La conférence Sony terminée, les pros et amateurs du monde du jeux ont pu pénétrer dans l'enceinte du festival. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'effectivement les éditeurs rivalisaient dans le gigantisme. Deux halls remplis à ras-bord jusqu'aux étages étaient consacrés aux jeux-vidéo. Outre les décors pharaoniques, des personnages vivants et des exclusivités, on ne peut pas parler d'E3 sans évoquer les magnifiques babes qui l'animaient. Les constructeurs ont bien compris que si quelque chose fonctionnait bien avec les geeks, c'était de jouer sur leur frustration sexuelle. THQ présente UFC 2010 alors qu'il est déjà sorti depuis un mois ? Pas de problème, une brochette de jeunes filles en poumpoum short et le taux de visite du stand est assuré. Des playmates, des vraies de vraies, posaient avec les geeks devant le stand de Mafia 2, Jill Valentine de Resident Evil accomplit la performance d'apparaître mieux gaulée en chair qu'en pixels, les geishas de Shogun 2 prenaient la pose devant le stand de SEGA... Il y a même un jeu de catch dont le nom m'échappe, mais dont les babes étaient tellement magnifiques qu'on est repassé plusieurs fois devant par principe. Finalement l'E3, c'était vraiment la saison des abricots et ça commence à sérieusement détourner l'attention du sujet principal... Bien sûr, il y a aussi eu des moments forts, très forts même, avec par exemple le petit concert de Method Man et Red Man sur le stand de Konami pour Def Jam All Stars, ou encore la discrète présence de Steven Spielberg sur le stand de Microsoft le premier jour...
Method Man et Red Man sur le stand Konami, entrainant une joyeuse épidémie de majeurs dressés
Trois toutes petites journées ne sont pas suffisantes pour jouer à tout, tenez-vous le pour dit. C'était trop. Même en faisant le tri, cette année, il fallait prendre le temps d'essayer la 3DS (bluffante), le PlayStation Move (bigrement précis), Kinect (terriblement family style), et un nombre incalculable de nouveautés qu'il se fallait d'observer, voire de tâter. Ce qui est assez incroyable à constater, c'est la frilosité générale à créer de nouvelles choses. Les héros et licences les plus charismatiques d'hier feront les hits de demain, c'est manifeste. Alors, pour n'en citer que quelques-uns, reviennent sur le devant de la scène : Link (Zelda), Rayman, Mario, Kirby, James Bond, Donkey Kong, les héros Marvel et Capcom, Jak, Daxter, Ratchet, Clank, Sly, Harry Potter (deux fois avec sa version Lego), Deus Ex, le psychopathe de Splatter House, Naruto, Batman, un énième Belmont de la Saga Castlevania, Kratos, Solid Snake et Raiden, Kayne, Lynch, les psychopathes de Mortal Kombat, les flics et conducteurs bourrés de Hot Pursuit 2, Kid Icarus, les monstres dégueux de Dead Space, Marcus de Gears of War, les clowns tarés de Twisted Metal, etc...
Stand Sony, avec Killzone 3
Je sais que j'en passe, et des meilleures, mais concentrons-nous plutôt sur les nouveautés réelles, celle qui nous feront découvrir de nouvelles tronches ou de nouveaux concepts de jeux. Bon. Alors il y a un fort sympathique Sorcery chez Sony, où l'on incarne un petit sorcier devant s'en sortir à coup de baguette magique dans un univers Harry Potter en un peu plus dark, mais aussi plus décalé. Celui-ci paraissait plutôt qualitatif, et il le faut puisqu'il incarnera à terme le fer de lance des jeux Move "pour gamer". Une aventure totale à suivre avec sa manette magique, il y a intérêt à ce qu'elle soit réussie si on veut que les joueurs adhèrent à l'objet... Il y a aussi BulletStorm, chez Electronic Arts, un genre de FPS très nerveux agrémenté d'aptitudes plutôt prometteur, même si, à ce que nous avons pu en voir, il aurait besoin de se renouveler rapidement pour ne pas tomber dans la redondance. Bien sûr, impossible d'oublier Vanquish, le FPS des créateurs de Bayonetta et édité par SEGA. Doit-on compter les jeux familiaux Kinect ou de sport PSMove comme des nouveautés ? Permettez-moi d'en douter. En réalité, les éditeurs ont véritablement joué la carte de la facilité cette année, et même si les titres que nous avons vus rivalisaient du point de vue qualitatif, on regrettera fortement la faible propension qu'ont eu les acteurs du marché à tenter d'apporter de la fraîcheur narrative ou conceptuelle. Les jeux qui utilisent Kinect et Move sont tout sauf originaux, il faut bien l'avouer. Aucun d'entre eux n'a surpris ou n'a promis une utilisation de la nouvelle technologie de manière originale ou inédite. Paradoxalement, quasiment que du hit en devenir. L'année à venir sera rude, très rude.
Les petites bulles Kinect, pour se prendre pour une manette