Test : World of Warcraft : Dragonflight - PC

World of Warcraft : Dragonflight - PC
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Dragonflight est maintenant disponible, la nouvelle extension du mastodonte World of Warcraft qui vous emmène sur l’île aux dragons pour combattre les Primalistes.

Test effectué à partir d'une version PC

World of Warcraft est un monument de l’Histoire du jeu vidéo. Il a participé à la grande démocratisation du MMORPG, formé des groupes d’amis, fondé des familles ou encore proposé des challenges fous au fil du temps, à travers les expériences qu’ils proposent et les extensions qui ont épaissi tout ce contenu qui ne fait que grandir depuis bientôt 20 ans maintenant. La dernière extension en date, Dragonflight, supplante Shadowlands et nous permet maintenant de profiter de l’île aux dragons, de leurs histoires et peuplades mais, surtout, de leur incroyable verticalité. Cependant, peut-elle être qualifiée de souffle nouveau que WoW cherche tant ?

Vue du ciel

Commençons par dire que la narration de Dragonflight est vraiment bonne, probablement la meilleure de l’histoire du MMORPG de chez Blizzard. En effet, l’objectif du développement de revenir aux racines de WoW est respecté et si le chemin de la narration se fait à travers un leveling inspiré et moins redondant qu’habituellement, on aura encore un doute quant au vrai fin mot de l’histoire qui arrivera d’ici plusieurs mois, avec l’ajout de patchs de contenu de fin d’extension. L’intrigue est effectivement prenante et s’éparpille sur les quatre nouvelles régions de la zone. Pour résumer très rapidement les enjeux : Dragonflight a largement laissé Shadowlands derrière lui puisque les rétrospectives déroutantes et les thèmes d’un autre monde qui interrogent ont laissé place à de la haute fantaisie traditionnelle qui ravira les fans de la première heure (et notamment de Chris Metzen).

World of Warcraft : Dragonflight

En termes de vraies nouveautés, Dragonflight propose plusieurs choses, à commencer par la race des Dracthyr et la classe de l’Evoker (Evocateur), sorte de mage mi-distance pouvant également utiliser des sorts de soin. L’Evoker est la seule classe disponible sur cette nouvelle race et on sera étonné de ne pas, au moins, avoir quelques classes de base du lore de Warcraft comme le mage, le prêtre ou le guerrier. Le choix est toutefois fait et on devra probablement attendre quelques évolutions dans l’histoire pour permettre à cette race de gagner de nouvelles classes. Quoi qu’il en soit, l’Evoker peut se spécialiser soins (Préservation) ou dégâts (Dévastation) et avoir ainsi un rôle plus décisif dans les donjons de haut niveau, même si pour l’instant l’Evoker ne fait pas assez de dégâts pour inquiéter un mage feu et pas assez de soins pour déloger un paladin spé heal de son groupe. Cette nouvelle classe nous laisse donc une impression mi-figue mi-raisin, en espérant qu’elle continue d’évoluer et de s’équilibrer au fur et à mesure des futurs patchs. Au niveau de l’ergonomie, WoW ne fait plus qu’un avec les nombreux add-ons ayant servi par le passé puisque cette fois le jeu incorpore un module permettant de vous-même régler votre interface comme bon vous semble. Vous pouvez donc désormais largement vous passer de ces petits programmes additionnels qu’il fallait installer en plus et utiliser les ressources directement implémentées en jeu.

World of Warcraft : Dragonflight

Les Dracthyr sont dotés d'une poignée de nouveaux mécanismes, dont le lancement de sorts chargés et le vol sans monture. Dans le premier cas, certains sorts disposent de plusieurs niveaux d’intensité qui se chargent avec le temps : à vous de décider quel niveau d’intensité vous convient sachant que plus vous le voulez haut et plus il faudra du temps pour le charger. Il y a également un système de points nécessaires à la réalisation de certains sorts (ressource baptisée l’Essence), qui se rechargent petit à petit pendant le combat. Cela permet de mieux maîtriser votre cycle de DPS et/ou de soin et vous oblige à optimiser votre rotation du mieux possible. Concernant le deuxième mécanisme précédemment évoqué, il s’agit effectivement d’un vol temporaire que vous pourrez faire à l’aide de cette classe. Rappelons-le, en tant que Dracthyr, vous êtes équipé d’une paire d’ailes, ce qui vous permettra de vous envoler (sans monture) pendant quelques instants et de flotter dans les airs jusqu’à votre arrivée au sol. Cela apporte un plus non négligeable en termes de mobilité mais également afin d’avoir un aperçu aérien rapide de la zone sans avoir à sortir votre monture, ce qui vous sera bien utile dans certains cas. Sachez que cette capacité est utilisable dans la nouvelle comme dans les anciennes zones.

