Tekken Blood Vengeance : ça donne quoi ?

Tekken Blood Vengeance : ça donne quoi ?
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Tekken, ce n'est pas qu'une mythique licence du jeu vidéo de baston, non. En effet, en plus de la multitude de goodies en tout genre que chaque saga de renommée se doit de posséder, la célèbre série s'est déjà payé plusieurs fois le luxe du septième art : un manga d'une heure en 1998, un film l'année dernière, et dans les prochains mois, Tekken Blood Vengeance, réalisé entièrement en images de synthèse. Si le film ne sortira en DVD et Blu-Ray que le 22 novembre prochain (pour l'instant aux USA), Namco Bandaï Games nous a invité gracieusement à l'un des plus beaux cinémas de Paname : le Max Linder Panorama. C'est donc entre deux séances de petits fours et de Coca-Cola que nous prîmes places pour mater pas loin de deux heures de film survolté. Alors, ça donne quoi ?
On espérait beaucoup de Blood Vengeance étant donné la qualité sans nom du dernier film. Cette fois-ci, un contexte qui prend véritablement place dans le cadre de la série et des personnages qui correspondent parfaitement (ou presque...) à ceux du jeu-vidéo éviteront toutes confusions fâcheuses. L'histoire prend donc place entre Tekken 5 et 6, et, disons le d'emblée, s'avère particulièrement à côté de la plaque. Xiaoyu et Alisa sont respectivement employées comme espionnes chez la G Corporation et la Mishima Zaibatsu afin d'enquêter sur Shin, un jeune beau-gosse mystérieux possédant des pouvoirs que chaque firme compte s'approprier. Seulement voilà, les rebondissements ne sont pas surprenants, la narration est tout ce qu'il y a de plus classique et les dialogues sont pathétiquement ridicules. C'est franchement dommage, car la série de baston Tekken est l'une des rares à posséder un scénario intéressant, qui ici est assez mal exploité. Certaines phases du film ne s'accordent carrément pas avec celles des jeux vidéo : de quoi choquer un fan ! Mais bon, admettons que l'on s'en fiche. Après tout, aller mater un film tel au cinéma, ce n'est pas pour admirer des dialogues philosophiques qui... attendez, justement, si ! Blood Vengeance s'y essaie justement : on a ainsi droit à un discours sur l'Amour (notez la figue allégorique), à un petit message écolo, et à d'autres valeurs si mal narrées à l'écran qu'elles en paraissent ridiculement comiques. Tant pis, on se rattrapera sur des scènes d'action très explosives, faisant parfois dans l'absurde le plus total, certes, mais qui offrent ce que l'on demande avant tout pour un film du genre : des baffes, des patates, des sauts, des combos (reprenant ceux du jeu selon les personnages !), le tout ponctué d'interminables interjections typiquement japonaises. Les chorégraphies font dans le plus spectaculaire possible, allant même jusqu'à faire s'écrouler un monument entier à la seule force de ses capacités physiques. On n'évitera malheureusement pas à un humour très too much, que seul les japonais savent faire : entre discours étranges et plans (très) suggestifs de jeunes japonaises, on se demandait presque si ça n'allait pas tourner au Hentaï. En tout cas, cela nous a bien fait rigoler.
Tekken Blood Vengeance est doté d'une réalisation graphique exemplaire. Certains détails ne semblent pas très bien paufinés, mais inutile de nier que le tout s'avère vraiment très agréable aux pupilles. Quant à la bande-son, on dispose là de musiques rythmées, tantôt électro-rock, tantôt chants lyriques modernes. Ces dernières collent parfaitement aux combats et les bruitages sont très corrects bien que d'un classicisme remarquable. Disons que l'on échappe pas aux traditionnels "Pounchhhh" des coups de poings et autres "Fsshh" de sauts vertigineux, ce qui en soit ne peut pas vraiment être qualifié de "défaut". Avant la projection de l'oeuvre, un des points les plus énigmatiques qui nous venaient concernait les doublages. Nous fûmes alors bien rassurés de nous apercevoir que l'on avait en fait là une version originale sous titrée, toutes les voix étant en japonais et bien celles des jeux vidéo. On espère juste que lors de sa sortie dans les bacs, les quelques coquilles de traduction seront corrigées afin que vous ne souffriez pas des mêmes interrogations que nous : "Ne montes pas sur mon il.", telle était la phrase que Nina lance en plein dialogue. Hum, pardon ? Quoi qu'il en soit, ces doublages originaux renforcent bien le charisme de certains personnages légendaires de la série. De plus, certains d'entres vous apprécieront sans doute le retour de quelques puissants combattants, modernisés pour l'occasion. Je ne dirai pas son nom pour ne pas dévoiler d'intrigues (même si cela n'aurait aucune de portée sur la qualité du film), mais je peux vous laisser des indices : il a des ailes, des cornes, une grosse cicatrice sur le torse, et n'est jamais content. Des suggestions ? En revanche, impossible de ne pas parler de certains rôles attribués à des révérants comme Ganryu, ici pion dans une école, ou de Lee, qui ne sert absolument à rien et qui incarne un professeur millionnaire foldingue. Sérieux, ça peut faire peur.
Si l'on devait conclure, nous dirions que Tekken Blood Vengeance n'est pas une daube, loin de là, mais qu'il se rapproche plus du nanar auquel l'on s'attendait que de la bonne surprise que l'on espérait. On passe un bon moment, à condition de prendre certaines séquences au second degré : je vous le conseille, ne choisissez pas ce film pour séduire la fille de vos rêves lors d'une soirée ciné. Non, gardez-le pour vous, ou pour entre amateurs de la série et/ou d'action nerveuse. Pour rappel, le film sera disponible en novembre en DVD et Blu-Ray, disposera de l'option 3D pour les friqués, et sera également inclus dans le volet Tekken Hybrid, auquel je vous renvois directement ici. Bonne journée les loulous, maintenant, vous savez à quoi vous en tenir !
27 juillet 2011 à 23h11

Par Naxi

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