360. Que les dandys s’inoculent eux mêmes le petit vaccin de l’élégance : payant « content » d’une rature que la désinvolte emporte ! Quant aux machines des générations antérieures, celles là n’ont pas finit de traîner leurs guenilles loqueteuses et de racoler le chaland avaricieux ! Vous conviant donc à un court périple au pays du discount… Microsoft, l’entreprise caritative se Redmond [Washington] soigne votre incurie économique. Far Cry Instincts Predator, l’adaptation Xbox360 de l’excellent FPS de Crytek, disponible sur PC depuis le printemps 2004, vous propose d’affronter les mercenaires de Krieger sur fond de paradis terrestre et de mer bleu turquoise. Une place dans le charter de Crytek vous coûtera environ 20 euros et vous donnera accès à toutes les réjouissances d’un club de vacances vulgaire et musclé. F.E.A.R., le FPS de Monolith, sorti sur PC fin 2005, n’a pas souffert de son portage sur Xbox360. Proposé aujourd’hui à moins de 35 euros, il ravira les amateurs d’action intelligente [la formule est heureuse] et d’ambiance délétère qui peineraient à trouver les fonds pour financer une aventure plus récente. Chacun fait ce qu’il peut… Sur le marché parallèle des dessous d’imperméable, les commissionnaires pointilleux trouveront également Dead Rising, le beat’em all de Capcom, véritable hymne sanguinolent aux films désormais cultes de George Romero, sorti en septembre 2006, qui, quoiqu’un peu répétitif, n’est pas une mauvaise affaire à moins de 30 euros. Que la putrescente tripaille valdingue aux quatre coins du téléviseur… A ce prix là, madame votre conjointe aura bien de quoi se payer une éponge. Rainbow Six Vegas, sorti en décembre 2006, qu’une orientation malheureuse [action] détache des origines très tactiques de la série (au grand dam des fans de la première heure – toutes les désertions ne sont pas illégitimes) mais qui reste néanmoins un honnête shooter, surtoût en multi-joueurs, est désormais disponible au prix très raisonnable [dérisoirement vulgaire même] de 30 euros. Need For Speed Carbon, sortie en novembre 2006, constitue la meilleure version de la variante underground du titre, bien supérieure à la pathétique déclinaison Prostreet mise en vente ces derniers jours. Rappelons que l’opulence, naturellement démonstrative, n’a pas à complaire aux scansions extasiées des apôtres de la mode surtout quand celle-ci s’égare dans la plus inexcusable grossièreté. Disponible en neuf à un prix inférieur à 30 euros, l’ancien opus de The Need for Speed, bien meilleur que son successeur, ravira à n’en pas douter les adeptes de la conduite typée arcade et les petits Jackys qui rêve de pédalier chromé et d’aileron en queue de castor. Tuner une Aston Martin, n’est-ce pas la le summum du mauvais goût ? A ce niveau de mauvais goût là, nous touchons presque au bon goût…

Peu de très bonnes affaires sur Wii, Dieu soit loué ! La console résiste aux bacilles de la fièvre acheteuse. Les titres les plus exécrables de la machine se négocient aisément pour moins 20 euros en neuf mais ne méritent même pas le temps qui vous passerez à les déballer. Plutôt que d’acquérir deux infamies vidéoludiques pour un vulgaire froissement de billet bleu nous vous conseillons plutôt de concentrer vos efforts financiers sur un seul titre valable et notamment sur Resident Evil 4, l’excellentissime survival horror de Capcom, sorti en milieu d’année, classé parmi les 100 meilleurs jeux de tous les temps par le site américain IGN, et disponible en neuf pour moins de 40 euros… Et si malheureux prolétaire que vous êtes, chaque euro compte, chaque centime versé aux pieds du totem immaculé de Nintendo vous sectionne une veine, vous pourrez toujours vous rabattre sur SSX Blur, le très profond jeu de glisse [orgasme] d’Electronic Arts, sorti en mars 2007, qui attend vos mains crasses et calleuses de forçats sous payés pour moins de 30 euros. Surf Funk and Speed. Un cocktail très upper midle class, n’est-il pas ?