World of Warcraft : Dragonflight

Rendez-vous en terre inconnue

En plus de cette capacité, le vol a largement été revu, principalement pour faciliter votre quête dans l’île aux dragons. En effet, on vous mettra rapidement les rênes d’un nouveau dragon en main, ce dernier se déplaçant plus vite qu’une monture rapide ordinaire, mais nécessitant de maîtriser de nouvelles aptitudes. En effet, votre dragon pourra davantage planer que faire du vol continu puisqu’il dispose d’une réserve de charges, utilisable notamment pour prendre de la hauteur ou faire une accélération en ligne droite. Il faut savoir que chaque action vous coûte une charge et qu’une fois à court, vous ne pourrez plus qu’utiliser le frottement de l’air et les accélérations en pic afin de prendre de la vitesse avant de redresser le nez du dragon et de pouvoir flotter plus loin. Cette nouvelle mécanique de vol est introduite à l’aide d’un tutoriel bien ficelé qui vous emmènera aux coins de la nouvelle zone afin de vous faire participer à de petites épreuves de vitesse qui nécessitent de vous faire passer à travers des anneaux aériens le plus vite possible. Évidemment, le jeu utilise la mécanique pour vous faire profiter pendant votre montée en niveau, comme le fait de cacher des coffres, plantes et mines rares en hauteur ou encore de débloquer des hauts faits. Il faut savoir que les précédentes extensions ne débloquaient le vol dans la nouvelle zone seulement une fois le niveau maximum atteint, après avoir validé une longue suite de quêtes et avoir attendu le bon patch pour en profiter. C’était long et parfois laborieux, alors qu’ici c’est directement permis et franchement plaisant de bout en bout. Petite cerise sur le gâteau : un arbre de compétences est dédié à votre monture, tout comme la possibilité de personnaliser son apparence en débloquant des éléments durant vos activités sur l’île.

World of Warcraft : Dragonflight

D’ailleurs, si votre dragon aura un arbre de compétences à lui, les arbres de compétences de manière générale ont été revus. En effet, il s’agit ici de la deuxième refonte du système et désormais il n’y a pas un mais bien deux arbres de talents différents qui vous seront proposés : un pour la classe pure et l’autre pour la spécialisation que vous choisirez. Cela vous permet d’avoir un arbre avec les compétences basiques que vous préférez tout en vous spécialisant sur l’autre arbre sans altérer le premier. Les métiers ont également été revus avec aussi un système de spécialisation passant par un niveau de connaissance à augmenter à travers vos récoltes et des quêtes dédiées. Vous optimiserez également votre pratique du métier en ajoutant accessoires et outils augmentant vos capacités de récoltes et/ou fabrication. Enfin, une fois les matériaux en main, ces derniers ont un niveau de qualité allant de bronze à or, ce qui influe sur la qualité de l’équipement construit en bout de chaîne (meilleure résistance, statistiques, etc). C’est une couche de complexité et de profondeur encore ajoutée au jeu, notamment pour une mécanique si importante dans les défis de haut niveau.

World of Warcraft : Dragonflight

En termes de contenu et de montée en niveau, l’expérience est superbe du niveau 58 au niveau 70 (pour un nouveau personnage créé) puisque les quêtes, diversifiées et agrémentées de narration ponctuée de cut-scènes, n’ont jamais été aussi inspirées. Une fois arrivé 70, par contre, la progression ressemble fortement à ce qu’on connait depuis de nombreuses années, à savoir du « grind » des donjons pour récupérer le meilleur équipement possible et être performant en raid. La révolution ne s’est pas vraiment installée ici et on commence de plus en plus à sentir le poids du jeu s’étant transformé en un vrai « Game as a Service » depuis quelques années, restant extrêmement tributaire de mises à jour sous forme de saisons et d’ajouts de contenu, financièrement stratégiques pour Activision, plutôt que de réel accompagnement des joueurs. Cette formule finira-t-elle par céder ? Probablement. Quand ? Pour l’instant, World of Warcraft reste maître incontesté de son domaine, jusqu’à ce que les joueurs fassent eux-mêmes leur propre révolte.

World of Warcraft : Dragonflight

Solide extension et notamment en ce qui concerne sa montée en niveau digeste, Dragonflight est un ajout de contenu amenant assez de nouveautés pour faire rempiler les vieux joueurs une fois encore. Cependant, une fois au niveau maximal, l’évolution de votre personnage se fera comme de nombreuses années maintenant, à base de « grinding » d’instances, le tout devenant relativement répétitif. Si le fond de jeu de l’extension ne choque pas, c’est plutôt la structure même des extensions qui commence à perdre en efficacité du fait de leur ressemblance. Est-ce là les limites du MMORPG taillé en « Game as a Service » ? L’avenir nous le dira.
16 janvier 2023 à 12h42

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Points positifs

  • Pouvoir modifier son interface
  • L’île aux dragons est chouette et donne envie d’être explorée
  • Une narration excellente entrecoupée de cut-scènes
  • L’OST toujours au top
  • La nouvelle mécanique de vol à dos de dragon : c’est efficace et original

Points négatifs

  • Une formule après le niveau maximum qui se répète
  • La classe d’Evocateur est un peu plate (surtout si l’on compare à ce qu’apportait le DK à l’époque, par exemple)
  • Une structure globale très ressemblante aux extensions précédentes
  • On paye toujours 10 balles par mois ?

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

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Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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