Euphoria : le Skins des années 2010 ?

Euphoria : le Skins des années 2010 ?
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Depuis son lancement, en 1972, HBO s’est forgé une solide réputation en matière de créations originales. C’est d’autant plus flagrant ces dernières années. En effet, on doit au network américain des séries comme Game of Thrones, True Detective, Band of Brothers, Oz ou Westworld. Cela constitue un pedigree déjà impressionnant, auquel nous allons ajouter Euphoria, adaptation d’une série israélienne éponyme, elle-même tirée d’une histoire vraie.
Euphoria

Euphoria nous propose de suivre Rue Bennet (Zendaya), lycéenne sortant tout juste d’une cure de désintox, alors qu’elle rencontre Jules Vaughn (Hunter Schafer), une jeune fille trans avec qui elle se lie très vite d’amitié. En plus des deux jeunes femmes, le casting se voit complété de Kat, Maddie et Cassie, un groupe de copines fréquentant le même lycée que Rue, ainsi que Jules et Nate, la - détestable - star du lycée. La série suit ces personnages dans l’étape charnière de la vie qu’est l’adolescence, avec ce que cela comporte de doutes et d’expériences, entre sexe, drogue et rock’n'roll.


Au scénario et à la réalisation, on retrouve Sam Levinson. Un nom important à retenir ici tant la série porte sa patte visuelle. C’est à lui que l’on doit le sympathique Assassination Nation. Et, comme dans Euphoria, l’esthétique y est léchée, parfois ponctuée par des mouvements de caméra (ou du décor) alambiqués, mais toujours sublimes. En guise d’exemple, nous retiendrons le plan séquence du couloir, dans le premier épisode. Celui-ci reprend le principe du combat dans l'hôtel vu dans Inception, à ceci près qu’ici la scène comporte une bonne dizaine de figurants, non-affectés par le changement de gravité. Ce qui rend le plan bien plus impressionnant. Mais le paroxysme de cette approche n’est atteint qu’à l’épisode 4. Les intrigues prenant toutes place dans un seul lieu, une fête foraine, la caméra switche entre elles à un rythme effréné. Elle fait cela avec une fluidité impressionnante, soutenue par un montage ciselé.

Euphoria

Les épisodes commencent tous de la même manière : par un résumé de la vie de l’un des personnages. N’excédant pas cinq minutes, ces séquences nous présentent les événements et traumas majeurs de la vie de l’un des protagonistes. Et à défaut de nous le faire aimer, elles nous permettent de le comprendre un peu mieux. Bien rythmées, ces séquences constituent une très bonne entrée en matière, vous remettant dans le bain de la manière la plus expéditive qui soit. Et ce n’est pas plus mal, tant l’univers d’Euphoria est rude. Sexisme, dépression, addiction, agressions sexuelles sont autant de thèmes abordés frontalement par la série. Ce qui ne l'empêche pas de s'aventurer dans le registre de l’humour, comme lors de cette scène où Zendaya fait un exposé sur les dick-pics, devant une classe des plus attentives (version française ici .)

Euphoria

Mais ce qui nous tient réellement accroché à la série, c’est, comme toujours, ses personnages, qui ont tous de la profondeur. Cet aspect multifacettes les rend crédibles et attachants. Même Nate, le connard typique, a un côté attachant. Mais le casting n’est pas étranger à cette réussite. Et si Zendaya démontre une nouvelle fois son talent, et qu’il faudra compter avec elle à l’avenir, le reste du casting n’est pas à négliger non plus, avec une mention spéciale pour Angus Cloud dans le rôle de Fezco, le dealer au grand cœur. Et nous n'oublions pas Eric Dane (le Dr Glamour de Grey’s Anatomy), en patriarche pervers et charismatique.

Euphoria

Seulement quatre épisodes, sur les huit que compte la première saison, sont sortis à l'heure où ces lignes sont écrites. Mais cela suffit à Euphoria pour démontrer ses qualités. Son esthétique léchée et son montage ciselé vous accrocheront au départ, mais ce sont les personnages et leurs mésaventures qui vous feront rester. Il est encore difficile de voir où cette série se dirige, mais il est déjà clair qu'elle mérite notre attention. Alors qu'est-ce que vous foutez encore ici ?
19 juillet 2019 à 12h18

Par pattoune

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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