Les bonnes affaires ne sont jamais bien bonnes sur PSP. Faute en incombe à des prix originaux d’une inqualifiable pingrerie [avec une bonne dose d’humour et d’humeur]. Explorons tout de même le marché cheap et sans chic des promotions annuelles. Burnout Legends (2006) ou sa suite, Burnout Dominator (2007), proposés respectivement à 15 et 20 euros, ne bousculeront pas trop votre budget tout en vous livrant aux joies des plus savoureuses folies véhiculaires. Pour une somme tout aussi modique (15 euros), votre engouement cinéphilique pourra vous conduire jusqu’à The Warriors, un beat’em all très convaincant, librement inspiré du film de Walter Hill et fidèlement adapté des versions PS2 et Xbox sorties en 2005. Ceux que la brutalité des trois précédents titres rebuterait pourront s’en aller suçoter la candide guimauve du féérique Wipeout Pure de Sony, hymne à la pureté des épanchements agrestes et aux entrechats délicats des aérofreins, commercialisé au début de l’année 2006 et désormais proposé aux alentours des 16 euros. Quant aux acharnés de la crosse et du réticule, ils se rabattront sur l’honorable Medal of Honor Heroes qui, sans transcender le genre archi rebattu des FPS basés sur la seconde guerre mondiale, leur donnera un plaisir à la hauteur de leurs 15 [piteux] euros.

Le constat sur DS est identique à celui sur Wii. Aucune console n’a jamais reçu pareille quantité de titres épouvantables. Attention étal piégé ! Ceux là se retrouvent naturellement bradés par des escrocs dépourvus de tout scrupule qui n’hésiteront pas à vous proposer 75% de remise pour d’authentiques néants vidéoludiques. De l’auge où ne surnagent ces innombrables calamités, l’on extraira tout de même l’honorable Sonic Rush, la énième déclinaison du jeu de plateforme de Sega sorti il y a maintenant deux ans mais qui a 16 euros se fera plus aisément pardonner sa très faible durée de vie ainsi que Need for Speed Carbon : Own the City l’honnête adaptation du jeu de course automobile d’Electronic Arts qui vous ponctionnera au passage de 15 euros . Pour le reste, on s’abstiendra.

