La nouvelle guerre des consoles aura-t-elle lieu ?

La nouvelle guerre des consoles aura-t-elle lieu ?
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Rarement, dans le jeu vidéo, aurons-vécu une acquisition d'une telle ampleur, d'une telle démesure, à même à changer l'univers vidéo-ludique pour les prochaines décennies. Si les achats précédents de Microsoft, en particulier celui de l'éditeur Bethesda, étaient déjà de nature à bousculer notre univers, il est désormais indéniable que le passage d'Activision-Blizzard-King sous pavillon Microsoft soit encore d'une nouvelle dimension.

Alors que dans l'univers du divertissement et du cinéma nous avons assisté aux mouvements extraordinaires de Disney qui absorba en moins de 10 ans Marvel, LucasFilm et enfin 21th Century Fox, qu'en sera-t-il pour le jeu vidéo ?

Microsoft deviendrait-il le nouvel alter ego de Mickey ? Que ferait Sony ?
En 1935, le dramaturge français Jean Giraudoux monta l'une de ses plus célèbres pièces de théâtre : « La guerre de Troie n'aura pas lieu ».
Dans cette dernière, on suit les tribulations d'Ulysse, Hector et compagnie s'acharnant à éviter la guerre entre Grecs et Troyens et par là même le monceau de catastrophes qui les attend en cas d'échec.
La fin de cette histoire-là nous la connaissons tous. La guerre aura finalement bien lieu et tous les protagonistes prendront sévère : Troie sera rasée, Hector tué, Achille aussi, et Ulysse mettra près de 20 années à retrouver ses pénates (lesquels auront légèrement « fané » après tout ce temps). Quant aux Grecs encore en vie après une décennie de siège, ils trouveront moyen de se faire assassiner les uns après les autres sur le chemin du retour (quand ça ne sera pas carrément à l'arrivée).
Tout ceci pour dire que personne n'aurait finalement gagné grand-chose dans toute cette histoire, à part le plaisir incommensurable d'avoir été emmerdé le voisin. D'aucuns diraient que c'était cher payé quand même.

Moralité : la guerre, c'est pas bien.

Pendant ce temps au XXIème siècle, en ce glorieux jour du mardi 18 janvier 2022, Microsoft annonce soudain l'achat de l'intégralité du groupe Activision-Blizzard-King pour quasi 70 milliards de dollars.
Au calme.

Il serait peu dire que les esprits se sont littéralement enflammés. À la bourse de Paris (ainsi qu'à Londres, New York et Tokyo), les prix d'actions bondirent ou s'affaissèrent en des temps records : presque -13% pour Sony, +10% pour Ubisoft, yoyo entre +4% et -2% pour EA, et cetera, et cetera.
Journée sportive à n'en pas douter. D'ailleurs outre les traders et autres salesmen, avouons que la nouvelle a aussi fait du bruit chez les journalistes : à l'heure où nous écrivons ces lignes, certains d'entre eux — et pas forcément les moins futés — sont encore en PLS.

Nous, à la rédaction de GameHope, on a plus ou moins réussi à absorber le choc : faut dire que la toute-puissance de notre omnipotent leader Zoltan Monsieur Tomate nous protège. Au point que dès le lendemain, Shauni se fendait d'un excellent résumé de l'AFFAIRE.

En parallèle, saluons le travail de grande qualité mené par Gamekult et par le journaliste Gauthier Andres « Gautoz » sur bon nombre de questions que soulèvent ce rachat, qu'il s'agisse de la qualité des futurs jeux à attendre, des conditions de travail des employés et sous-traitants, du sort de l'infamant PDG Robert Kotick.


Sans oublier les interrogations majeures telles que l'intégration du catalogue Activision au gamepass ? Des prochaines exclusivités Xbox ?

Car dans ce rachat ce n'est pas seulement l'appétit gargantuesque de Microsoft et la remise en question du leadership de Sony qui nous intriguent. Ce sont aussi les prémices du prochain conflit à venir.

Sommes-nous à la veille de la nouvelle guerre des consoles ?
08 février 2022 à 00h42

Par Visiteur du Futur

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