E3 2011, notre bilan

E3 2011, notre bilan
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Que retenir de l'E3 2011 ?

Voilà, le salon s'est achevé. Fini donc les babes, les jeux à découvrir en avant-premières et les conférences qui en mettent plein les mirettes. Alors que le salon a déjà fixé les dates pour l'année prochaine - du 5 au 7 Juin 2012 - le temps pour nous de faire un peu le bilan de tout ce qu'on a vu. Alors que retenir ? Même si les files d'attente de la Wii U et de la PS Vita étaient aussi longues que le suspens de Nintendo, l'avis était mitigé de part et d'autre. Pour la Wii U, en tout cas, c'était la confusion qui a frappé. Et Satoru Iwata l'a reconnu "Nous aurions du présenter d’abord la console et ensuite le controller...". Oui mais pas que. On ne sait pas quel support Nintendo va utiliser pour sa nouvelle console. On a appris par la suite que Nintendo a fait le choix de ne pas faire de lecteur multimédia de sa console, estimant que les gens étaient déjà tous bien équipées chez eux. Soit, mais ça ne nous avance pas plus. On ne connait pas non plus la technologie utilisée. On sait vaguement que la machine utilise le PowerPC d'IBM, et un GPU de chez AMD Radeon. Mais encore ? Rien. Un vague port HDMI entourés de ventilos de toute part, nous confirme que la console affichera de la HD. A confirmer pour le 1080p. Quid du prix de lancement ? Quid du line-up et des éditeurs tiers qui le suivront ? Certes les éditeurs tiers nous assurent que la console est aussi puissantes que les autres, si ce n'est plus, mais à ce jour nous n'avons vu aucune image ingame sorti de la boite blanche de Nintendo. L'avenir de la console va clairement se jouer dans les mois à venir et dans les annonces que Nintendo ainsi que les éditeurs tiers feront. Concernant les jeux, rien de bien transcendant n'a été annoncé. La guerre des FPS s'est confirmée, avec un constat frappant : chez 2K on n'a vu QUE des FPS. Drôle d'époque. Activision affichait en grand et non sans fierté son prochain hit Modern Warfare 3, tandis que du côté EA, une grande place était accordée à Battlefield 3. La guerre des 3 aura bien lieu. Nous avons vu de belles choses en tout cas. De Star Wars : The Old Republic à Aliens : Colonial Marines en passant par SSX, Prototype 2, Final Fantasy XIII-2, Deus Ex : Human Revolution, Hitman : Absolution, Tomb Raider, Dead Island, et j'en passe. Les mois et l'année qui suivront seront riche en jeux et dessinent la tendance des prochains mois. L'été sera un peu plus calme, vous permettant de faire une pause ou de finir les jeux que vous n'avez pas eu le temps de faire jusqu'à maintenant. Idéal pour faire quelques économies avant le déferlement de la rentrée.