Sur PC la situation du joueur peu fortuné est bien plus envieuse que sur console nouvelle génération. Heureux les pauvres qui aiment à tendre le bras ! Quoique si l’on considère le prix d’une configuration offrant une puissance conforme aux exigences des jeux sortis il y a ne serait-ce qu’un an, la situation pourrait s’avérer finalement moins favorable qu’il n’y paraît au premier abord. Tâchons de ne pas aggraver vos exactions bancaires et sélectionnons des titres dont les exigences matérielles s’accordent à la modestie de leur tarif. Commençons par évoquer les jeux commercialisés via la plateforme Steam de Valve. Pour peu que vous disposiez d’une connexion internet rapide, cette solution vous permettra d’avoir accès à de très nombreux logiciels pour un prix souvent très inférieur à ce que vous proposeront les réseaux de distribution standards. Nous recommandons ainsi aux joueurs occasionnels l’extraordinaire jeu de plateforme développé par la bande à Tim Schafer, Psychonauts, sortie en 2006, qui, sans mettre à genoux votre machine (un processeur à 2Ghz et une carte graphique de type Radeon 9600 et Geforce 5600 suffisent) vous dispensera un plaisir gavé d’humour pour une petite quinzaine d’euros. Vous êtes un joueur persévérant et intrépide, les Galaxies très, très lointaines font crépiter d’exquises étincelles de bonheur le long de votre échine, mais, pour des raisons inexplicables vous êtes passé à côté du formidable jeu de conquête spatiale conçu par les allemands d’Egosoft et commercialisé au printemps 2006, X3 – Reunion ? Rassurez votre mauvaise conscience, monsieur, pour seulement quinze euros votre bévue peut dorénavant être réparée. La magnificence graphique du titre (nous vous conseillons tout de même une carte graphique 256Mo de type X800 ou GF6800, un processeur à plus de 2Ghz ainsi qu’1Go de Ram) n’a d’égale que la richesse des possibilités qu’il vous octroie. Si votre matériel manque de souffle ou que votre emploi du temps de travailleur fastidieux vous oblige à chèrement marchander vos heures de loisirs, pour moins de 10 euros vous pourrez toujours vous offrir, Nexus : The Jupiter Incident, un jeu de stratégie spatiale développé par Mithis Games et sorti fin 2004 ; assez peu connu du grand public, son anonymat s’avère proportionnel à ses innombrables qualités. Quant aux insomniaques et aux égocentriques, si, faute de liquidité, ceux là ont réussi à échapper en 2004 à l’hypnotique Rome : Total War, le jeu de stratégie mis au point par The Creative Assembly et qui proposait au joueur de remodeler l’histoire romaine depuis les temps glorieux de la République jusqu’au début du Haut Empire, ce coup-ci, ils n’y couperont pas ! Et ces ingrats auraient tort de le déplorer ! Ce joyau où le meilleur de Civilization côtoie le meilleur de la stratégie temps réel, défit les épithètes. Rare sont les jeux qui, pour quinze malheureux euros, vous ouvre la perspective de plusieurs mois d’obsessions en latin ! Et si vous êtes allergiques aux réseaux de distribution numérique, n’ayez crainte, la filière classique vous réserve son lot de promotions bassement alléchantes. Dark Messiah of Might and Magic, le FPS des lyonnais d’Arkane Studio basé sur l’univers créé par feu 3DO il y a plus de dix ans et sorti à la fin de l’année dernière est déjà commercialisé à moins de quinze euros ! Le très hermétique simulateur de vol, Lock On, dernier rejeton d’un genre injustement tombé en déliquescence depuis que les minables désidérata de la plèbe tiennent le gouvernail de l’industrie des loisirs interactifs ne vous coutera pas plus de 7 euros ! Quand l’aristocratie s’humilie à rassasier la répugnante curiosité des gueux ! Dawn of War et sa campagne additionnelle Winter Assault, quoiqu’assez anciens désormais, vous réservent de bien belles heures de carnage et de cogitation effrénée pour moins de vingt euros ! Plus récent et donc plus exigeant en terme de ressources matérielles, Company of Heroes, également développé par ses diables de Relic Entertainment et salué par la presse en 2006 comme la nouvelle référence des jeux de stratégie basés sur la seconde guerre mondiale, s’abaisse à vous proposer ses services contre quinze misérables roupies. Une obole monseigneur, une obole ! De même pour le très spectaculaire Act of War, sorti des forges vidéoludiques d’Eugen System en 2005 ou pour la quatrième occurrence du mythique Civilization IV, de Firaxis, l’épisode tout à la fois le plus séduisant visuellement mais aussi le plus intéressant sur le plan strictement stratégique, sorti sous un déluge de louanges au printemps 2006, honteusement bradés à quinze euros ! Fan de jeux Online ? Ruez-vous donc sur World of Warcraft (le plus accueillant des MMORPG) ou sur BattleField 1942 (un excellent FPS multijoueur), commercialisé respectivement à 15 et 10 euros. Et s’il vous reste encore assez d’impudeur pour continuer de mendier, allez donc tendre le bras du côté des deux compilations Hits Essentiels 2007/2008 et Hits Essentiels 2006/2007. Toutes deux sont proposées à moins de cinquante euros et rassemblent une petite dizaine de titres empruntés aux pléthoriques catalogues de trois éditeurs parmi les plus importants du marché, Ubisoft, Electronic Arts et Eidos. La première compilation comprend 9 jeux prestigieux, FIFA 2007, Need For Speed Carbon, Black & White 2, Tomb Raider : Legend, Just Cause, le merveilleux Splinter Cell Double Agent, l’interminable Entraineur 2007, le formidable Heroes of Might and Magic V et le drolatique Rayman contre les Lapins Crétins ! La seconde, pour regrouper des logiciels plus anciens, présentera l’avantage de se contenter d’un matériel plus modeste : on y trouvera Need For Speed Most Wanted, Battlefield 2, Far Cry, Splinter Cell Chaos Theory, Prince Of Persia : Les Deux Royaumes, L’Entraîneur 2006 ainsi que quelques fausses notes, Total Overdose, Commandos Strike Force et Fifa 06… Souriez, consommateurs avaricieux, GameHope soigne vos créances.

