Sony
Cette fin d'année 2010 est placée sous le signe des motion controlers. En effet, si
Microsoft vient de sortir son
Kinect, cela fait maintenant 3 mois que
Sony a lancé le
PlayStation Move, ou
Move pour les intimes. Et la glace fluorescente du constructeur nippon se vend plutôt bien,
Sony en ayant livré déjà 4,1 millions aux revendeurs du monde entier. C'est vrai, c'est pas parce qu'ils ont été livrés qu'ils ont été vendus. Mais vu les ruptures de stock qu'il y a un peu partout, on peut penser qu'on n'est pas bien loin du compte. Cependant, les grands patrons à Tokyo ont beau se frotter les mains, il se trouve qu'avec cette rupture de stock quasi-générale, le géant nippon allait se retrouver sans nouveauté à vendre pour Noël. Et il ne fallait pas compter sur une baisse de prix de la PS3 pour sauver le coup. C'est dans ce contexte que débarque, tel le messie, celui que l'on attendait plus,
Gran Turismo 5. Avec 1,8 millions d'exemplaires vendus en 2 jours d'exploitation, le jeu de
Polyphony Digital devrait sauver le Noël de
Sony à lui tout seul. Mais ce serait oublier le
Move un peu vite que de dire cela. Car même si il est en rupture de stock, les bonnes ventes de celui-ci risquent d'avoir des répercussions sur les ventes de jeux. Il faudra certes compter avec les ventes de jeux
Move, même si le catalogue est encore un peu faiblard, mais aussi sur des titres comme
Little Big Planet,
ModNation Racers ou
Ratchet and Clank, le
Move ayant ouvert la PS3 à un nouveau public que ces titres, tous disponibles à des prix variant entre 25 et 40 euros, risquent d'intéresser. De plus, si papa veut jouer lui aussi, il pourra s'approprier des titres comme
Uncharted 2 ou
Killzone 2 à moindre coût via la gamme Platinum. Non, le Noël de
Sony ne sera certainement pas morose cette année.
Microsoft
Ecoulé à déjà plus de la moitié des espoirs de vente de
Microsoft d'ici la fin de l'année (5 millions d'unités au total pour 500 millions de dollars de campagne marketing),
Kinect est assurément LE périphérique emblématique de la stratégie commerciale de
Microsoft en cette fin d'année 2010. Se déclarant révolutionnaire, il propose une reconnaissance de mouvements sans support physique en main (ou aux pieds) à l'aide d'une caméra placée sous ou au-dessus du téléviseur. Coûtant un chouïa moins que 150 euros, il se veut moins cher que la concurrence directe (
PS Move et
Wiimote) puisqu'il suffit d'un seul accessoire pour jouer jusqu'à quatre joueurs. Tout cela semble absolument magique sur le papier, mais est plus complexe en réalité, étant donné le peu de jeux ayant brillé par leur qualité au line-up de lancement. Exceptés deux jeux de danse (
Dance Central et
Dance Evolution), une pet-simulation (
Kinectimals) résolument tournée vers la famille ainsi qu'un
Kinect Sports plaisant, le reste de la production laisse à désirer quant à la qualité intrinsèque des softs et pire encore, quant à la qualité de la reconnaissance de mouvements (on pense à
Joy Ride en particulier, ne laissant rien présager de bon en ce qui concerne la sortie de
Kinect Forza). Malgré tout,
Kinect et son fer-de-lance
Dance Central se vendent bien et laissent espérer un vif succès pour les fêtes de Noël. Cette orientation casual est justifiée dès lors que les gamers ont déjà tous une Xbox 360 et leurs exemplaires de
Gears of War 2 et de
Halo Reach installés sur leurs disques durs. Une ouverture vers de nouveaux marchés était primordiale de ce fait. Par ailleurs, le lancement de la
Xbox 360 Slim et de son interface physique apte à recevoir
Kinect est beaucoup plus fiable que la version classique de la console de la firme de Redmond. Cinq ans d'âge et toujours d'attaque, devant la Wii en termes de ventes mondiales ce dernier mois, la Xbox 360 est une valeur absolument sûre, en terme de ludothèque et de qualité. Cependant, quid de la stratégie sur l'année 2011 ? Nous sont promises deux exclusivités importantes cette année là :
Child of Eden ainsi que
Gears of War 3. Cela paraît bien léger et devrait faire réfléchir plus d'un acheteur aux environs de Noël.
Nintendo
En 2009, de nombreux joueurs s'offusquaient de l'arrivée du
Wii Motion Plus, prétextant que la firme nippone tentait d'expier la culpabilité de les avoir menés en bateau au lancement de la Wii. Accompagné de
Wii Sports Resort, ledit accessoire aurait dû, toujours selon eux, être inclus dès le départ (ou tout au moins, proposer ses spécifités). Revenons sur cet aspect pour mieux comprendre ce qui se joue aujourd'hui. Première interrogation d'usage : "Pourquoi parler du
Wii Motion Plus ? Quel rapport a-t-il avec cette fin d'année 2010 ?" Nous y viendrons évidemment, mais avant cela procédons par étape. Prenons les titres importants de cette année 2010 et regardons combien d'entre eux utilisent le
Wii Motion Plus.
Sin & Punishment 2 : non !
Super Mario Galaxy 2 : pas le moins du monde !
