Guide Noël 2009

Guide Noël 2009
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Tous les ans, le marché des jeux vidéo est inondé de produits tous plus insipides les uns que les autres. Tous les ans, c'est donc la même tambouille, entre 500 et 1000 titres dégueulent sur le monde un fiel de bouses nauséabondes. Et encore, il ne faut surtout pas comptabiliser les titres Nintendo DS, car rien que sur la petite portable du géant japonais, ce ne sont pas moins de 700 nouvelles références par an qui polluent un marché absolument illisible pour le profane (et non pas le "pro-fan"). Dans le lot, notons tout de même quelques perles de nullité, joyaux de néantise, cancres absurdes, merveilles de niaiserie...

World Championship Sports

» Prix spécial du jury : "Jaquette de la décennie" » Supports : Wii » Les raisons pour ne pas le louper : Cette année, Wii Sports sur Wii devenait le jeu le plus distribué de tous les temps sur une console de salon. Trois années de bons et loyaux services sur Wii supplantant le cultissime Super Mario Bros de la NES sorti en 1986 dans nos belles contrées et qui depuis, malgré une explosion du volume global de jeux distribués, continuait de faire chambre à part avec le monde vidéoludique. Wii Sports signe alors, à la fois un grand changement de génération, de joueurs, mais surtout une profonde mutation dans notre façon d'aborder les jeux vidéo. Jeu pour toute la famille, jeu pour des pratiques occasionnelles, jeu divertissant et universel, bref un jeu vidéo ! World Championship Sports est aussi sorti cette année, et semble lui rendre un vibrant hommage. Mais WCS ne parvient évidemment pas à concrétiser ce que Wii Sports a su malencontreusement inventer par un coup de génie (ou de bluff). Tout y est opportuniste, de la jaquette au choix des jeux eux-mêmes. Et pour ces raisons WCS est à Wii Sports ce que Carnosaur est à Jurassic Park : une œuvre culte du nanar contemporain qu'il serait dommage d'ignorer tant le travail de ses créateurs est remarquable d'exigence et de volontarisme.

Fairytale Fights

» Prix spécial du jury : "Conte de noël" » Supports : Xbox 360, PS3, PC » Les raisons pour ne pas le louper : Comment faire d'un jeu bourrin et sans saveur une valeur sûre des "jeux-à-prétextes" ? Demandez à Playlogic Game Factory, ils le savent sûrement eux. Un beat'em all, ça n'a jamais fait de mal à personne. Mais un beat'em all de merde, si !! Un petit chaperon rouge qui donne des gros coups de latte à des monstres mal léchés, sur le papier, ça a grave la classe, mais encore faut-il savoir faire rêver les gens ?! Pourtant du second degré, ce jeu n'en manque pas... mais des qualités aussi... Une mise en abyme de la condition humaine, du temps qui passe et de celui que l'on perd avec ce genre de productions...

Total Dérapage : Prêts pour le Grand Frisson ?

» Prix spécial du jury : "Titre sans équivoque" » Supports : Wii » Les raisons pour ne pas le louper : 30 secondes après avoir lancé sa galette toute neuve, on comprend qu'on en aura pour son argent. Pour notre part, il nous arrive assez rarement de ne pas pouvoir formuler un avis sur un jeu. Mais là, c'est particulier. Ce jeu nous prend par les sentiments. Le titre en dit au moins autant que l'expérience de jeu elle-même. Sans trop en dévoiler, on dirait : "la justesse à l'état pur". Jamais un titre de jeu n'aura été aussi parlant, aussi évident. Dans une émission de télévision, on enchaîne les mini-épreuves parfaitement nazes, rattrapées par une réalisation qui l'est encore plus. Comme l'émission anglophone du même nom (Total Wipeout), vous devrez faire des trucs débiles, dans des environnements débiles, accoutré de tenues débiles. Mais ici, point d'effort surhumain, juste quelques mouvements débiles à effectuer dans un timing débile. Bref, un total dérapage, assurément. "Money, money, money..."

G.I. Joe : Le Réveil du Cobra

» Prix spécial du jury : "On aime l'argent et on vous le prouve" » Supports : PS3, Wii, Xbox 360, DS, PSP » Les raisons pour ne pas le louper : Encore un beat'em all nous direz-vous ?! Vous allez finir par croire qu'on ne les aime pas. Que nenni, c'est juste que les développeurs semblent vouloir nous provoquer. Ils ne savent pas faire un beat'em all, mais qu'importe, ils se lancent dedans corps et âme. Résultat : musiques gerbantes, animations ridicules, angles de caméra invraisemblables, chiantissime à souhait, mal foutu, on se demande comment on peut en arriver là... Enfin, se le demande-t-on vraiment ?! Car il ne s'agit pas ici d'une question de moyen, ni même de temps, ni même d'intention marketing inavouée. Juste une adynamie des boyaux de la tête. Merci Electronic Arts pour cette oeuvre contemporaine !

Lost in Blue : Shipwrecked

» Prix spécial du jury : "Koh Lanta pour les anémiés de la rétine" » Supports : Wii » Les raisons pour ne pas le louper : Lost in Blue est le représentant d'un genre particulièrement savoureux pour tous les amoureux de nanars vidéoludiques. Le jeu typique qui part d'une bonne intention, qui se construit autour d'une idée plutôt sexy mais qui ne s'émancipera jamais d'un concept aussi évanescent qu'un pet aromatisé à la cannelle. Lost in Blue est ainsi l'adaptation d'un concept conçu pour la Nintendo DS, pensé pour la Nintendo DS, et qui sur Wii se transforme en corps mourant qui ne fait que ré-ouvrir ses hémorragies béantes. Un jeu laborieux au ludisme violent et à la réalisation pleurnicharde. Un grand moment de n'importe quoi comme pour nous rappeler ce que ne doit jamais être un jeu !
16 décembre 2009 à 23h00

Par La team GH

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