La PS2 aura bientôt huit ans. On aura la politesse de ne pas lui faire remarquer que la politesse, justement, est de savoir tirer sa révérence quand il est encore temps. De fait, with such a huge lifespan, il n’est nullement difficile de trouver quelques titres incontournables et proposés à des prix qui s’accordent aux émoluments les plus modestes. Comme dit, Saint Jean (et non Saint Jeux), Dieu vomit les tièdes. Misons donc sur le formidable. Si vous avez commis l’outrage de mépriser l’inoubliable Shadow of the Colossus, de SCE, sorti début 2006, vous allez pouvoir verser votre obole et recevoir l’absolution pour moins de 20 euros. Autre regrettable sujet d’impiété, Resident Evil 4, le meilleur épisode de l’inextinguible série de Capcom, distribué en France à la toute fin de l’année 2005, qui ne manquera pas de vous glacer d’un délicieux effroi, disponible désormais pour un peu plus de 15 euros. Flagellez-vous, mécréants ! Plus récemment, la vieillissante et toujours aussi inesthétique machine de Sony a accueilli la dernière itération du RPG de Square Enix, Final Fantasy XII. Les superlatifs manquent pour décrire l’expérience de jeu proposé par cet épisode, probablement le plus brillant, le plus libertaire et le plus audacieux de la série, sorti en France au début de l’année 2007 et déjà disponible à moins de 20 euros. Ce qui n’est pas cher payé quand on rapporte cette somme à la longévité ahurissante du titre et à ses prestations graphiques Le Dieu des jeux vidéos est décidemment bien conciliant avec vous. Les amateurs d’euphories embarquées saliveront de pouvoir enfin s’essayer au formidable Gran Turismo 4 pour moins de 17 euros. Scandale !

Alors que la sortie relativement récente de la PS3 n’a pas éteint le développement de jeux sur PS2, pourtant en fin de vie, la Xbox, quant à elle agonise. Certaines consoles ont la délicatesse de se cacher pour mourir… Du coup, les apologues des jeux à prix cassé se cassent les dents sur des prix invariablement dispendieux et peinent à dénicher d’intéressantes promotions. Ceux qui entendraient toutefois garnir leur ludothèques sans hypothéquer leur minuscule patrimoine pourront se tourner vers Splinter Cell Double Agent, le brillantissime jeu d’infiltration d’Ubisoft, sorti sous les ovations de la presse spécialisée l’an dernier, dont quelques exemplaires bon marché (moins de 20 euros) traînent ici ou là, sur Internet. Pour une somme tout aussi modique, Ubisoft propose également le dernier volet de la saga initiée par Jordam Mechner à la fin des années 80, Prince of Persia : les Deux Royaumes, un jeu de plate-forme singulier et particulièrement réussi. Si vos goûts ne vous tiennent pas résolument écarté du genre RPG, pour moins de 10 euros, une somme absolument insane, vous pourrez essayer le formidable et injustement méconnu titre d’Arkane Studio Arx Fatalis, successeur spirituel du regretté Ultima Underworld, jeu développé en 1993 par le non moins regretté Looking Glass Studio. Si la radicalité proposée par une simulation militaire peu encline à la concession ne vous rebute point, nous vous recommandons à une autre adaptation PC, Operation Flashpoint : Elite, le titre de Bohemia Interactive sorti fin 2004, disponible aujourd’hui pour moins de 10 euros. La réalisation technique ne fait certes pas honneur à la console mais vous aurez rarement eu l’occasion de vous investir dans un conflit structuré de façon aussi réaliste. Et puis à ce prix, vous ne vous attendez tout de même pas à ce que le caviar soit frais ? Plus classique, plus conciliant, mais non moins savoureux, Forza Motorsport, le Gran Turismo de la console de Microsoft, sorti au milieu de l’année 2005, se négocie désormais à moins de 20 euros et propose de quoi faire pousser quelques gloussements borborygmoïdes aux brûleurs de fioul et de diesel qui n’auraient encore jamais eu l’occasion de goûter aux envolées tapageuses d’un authentique moteur à essence. Si par manque de moyen en cette fin d’année 2004, vous avez dû vous résoudre à faire l’impasse sur le splendide Half-Life 2, agenouillez-vous, pauvre erre inconscient, déliez fébrilement la cordelette de votre gousset et payez votre inconsistance au chef d’œuvre très consensuel de Valve : pour moins de 10 euros, vous aurez probablement honte de la dizaine d’heures de plaisir que vous aurez ainsi ravi à des développeurs éreintés. Que Gabe Nevell vous pardonne…Et qu’il retourne derechef plancher sur son prochain jeu au lieu de continuer à pressurer ainsi sa malheureuse franchise ! Car si l’aristocratie a ses privilèges, elle a aussi ses petites dignités…

14 décembre 2007 à 23h00

Par La team GH

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