Le jeu vidéo nippon absent des stands et des conférences

Il fut un temps où l'Electronic Entertainment Expo était bien moins tourné vers l'Occident, et où le jeu vidéo japonais prenait part aux conférences avec bien plus d'importance. Certes, Nintendo et Sony sont bien présents et dévoilent leurs nouveautés aux fans impatients lors de conférences rivalisant d'audace. Cependant, on ne pourra que constater en cette édition 2011 une orientation hardware des shows (présentation des nouvelles consoles PlayStation Vita et Wii U) laissant le nippophile sur sa faim puisque plus de 90% des jeux présentés pour ces consoles sont d'origine occidentale. On peut accorder à l'Archipel une situation critique sur les plans industriels et commerciaux depuis les sombres événements de ce début d'année et le séisme du 11 mars. Un pays d'ordinaire si prompt à se relever et à réagir aura laissé une marge phénoménale au software occidental cette année sur le plan international. On est bien sûr heureux d'apprendre que Darksiders 2 ou Uncharted : Golden Abyss feront partie des line-ups des consoles sus-citées, mais on ne peut s'empêcher de ressentir une immense frustration quant à la non-présence totale de Last Guardian de Fumito Ueda, de la disparition sur le plan international du Devil's Third de Tomonobu Itagaki ou encore des projets de Shinji Mikami pour Bethesda ou de Suda Goichi pour Kinect. Sur un marché très largement dominé par Nintendo et ses jeux first party à la qualité absolument irréprochable (on pense bien sûr aux éternels Super Mario Galaxy et au futur The Legend Of Zelda : The Skyward Sword), il est peinant de constater que toute la richesse et la diversité du jeu vidéo nippon ne soient plus représentées en Occident que par Miyamoto et Aonuma, ce qui n'enlève bien sûr rien aux qualités de développeurs et de producteurs de ces derniers. Qualitativement, on ne peut qu'être ravi. C'est quantitativement que la sauce E3 ne prend plus pour les aficionados du jeu estampillé Made in Japan. Dommage ! Le jeu vidéo, média bipolaire jusqu'à présent, dans une opposition Asie / Occident depuis des années, tend à devenir presque uniquement occidental. On se souvient en effet de l'opposition micro-ordinateurs et softs occidentaux s'y attenant aux consoles de jeux japonaises qui inondaient le marché et ont fini par prendre le pas sur ces ordinateurs avec l'avènement en Occident de la première PlayStation et d'un certain Final Fantasy 7 (on pourrait aussi citer Resident Evil ou encore Pro Evolution Soccer). Devenu loisir de masse grâce à une console japonaise et son armada de titres nippons de qualité, l'occident résistait encore et toujours sur PC et grâce à des titres comme Tomb Raider. Les japonais se sont-ils tirés une balle dans le pied en démocratisant grâce à la PSOne le jeu vidéo sur les continents européens et américains ? Toujours est-il que le renversement de tendance est significatif à la fois d'un retard technologique de l'Archipel (presque cinq ans, ce qui est gigantesque pour le média) et d'un changement de goût des consommateurs occidentaux, aujourd'hui plus prompts à jouer à la ènième itération de Call Of Duty, tournant le dos à l'exotisme et l'originalité qui les avaient fait rêver à la fin des années 90. Les adaptations de comic-books réussies sont également légion (Batman, InFamous) et le gameplay bac-à-sable d'un GTA ou d'un Red Dead Redemption a bien du mal à trouver son équivalent en terre nippone. Ryo Hazuki et Chris Redfield se sont vus supplanter par Cole McGrath ou Niko Bellic. Concernant les RPG, la présence de Final Fantasy XIII-2 sur les stands aura été une bonne chose, mais convaincra nos lecteurs du peu de cas aujourd'hui que les joueurs occidentaux font du tour par tour classique, bastion d'un Japon ayant atteint l'excellence dans le domaine (Dragon Quest). Les RPG classiques japonais tendent aujourd'hui à ne s'adresser qu'à un public très jeune (l'orientation prise par le studio Level-5 depuis Ni no Kuni en est un exemple flagrant) et même certains japonais cherchent à connaître le RPG occidental aujourd'hui (mon voisin de palier à Tokyo joue à Fallout New Vegas, ce qui n'est pas un argument mais un constat : on n'aurait jamais vu cela il y a dix ans). On se retrouve donc aujourd'hui avec des licences japonaises (Castlevania, Dead Rising, Devil May Cry) développées par des studios occidentaux. Pourquoi pas ? Mais la sauce ne prend pas pour tout le monde, malheureusement. Le seul élément positif à tirer de cette presque débâcle est la promesse d'un Tokyo Game Show vraiment bien garni en surprises et nouveautés.
Nintendo a lancé la guerre de la nouvelle génération. Certes, cette guerre est encore brouillonne et Nintendo continue de souligner que la firme nippone ne joue pas dans la même cour que les autres.
Cependant, on peut difficilement imaginer un E3 2012 sans une prochaine annonce d'un des deux autres gros constructeurs à savoir Microsoft ou Sony. Si ce dernier nous a mis de l'eau en bouche avec sa nouvelle console portable, on attend toujours de savoir ce que l'avenir de la console du salon nous réserve. Pareil pour Microsoft qui est très satisfait de son Kinect mais dont l'avenir risque également de se jouer dans l'année qui suit. Patience donc, cette guerre d'annonces et l'avenir du jeu vidéo ne fait que commencer.
13 juin 2011 à 22h00

Par La rédac'

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