Kirby's Epic Yarn : toujours pas !
Metroid : Other M : pas plus ! Dernier ogre de l'année,
Donkey Kong Country Returns, qui ne voit toujours pas de
Motion Plus dans son sillage... Encore plus marquant,
Wii Party qui lui pousse même le vice un peu plus loin en s'accompagnant de la vente d'une
Wiimote originale, celle sans
Wii Motion Plus, celle qui n'aurait, soit-disant, jamais dû exister tant sa technologie était médiocre... Aucun de ces jeux n'a été développé pour le matériel et étonnamment, aucun d'entre eux ne souffre d'un manque de sensibilité ou de précision, puisque tous utilisent ses fonctionnalités avec parcimonie. Côté éditeurs tiers, même combat.
Monster Hunter tri,
Silent Hill Shattered Memories,
No More Heroes 2,
Dive : The Medes Island Secret,
TrackMania,
LEGO Harry Potter,
NBA Jam,
Just Dance 2,
Golden Eye 007,
Sonic Colours ou encore dernièrement
Epic mickey... Toujours pas de
Wii Motion Plus à l'horizon. Sans avoir besoin de fouiner très longtemps, on remarque que sur la quasi totalité de ces gros titres de 2010,
Nintendo et les tiers n'ont utilisé que la
Wiimote toute simple, celle de 2006. On trouve bien 2 ou 3 pourcents d'exception, comme avec
Red Steel 2,
FlingSmash,
Pétanque Master ou l'excellemment mauvais
Sports Island 3... La firme japonaise a même été jusqu'à inclure son bidule dans une manette renommée pour l'occasion
Wiimote Plus. Mais alors le
Wii Motion Plus était-il, comme certains joueurs - et journalistes - aiment nous le seriner, LA vraie promesse de 2006, ou répondait-il en 2009 à une demande spécifique d'une communauté frustrée (joueurs & éditeurs), sans plus de prétentions ludiques ? Pour ceux qui ne voient toujours pas le lien avec cette fin d'année, voici venir le dénouement. Pour souligner la stratégie de
Nintendo et de leurs offres de fin d'année, il suffit d'aller jeter un œil du côté des fondamentaux. Aujourd'hui la Wii se vend essentiellement trust[...] tirée par 5 ou 6 titres méga-multi-millionnaires. Ces rouleaux compresseurs de la firme japonaise ne sont plus à présenter (
Wii Fit Plus,
Mario Kart Wii,
Wii Sports Resort,
Super Mario Galaxy 2,
Wii Play ou encore
New Super Mario Bros). Des titres qui, contrairement au destin classique - et tragique - des jeux vidéo, continuent inlassablement de se vendre tout au long de l'année, quelles que soit les périodes commerciales et les évènements. Ils se vendent sur leur image et leurs qualités aux yeux de ceux qui les achètent. Ces quelques titres, à eux seuls, se sont écoulés à plus de 25 millions d'exemplaires rien que cette année. En 2009,
Nintendo renouvelait enfin sa gamme de salon avec une
Wii noire,
Wii Sports Resort inclus et un réajustement tarifaire de circonstance, trois ans après sa sortie. Cette année, l'offre continue sa vraie-fausse "diversification", toujours en s'appuyant sur des titres qui fédèrent encore et toujours autour de la machine. "Vraie-fausse" dis-je ?! "Vraie", parce que les packs sont bien là. "Fausse", parce que ces offres ne correspondent en réalité qu'aux habitudes - préexistantes - de consommation de la Wii, nourries par l'impulsion du premier achat, sur lequel
Nintendo joue simplement la carte de la "ristourne". Du coup, on se retrouve avec quatre nouveaux packages, proposant chacun un de ces fameux mastodontes (rentabilisés depuis fort fort longtemps) et donc, un renforcement sur des fondamentaux qui ont construit l'image de la machine depuis son lancement ; ces mêmes fondamentaux, orientés vers le gameplay fondamental de la machine, et daubés par de nombreux observateurs... CQFD. Du côté des offres commerciales incluant la
Wiimote, en cette fin d'année,
Nintendo a rafraîchi son kit [
Wii Play +
Wiimote] sorti fin 2006 (et incidemment vendu à plus de 22 millions d'exemplaires depuis), avec le lancement de
Wii Party. Le titre s'est déjà écoulé à plus de 2 millions d'exemplaires et se maintient dans les meilleures ventes mondiales, 5 mois après sa sortie... Il suit donc, d'une certaine manière, la logique de son "ainé". Pour la
Nintendo DS, c'est une autre histoire... Beaucoup de gens attendaient la venue de sa coquine petite sœur, de 3D vêtue, en joyeuse trouble-fête 2010. Mais non ! La
DS n'en finit pas de se vendre. Le dernier modèle
DS XL - aux écrans plus larges - s'arrache, alors que la firme ne propose rien de plus en cette fin d'année, si ce n'est quelques gros titres pour venir gonfler une ludothèque déjà sur-saturée en titres substantiels et un modèle spécial "anniversaire de Mario". Malgré tout, l'écart avec sa concurrente se creuse un peu plus chaque année (fin 2011, on observe un ratio de 1
PSP pour 5
DS vendues...). Pour le reste, la machine semble être en roue libre depuis assez longtemps, alors pourquoi cela changerait-il aujourd'hui ?