Test : Metro Redux - Nintendo Switch

Metro Redux - Nintendo Switch
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Metro Redux déboule sur Nintendo Switch avec cette compilation déjà sortie sur PS4 et Xbox One, mais cherchant cette fois-ci à mettre à profit l’itinérance de la console du géant de Kyoto.

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Ma vie dans l'métro


La série culte de shooter à la première personne Metro arrive enfin sur Switch dans sa forme Metro Redux (une compilation remastered sortie en 2014 sur PC, PS4 et Xbox One), c’est-à-dire Metro 2033 Redux et Metro Last Light Redux en un, ainsi que tous les contenus téléchargeables publiés jusqu'à présent. Tout le monde se demande si ces jeux-référence-benchmark-qui-mettaient-vos-PC-à-genoux vont trouver le succès sur la console japonaise. La machine est plutôt hospitalière pour les studios qui soignent leur portage. Certains titres gourmands en ressources ont su réussir leur passage, qu’en est-il de Metro ?

Metro Redux

Piqûre de rappel

Après une guerre nucléaire, la surface de la Terre est contaminée, peuplée de mutants et pratiquement inhabitable pour l'homme. Partout, des créatures dégoûtantes rampent et s'enfuient : les araignées, les coléoptères et les insectes transformés font de la vie une torture et constituent un danger constant. 40 000 personnes se cachent dans les stations et les puits de métro sinueux de Moscou. De nombreux groupes se sont formés, chacun luttant pour sa propre survie et contre les autres. Vous êtes dans la peau de l’un d’entre eux, le jeune Artyom, qui va braver les horreurs de l’apocalypse : la menace des mutants, d'ennemis humains et d’un environnement terrifiant. Le studio de développement ukrainien 4A Games transmet merveilleusement cette atmosphère oppressante et unique. Deux styles de jeux déjà introduits lors de la première mouture Redux « Survie » et « Spartiate » sont disponibles : le premier vous mettra à la diète d’à peu près tout, le second, édulcoré, vous épargnera les difficultés tout en favorisant l’action. Quatre niveaux de difficultés vous seront proposés. Pour ma part, j’ai trouvé le rythme du premier jeu beaucoup plus lent, à l’instar de votre personnage dont la démarche empotée vous donne l’impression de souffrir à chaque pas. Cela rend les combats de proximité délicats à négocier. À l’inverse, le ton résolument plus « action » du deuxième jeu rend le côté nerveux saupoudré de cassage de nazis bien plus appétant. C’est un goût personnel, mais je préfère de loin cette deuxième partie.

Metro Redux

La version Switch alors ?

Nous sommes en présence d’une version Redux, version améliorée des deux premiers opus de 2010 et 2013. La barre est donc placée très haut car c’est un jeu de 2014 qui sort en 2020. Le cahier des charges semble difficile à tenir si cette qualité se veut être atteinte. Comme vous pouvez l’imaginer, des sacrifices ont été faits afin de donner la meilleure expérience de jeu possible. Qualité d’image, de textures et performance ont été dégraissées pour rentrer dans les limites que s’était fixé le studio. Les gens de 4A Games ont su visiblement rogner certains paramètres de manière savante, car si la qualité générale se trouve diminuée (1080p annoncé, semble être moindre), le jeu ne semble pas en souffrir. Certains flous et imprécisions sont perceptibles, mais ne ternissent pas l’expérience de jeu. Les temps de chargement sont parfois longs (20s).

Metro Redux

De manière inattendue, le mode docké semble être le plus réussi techniquement et utilise le maximum de ce que l’écran (720p) est capable d’afficher. Le plus grand problème de ce mode est aussi l'une des qualités intrinsèques du jeu : son côté sombre. Le portage d’un FPS sur un écran de cette taille est un défi quasiment insurmontable. Ajoutez à cela une histoire qui se passe en permanence dans la pénombre des souterrains et vous obtenez un jeu magnifique certes, mais difficilement jouable, même dans une salle plongée dans l’obscurité. On a du mal à distinguer certaines formes, voire sa propre visée. Les temps de chargement sont souvent longs, parfois interminables (>60s). Sachant que l’atout principal de la Switch est sa portabilité, on voit mal le mode portable tirer son épingle du jeu.

Metro Redux

Le véritable tour de force réside dans le fait que les deux modes délivrent un taux de rafraîchissement de 30 fps absolument constant tout en combinant des techniques de rendus dynamiques (le niveau de détail et la résolution sont ajustés de manière dynamique et les images sont également "reconstruites" à partir des images précédentes) et de super résolution temporelle (temporal super-resolution), qui lissent les textures. Le constat est sans appel : c’est très bon, néanmoins les versions PS4 et Xbox One lui sont supérieures pour des raisons matérielles évidentes.

Metro Redux


Proposant des jeux connus et désossés depuis des années maintenant, la compilation Metro Redux sur Switch offre une opportunité à ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de connaître les débuts vidéoludiques de la saga. Soyez prévenus toutefois, la version dockée sera bien plus confortable et n’espérez pas dérouler l’intégralité du titre en mode portable sans plisser les yeux et souffrir d’un très (trop) faible gamma.
28 février 2020 à 12h06

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Points positifs

  • L’histoire
  • Portage ultra maîtrisé compte tenu des compromis graphiques obligatoires
  • Ambiance de fin du monde saisissante
  • Bande son

Points négatifs

  • Mode portable difficilement jouable dû à la taille et qualité de l’écran de la Switch
  • Mode docké qui ne peut matériellement pas surpasser la qualité des autres plateformes
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